mercredi 31 décembre 2008

Parfois la réponse est presque trop évidente



Robert Farley sur le complaisance de Gonzales s'apitoyant sur son sort :


I consider myself a casualty, one of the many casualties of the war on terror."

I can think of 4537 people who might dispute that characterization. And 1042 other people. And these other 2998 people. Oh, and the three quarters of a million dead Iraqis, untold dead Afghanis, uncounted dead Somalis, and all the others that might think that Alberto Gonzales isn't actually a casualty of the War on Terror.


Oui, mais les a-t-on traités avec la même cruauté que les médias contre cet Attorney General qui eut le courage de sacrifier de manière quasi-kierkegaardienne toute banalité éthique au nom d'une plus haute et noble vocation, le service de George Bush (qui est lui même traité avec tant d'iniquité) ? L'Amérique est heureuse d'avoir de tels individus héroïques qui endossent le rôle tragique et fatal du Bouc-Emissaire pour sauver la Civilisation, par la Torture, la Fraude et la Forfaiture.

Cela fait aussi penser aux "chickenhawks" comme Hugh Hewitt disant qu'il était depuis son bureau new-yorkais sur le front dans la Guerre contre la Terreur.

Dommage que les nominations pour la Whininess soient terminées.

Liens sociaux



L'Anomie, voilà L'Ennemie !

  • Un article sur la psychologie de la croyance au complot. En gros, notre cerveau aurait un biais pour interpréter les événements qu'il ne contrôle pas comme organisés par quelqu'un dans un but. Plus la personne se sent impuissante, plus elle se rassurera en projetant une explication globale (M. Dieudonné doit se sentir très manipulé).

    En passant, ce biais cognitif des projections d'intentionnalité et de détection excessive d'actions humaines (comme dans l'apophénie) est aussi analysé par les théories cognitives comme Scott Atran et Justin Barrett comme une des causes de la croyance religieuse - mais aussi peut-être d'une partie de la créativité artistique (le démon de l'analogie).

  • Durkheim comme thérapeute.

    [Je n'avais jamais imaginé la théorie bien connue de l'anomie sous cet angle pragmatique d'un "guide personnel" et non d'une analyse sociale mais en un sens la défense de la religion par William James entrait déjà dans ce genre d'idées.]

    Ce passage (de la Dépression à la dépression) m'éclaire enfin sur l'ambiance si amère et particulière des salles des profs :


    Anomie, for Durkheim, manifests itself (...) when “a kind of declassement occurs, suddenly thrusting certain individuals into a situation inferior to the one they occupied hitherto. They must therefore lower their demands, restrain their wants, learn greater self-control . . . they are not adjusted to the condition imposed on them and they find its very prospect intolerable; thus they experience suffering.”


    On a souvent dit que les psychologies existentielles (et même la psychologie concrète/dramatique de Politzer) étaient des réactions "individualistes" contre le naturalisme de la psychanalyse mais y a-t-il eu des formes de psychothérapie "sociale" en dehors des formes (parfois un peu effrayantes) de behaviorisme ?

  • Un article de 2007 remettant en cause l'idée d'un retour des Dieux. Le processus de désenchantement continue (même si les prétendus sécularisés sont aussi contaminés par l'anomie ou bien par des théories du complot comme ersatz.

    Dans le sens inverse, Antisophiste expliquait la théorie dite de "l'offre" en sociologie religieuse (les religions américaines subsistent mieux qu'ailleurs parce qu'elles sont en concurrence sans hégémonie claire : on se convertit d'une religion vers une autre alors que les pays très athées comme la Suède ou la France n'avaient presque le choix qu'entre une Eglise dominante et l'athéisme - cela marchait même pour le cas très particulier du Japon avec son syncrétisme shinto-bouddhiste qui est attaqué maintenant par le christianisme).

    En passant, je ne conseille pas Rodney Stark (qui défend cette théorie de l'économie religieuse). Il est très érudit et me semble même assez convaincant sur cette idée, mais il est très loin de la neutralité axiologique et de la sobriété weberienne d'une sociologue des religions. Il ne cache pas un souci apologétique un peu irrité en faveur du Catholicisme et (curieusement, pour un pro-Catholique qui se dit non-affilié) contre les théories de l'évolution (notamment dans son livre For the Glory of God). Il faut ajouter des passages qui sont simplement conservateurs et réactifs en défense de l'Occident (ce qui pourrait bien sûr se défendre mais pas dans une analyse qui se veut "objective").

  • B. Coulmont a une note sur l'épistémologie de la sociologie (où j'apprends qu'il utilise un "féminin neutre" pour sa profession) :


    La sociologue ne saisit jamais directement les grandes fictions (”sécularisation”, “individualisme”, “bourgeoisie”…) qui servent à décrire et comprendre la société (encore une).


