dimanche 5 avril 2009

Politique internationale et Commedia dell'Arte





George W. Bush semblait presque un acteur qui jouait un Archétype, tous les pires clichés sur les Américains : cupide hypocrite, unilatéral brutal, cowboy inculte (comme disait un poster mexicain, "Homer Simpson + John Wayne"). Badinguet de même semble presque correspondre idéalement à toutes les pires images des Français à l'étranger cristallisées dans l'Inspecteur-Chef Jacques Clouseau : irascible, instable, fanfaron, arrogant avec un Complexe d'Infériorité (il lui manque quand même un peu d'alcoolisme eltsinien et surtout des moustaches). De même, Silvio Berlusconi, machiste qui parle trop fort, qui montre ses chaînes en or, qui en rajoute dans un catholicisme bruyant et tartuffe, semble jouer certaines idées reçues sur une Italie vulgaire (en gros, plus Aldo Maccione que l'élégance de Marcello Mastroianni).

C'est à se demander si des groupes de communication nous ont conçu ces pi(è)tres histrions en laboratoire pour occuper le Spectacle, faire oublier leurs services envers les oligarques et ressentir plus d'émotions devant la télévision que de réflexion. (L'Obamania a aussi des excès ridicules mais elle ne relève pas du même marketing simpliste de démagogue)

Angela Merkel commence la réunion de l'Otan sans attendre que Berlusconi cesse son coup de fil sur son portable. La version officielle était que le modeste Silvio appelait Erdoğan pour le convaincre d'accepter le libéral Anders Fogh Rasmussen (à ne pas confondre avec son ennemi le socialiste Poul Nyrup Rasmussen). Silvio - qui a dit que le catholicisme était supérieur aux autres religions - était en effet le mieux placé pour pacifier cette question avec le Premier ministre du parti musulman.

J'ignorais quand même certaines de ces histoires sur Berlusconi, comme le fait qu'il avait fait le symbole du cocu à un collègue espagnol, ou que Mme Bruni-Sarkozy disait qu'il était la raison qu'elle était fière de ne plus être italienne (il faudrait savoir si elle l'a déclaré avant les propos étranges où il disait que c'était lui qui "lui avait donné sa femme").

Add.
Amélie Nothomb sur la fascination des Français pour Obama :


We are envious because Americans are so evidently proud of their president. What is worse, we feel that Americans have a kind of faith in Barack Obama. We would love to feel the same way about our presidents and our leaders.

Naturally, our presidents and leaders are even more envious than we are. They all seem to be wondering why they are not loved as well as Barack Obama is loved. Some of them are trying to play up their resemblance to Mr. Obama; others are suggesting that he is overrated.

(...)

Mr. Obama’s anger is portrayed here as something holy. And when he laughs, we laugh.

When our president (...) gets angry, on the other hand, we laugh. When he laughs, we wonder why. We feel that Mr. Obama confers dignity on his country and its people. We, too, would sorely like to feel dignified.

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