lundi 9 janvier 2017

No More Secrets


Ce sont de vieux liens que je n'avais pas affichés ces derniers mois et laissés dans des brouillons inachevés comme j'étais en exil de Blogger.





  • Le premier mandat de Trump selon Evan Osnos (du New Yorker). Quelques jours avant l'élection, le New Yorker se faisait peur en décrivant la catastrophe que serait la présidence de Trump (en espérant que cela ne soit qu'un mandat unique, sachant qu'en moyenne les Présidents se font réélire). Et je pense à présent que leur dystopie (informée et réaliste) sera en dessous de la vérité. Sur Vox, il y a aussi la liste officielle des premières mesures qu'il faut amender par la vraie liste de quelques cadeaux de Noël aux ploutocrates que prévoient les Républicains.

  • Le souvent pénible snob Malcolm Gladwell a un article intéressant sur les différences entre les "lanceurs d'alerte" (whistleblowers) du temps de Nixon comme Daniel Ellsberg et les Leakers comme Edward Snowden. Certains se sont moqués de cet "élitisme" de Gladwell (qui idéalise Ellsberg, brillant ancien d'Ivy League bien intégré dans les élites américaines contre Snowden, geek et pirate assez "nul en classe"). Mais il y a un autre argument plus original : Ellsberg croyait à l'utilité de certains secrets tant que la transparence sert à éviter des crimes (il veut défendre l'institution par des fuites filtrées) alors que Snowden serait finalement plus un idéologue de la fin de tout secret au nom de l'évolution technologique (alors que Snowden se dit effrayé par la surveillance panoptique et la fin de la vie privée). Ellsberg chercherait à trouver ce qui doit être dénoncé (éthique de responsabilité) alors que Snowden ou WikiLeaks (en dehors même de tout soutien à Poutine) croient à l'utilité intrinsèque de toute Fuite pour affaiblir le Leviathan étatique (éthique de conviction plus "libertarienne" ou du moins idéologie "spontanée" de justification par défaut).

  • J'aime souvent Vox, le site d'Ezra Klein qui se veut "explicatif" ou synthétique pour "filtrer" l'avalanche de nouvelles (et qui a des bloggers célèbres comme Matthew Yglesias), mais cet article rassemble des arguments contre toute leur naïveté ou philosophie "positiviste" qui aurait pour biais de nier leurs propres biais ou pour idéologie de refouler leur idéologie (en gros des Clintoniens mainstream, voir cette autre critique plus conservatrice).  De manière amusante, on a eu des critiques du même type ici de la gauche radicale comme Lordon contre l'idéologie cachée des Factchechers du Monde qui participerait à une dépolitisation naïve ou libérale. Schneidermann lui répond par l'argument simple mais qui doit paraître assez évident que ce factchecking est certes insuffisant dans sa sélection de ce qui doit être traité mais demeure une condition nécessaire contre la submersion dans les bobards.
  • 3 commentaires:

    Nicolas a dit…

    Une erreur dans le dernier paragraphe: le lien "cet article" pointe sur le papier du New Yorker du paragraphe précédent.
    Dans l'espoir de vous lire souvent en 2017

    Phersv a dit…

    Merci, c'est corrigé.

    Rappar a dit…

    L'article du New-Yorker est formidablement documenté. Il montre à quel point Trump est dépassé par sa propre incompétence... "1h30 me suffira pour comprendre tout ce qu'il y a à savoir sur la Guerre nucléaire" - je comprends mieux sa politique étrangère...

    La liste des mesures du "Freedom Caucus" est délirante... à part la dérégulation des vols supersoniques, qui semble raisonnable. On dirait plutôt le "Lobby Caucus". C'est de l'idéologie (libéralisme économique, "main invisible") mêlée à des tas de gens qui veulent le retour de leur profit...