    Dire que la Société est une fiction pourrait revenir à dire que Margaret Thatcher ("There is no such thing as society"), les holistes et les individualistes méthodologiques sont finalement d'accord sur ce point.

    Mais c'est sans doute une question d'échelle, et tout ensemble social peut se retrouver dans une intersection de plusieurs classifications (problème du charcutage des espèces non-naturelles) sans que cela compromette toujours l'idée vague et pré-scientifique de départ.

    Zeldin prétendait dans L'Histoire des Passions françaises remettre en cause la classe sociale en analysant, par exemple, des intérêts divergents entre médecins et juristes (si je me souviens bien) mais je ne crois pas que cela suffise à dissoudre complètement "classes dominantes" ou "professions libérales".

  • 1 point pour une forme de constructivisme social (au moins modéré) : un exemple assez frappant où la "race" est bien une construction sociale (des personnes ont plus de chance d'être classifiées comme Noirs quand leur statut social "chute" !).

  • Lutheriens Islandais Siths



    Tout est toujours mieux avec la Marche Impériale.



    Via Making Light (qui lie aussi ces précieuses règles standards pour citer des graffitti ou des tatouages dans une note de bas de page)

    Le Paradoxe du Dieu jaloux



    Contrairement à mes amis agnostiques, j'ai plutôt tendance à croire que l'existence d'un Dieu personnel bon est quasiment réfutable (ou disons trop doxastiquement improbable pour être prise au sérieux si on ne tire pas une satisfaction de wishful thinking ou de placebo moral à l'idée). L'argument principal est bien sûr le plus simple et le plus vulgaire, l'existence du mal "physique" (il y a d'autres arguments épistémiques sur la charge de la preuve mais ils sont trop controversés). Les théodicées peuvent toujours se sortir du mal "moral" par l'idée de Libre-arbitre mais les théories sur le mal physique par Malebranche et Leibniz (effets secondaires inévitables de l'optimalité de lois physiques stables) me semble conduire à nier l'intervention d'un Dieu personnel.

    Bien sûr, cela ne dit rien sur un Dieu plus abstrait ou impersonnel qui reste irréfutable (et sur ce point les agnostiques ont donc raison). Mais pour une fois, je serais pragmatique et dirais qu'en pratique ce genre de deus otiosus sans effets n'est qu'une métaphore pour l'existence de l'univers ou de lois physiques (ce sur quoi je suis prêt à être croyant).

    Cela dit, il reste un avantage déjà remarqué par Baudelaire à un Dieu qui ne soit pas "bon", comme le fait remarquer Klein :


    It's not terribly hard to believe that the God who ended Saul's Kingship because he decided not to kill the wives, children, and livestock of the Amalakites wouldn't much concern himself with childhood leukemia. It's harder to say the same of Christ. What makes Christianity so emotionally appealing to some is also what makes it so intellectually vulnerable to others.


    Cela dit, même le dieu chrétien a une moralité étrange : "Vous me "devez" librement l'amour parce que je me suis sacrifié à moi-même selon une règle que j'ai inventée pour racheter l'infraction à une règle (que j'avais inventée) qu'auraient commise vos ancêtres".

    Les 37%



    Dans la Liste impressionnante des Années Bush uniquement en chiffres chez Harper's, le chiffre final :

    Average percentage of Americans who approved of the job Bush was doing during his second term: 37

    Percentage of Russians today who approve of the direction their country took under Stalin: 37


    La liste m'apprend un petit factoid que j'ignorais : Donald Rumsfeld est le propriétaire actuel de Mount Misery, la plantation du Maryland où Frederick Douglass subit des sévices pour être "discipliné" en 1833 quand il avait 16 ans.

    mardi 30 décembre 2008

    Le poids de la culture et l'immatériel



    Tout amateur de sf et de fantasy a remarqué l'augmentation considérable du nombre de pages. Alors qu'on pouvait trouver de longs "novellas" écrits gros de 200 pages dans les années 60 quand le format dépendait encore de la prépublication en feuilleton dans les magazines, aujourd'hui le standard est plutôt celui du volume massif autour de 700-800 pages (en nombre de caractères, la multiplication aurait été par 2 au cours des années 90).

    Je pensais que les facteurs étaient seulement internes au genre, simplement d'imitation et que les succès de Dune ou du Seigneur des Anneaux (voir l'influence des logorrhées de Stephen King) avaient habitué les lecteurs à des romans à durée de vie plus longue. Mais selon Charles Stross, il y eut en partie un facteur purement économique de la distribution des paperbacks de sf dans les années 90 dans les commerces généraux, quand il fallut justifier une hausse importante du prix en augmentant aussi le poids du livre (qui a en moyenne doublé). Depuis que les grandes chaînes comme Barnes & Nobles ont détruit la distribution dans les épiceries, la taille a pu redescendre à nouveau mais les lecteurs de SF/F ont désormais acquis des habitudes de gros romans (Neal Stephenson, Peter Hamilton, etc.).

