mercredi 29 octobre 2008

Brosse à reluire



(Attention, je ne conseille pas le billet qui suit si vous avez pris un petit déjeuner copieux)

Via Ezra Klein, BHL sur The New Republic (je traduis librement mais on peut vraiment se demander pourquoi l'hebdo démocrate de droite très néo-con trouve utile d'interroger notre escroc national sur un sujet sérieux comme la Crise économique) :


Il y a des dirigeants qui sont sensibles à la Tragédie, qui savent que rien n'est plus fragile, précaire et prompt à se désintégrer qu'un lien social bien établi - comme le disait Paul Valéry "tout ce qui le retient est de la magie". On commence avec une crise financière et tout le tissu commence à se découdre peu à peu. Au commencement on a une foule terrifiée et à la fin une populace de lynchage.

Dans cette catégorie de dirigeants, on trouve le Président français [Badinguet].

Dans cette catégorie, on trouve parfois des dirigeants, qui, pareils à Lui, sont concentrés, déterminés, habités par les circonstances tout en luttant avec elles. Dans leur regard, nous voyons un peu de la terreur lucide qui définit tout grand Homme d'Etat.


Oui, Périclès lui-même n'aurait sans doute pas mérité un tel dithyrambe.

Mais on ne peut qu'admirer. Quel "intellectuel" français qu'on interrogerait sur la Crise économique aurait assez de narcissime et de franche veulerie pour répondre avec une emphase si ridicule "J'aime beaucoup mon ami Nicolas, Notre Président".

Correction : Via all dans les commentaires, c'est en fait juste la traduction de son bloc-notes du Point.
Cela explique aussi le côté franco-français, quand même étrange si cela avait été écrit pour TNR.

3 commentaires:

all a dit…

Le texte en français est sur Le Point. Assez bon pour du BHL. Une fois traduit j'ai la désagréable impression qu'il ne porte pas le même sens.
Oui, après la crise vient le social, après le social vient le politique, puis l'international (brrrr)

Comment expliquer le "lien social" aux ricains ? Même le mot "social" ? Il vaut mieux qu'il ne se distende par chez eux, vu la quantité d'armes en circulation.

PS : lire les com sous le billet, pas triste !

Fr. a dit…

C'est attristant, j'ai l'impression de découvrir la plus mauvaise dissertation de ma vie (et pourtant la barre était très basse, vu ma tendance à la relecture). Le reste du commentaire utilise le style BHL contre lui-même (Jourde et Naulleau über alles).

Temps mort. La prose est affligeante. Toute la prose. On se rappelle les derniers mots de Walter Benjamin, l'esprit de la paix glacé dans ses veines. Les mots du philosophe résonnent comme une sentence, un appel au suicide collectif. Que décideront les traders, exposés à leur hubris égoïste par le génie de BH ? Rien peut-être. Mais il n'est pas trop tard. Insérer du Raymond Aron ici. Le train sifflera trois fois.

Phersv a dit…

Très bon pastiche. Même si l'article n'a pas été écrit pour TNR, je me demande toujours pourquoi ils l'ont traduit. Francophobie ??