dimanche 16 mars 2014

Inque tuo sedisti, Sisyphe, saxo

Il y a environ un an, Imaginos se demandait s'il avait finalement achevé sa collection de jeu de rôle telle qu'il l'avait conçue des années avant en commençant à l'organiser. Je ne comprenais pas tellement et je me demandais même s'il était possible d'avoir un sens de la mesure tel qu'on puisse se dire qu'on a fini une collection (même si c'est vraiment sur un ensemble fini).

Et là, je viens de recevoir coup sur coup SpaceQuest de Paul Hume et Legio VII, vieux jeu italien pas terrible mais avec de jolies illustrations de Cadelo, dont je gardais un petit appétit semi-obsessionnel semi-conscient depuis un vieux Jeux & Stratégie et je comprends soudain que la maladie de la collectionnite pourrait bien en effet ne pas être insatiable et aussi infinie que le Tonneau des Danaïdes.

Le truc qui me travaillait le plus quand j'étais encore jeune était Pavis, la boite de RuneQuest, et je n'ai en fait qu'une réédition moderne mais je ne suis pas du tout puriste au point de vouloir l'original.

Je commence vraiment à ne plus concevoir ce que je désire encore. Je crois que j'aimerais encore bien trouver les scénarios de FASA pour Thieves'World (Spirit Stones ou Traitor) parce qu'une recension dans un vieux White Dwarf m'intriguait et que j'aurais à peu près tout - au point que cela me rend presque mélancolique car je sais que les jeux plus modernes, quelles que soient leurs qualités, n'engendrent (heureusement ?) plus la même envie, ne serait-ce que parce qu'ils sont disponibles.

Quand on découvre un jeu de rôle des années après, il y a souvent une petite déception. Non seulement il peut être en dessous de ce qu'on avait fantasmé pendant si longtemps (même si l'inverse arrive aussi, plus souvent qu'on pourrait le croire) mais on regrette presque de ne plus ressentir cette douce inquiétude ou cet aiguillon intime de ne pas le trouver.

2 commentaires:

Imaginos a dit…

Une des choses que j'ai bien retenues de mes cours de philo (même si j'avais du mal à le croire à l'époque), c'est qu'une collection n'est jamais finie. À chaque fois qu'on croit s'en approcher, on trouve toujours de nouvelles pièces à rechercher...

Phersv a dit…

Oui, c'est Platon qui compare le désir insatiable dans le Gorgias avec le tonneau percé - mais franchement là je crois avoir atteint enfin l'ataraxie car je peux me rendre sur PriceMinister, Wayne's Books ou Noble Knight sans trop d'envie...:)

Bon, cela ne durera probablement pas.