    Il a en revanche une explication "interne" aux contraintes génériques entre les deux genres principaux de la sous-littérature, SF et Mystery :

    I would hypothesize that mysteries didn't succumb to the selection pressure for longer books because there's a countervailing force at work — the reader's ability to keep track of multiple characters and plot threads. If you want to bulk up an SF or fantasy novel, the easy (and lazy) way to do it is to add viewpoint characters and plot threads, small stories interleaved within the larger story that shed light on it. But it's hard to do that if what you're trying to hand the reader is a comprehensive set of clues to a fixed scenario, without burying them in a midden of red herrings.


    Mais ce qui est drôle est qu'il me semble ainsi bien dénoncer une dérive du roman de SF récent.

    Par exemple, au hasard, j'aime bien certains aspects du roman de Charles Stross, Halting State (qui est quand même un peu trop übergeek pour moi dans son jargon - je comprends les termes de jeu de rôle mais pas ceux d'informatique) mais un des défauts me semblait justement la rupture continuelle des récits imbriqués avec plusieurs points de vue (même s'il y a bien un essai d'avoir des voix distinctes, dont un jeu agaçant sur l'accent écossais de Sue).

    Le roman se passe dans un futur proche, 2017, et l'Ecosse est devenue une République indépendante membre de l'UE et avec l'Euro (Stross vit à Edinbourg et il affiche un enthousiasme très optimiste sur le "Tigre de l'Atlantique" qui aurait alors un Miracle rivalisant avec l'Irlande et la Norvège).

    Sue Smith, de la "Polis" d'Edinburgh, enquête sur un vol commis dans la Banque d'un monde virtuel, sachant que les voleurs avaient réussi à passer depuis un autre réseau. Jack, un programmateur geek fans de jeux virtuels (il gérait un jeu de catharsis pour les hooligans de foot), est aussi engagé pour mener l'enquête dans une mise en abyme dans le jeu Spook (où on joue des espions virtuels). Au-delà du ludique, l'intrigue analyse plus les MMORPGs comme l'économie spéculative capitaliste, continuée par d'autres moyens (analyse de D&D aussi faite par l'auteur marxiste China Miéville dans ses romans).

    Il y a déjà eu des fraudes bancaires virtuelles (dans E.V.E.) mais contrairement au roman, c'était avec de l'argent non-convertissable en monnaie réelle alors qu'un des gags chez Stross est que même la BCE pourrait prendre en compte les masses monétaires géantes de l'or virtuel puisqu'il y a un taux de change avec l'Euro.

    lundi 29 décembre 2008

    Storm



    Hélas, pas encore de vidéo ou d'audio de cette chanson de l'humoriste australien Tim Minchin qu'il a interprétée la semaine dernière à Londres pour les "célébrations rationalistes du Solstice d'hiver", Lessons and Carols for Godless People. Les paroles de Storm sont vraiment émouvantes dans leur exaltation du Naturalisme, qui plairait à d'autres Australiens comme Greg Egan :

    In a North London top floor flat,
    All white walls, white carpet, white cat.
    Rice paper partition, Modern art And Ambition

    The host's a physician,
    Lovely bloke,
    Has his own practice,
    His girlfriend's an actress -
    An old mate of ours from home,
    And they're always great fun,
    So to dinner we've come -

    The fifth guest is an unknown,
    The hosts have just thrown us
    together for a favour.
    The girl's just arrived from Australia,
    And she's moved to North London,
    And she's a sister of someone.
    Or has - some connection.

    As we make introductions,
    I'm struck by her beauty,
    She's irrefutably fair,
    With dark eyes and dark hair.
    But as she sits, I admit:
    I'm a little bit wary,
    As I notice the tip,
    Of the wing of a fairy,
    Tattooed on that popular area,
    Just above the derrière,
    And when she says "I'm Sagittarius!"

    I confess, a pigeonhole starts to form,
    And is immediately filled with pigeon,
    When she says her name is *Storm*

    Conversation is initially bright and light-hearted,
    But it's not long before Storm gets started.

    "You can't know anything.
    Knowledge is merely opinion.
    "

    She opines over her Cabernet Sauvignon
    Vis-à-vis,
    Some unhappily empirical comment made by me.
    Not a good start I think,
    We're only on pre-dinner drinks,
    And across the room my wife widens her eyes,
    Silently begging me "Be nice!"

    A matrimonial warning,
    Not worth ignoring.
    So,

    I resist the urge to ask Storm,
    Whether knowledge is so loose weave,
    Of a morning, when deciding whether to leave,
    Her apartment by the front door,
    Or the window on the second floor.

    The food is delicious,
    And Storm whilst avoiding all meat,
    Happily sits and eats,
    As the good doctor slightly pissedly holds court on some anachronistic aspect of medical history.

    When Storm suddenly insists:
    "But the human body is a mystery
    Science just falls in a hole
    When it tries to explain the nature of the soul.
    "

    My hostess throws me a glance,
    She, like my wife, knows there's a chance,
    I'll be off on one of my rare, but fun, rants.
    But I shan't, My lips are sealed,
    I just want to enjoy the meal.

    And although Storm is starting to get my goat,
    I have no intention of rocking the boat,
    Although it's becoming a bit of a wrestle,
    Because, like her meteorological namesake,
    Storm has no such concerns for our vessel.

    Pharmaceutical companies is an enemy,
    They promote drug dependency,
    At the cost of the natural remedies,
    That are all our bodies need,
    They're immoral and driven by greed,
    Why take drugs when herbs can solve it?
    Why do chemicals when
    Homeopathic solvents can resolve it?
    I think it's time we all return to live,
    With natural medical alternatives.

    And try as I like,
    A small crack appears in my diplomacy dike.

    By definition, (I begin)
    Alternative medicine, (I continue)
    Is either not been proved to work,
    Or been proved, not to work.
    Do you know what they call
    'Alternative Medicine'
    That's been proved to work?

    -- Medicine


    So you don't believe in any natural remedies?
    On the contrary, Storm, actually,
    Before we came to tea,
    I took a natural remedy,
    Derived from the bark of a willow tree.
    It's a painkiller, virtually side-effect free.
    It's got a, a weird name,
    Darling, what was it again?
    Maspirin?
    Baspirin? Oh, yeah -
    Aspirin!
    Which I paid about a buck for,
    Down at the local drugstore.

    The debate briefly abates,
    As my hosts collect plates.
    But as they return with dessert,
    Storm pertly asserts,
    Shakespeare said it first:
    There are more things in
    Heaven and Earth,
    Than exist in your philosophy
    Science is just how we're trained, to look at reality,
    It doesn't explain, Love or spirituality.
    How does Science explain
    Psychics, auras, the afterlife,
    The power of prayer?


    I'm becoming aware,
    That I'm staring,
    I'm like a rabbit suddenly trapped,
    In the blinding headlights of vacuous crap.
    Maybe it's the Hamlet,
    She just misquoted,
    Or the fifth glass of wine I just quaffed.
    But my diplomacy dyke groans,
    And the arsehole held back by its stones.
    Could be held back no more.

    Look up, Storm, So I don't need to bore ya,
    But there's no such thing as an aura,
    Reading auras is like reading minds,
    Or tea leaves, or star-signs,
    Or meridian lines.
    These people aren't plying a skill,
    They're either lying, or mentally ill.
    Same goes for people who claim
    To hear God's demands,
    Spiritual healers who think
    They've got magic hands.
    By the way, why do we think it's okay,
    For people to pretend they can talk to the dead?
    Isn't that totally fucked in the head?
    Lying to some crying woman whose child has died,
    And telling me you're in touch with the other side?
    I think that's fundamentally sick.
    Do I need to clarify here,
    That there's no such thing as a psychic?

    What are we - fucking two?
    Do we actually think that
    Horton heard a Who?
    Do we still believe that Santa brings us gifts,
    That Michael Jackson didn't have facelifts?
    Or are you still so stunned
    by circus tricks,
    That we think the dead would,
    Wanna talk to pricks like John Edward?

    Storm, to her credit,
    Despite my derision
    Keeps firing off cliches
    With startling precision
    Like a sniper using
    Bollocks for ammunition.

    You're so sure of your position,
    But you're just close-minded,
    I think you'll find tat
    Your FAITH in science and tests,
    Is just as blind as the
    faith of any fundamentalists,

    Wow, that's a good point,
    Let me think for a bit.
    Oh wait, my mistake,
    That's absolute bullshit.
    Science adjusts its views
    Based on what's observed.
    Faith is the denial of observation,
    so that belief can be preserved.

    If you show me that, say,
    Homeopathy works,
    I will change my mind,
    I will spin on a fucking dime.
    I'll be as embarrassed as hell,
    Yet I will run through the streets yelling,
    It's a MIRACLE!
    Take physics and bin it!
    Water has memory!
    And whilst its memory
    Of a long lost drop of onion juice is infinite,
    It somehow forgets all the poo it's had in it.

    You show me that it works,
    And how it works,
    and when I've recovered,
    from the shock,
    I will take a compass and carve
    'Fancy That',
    On the side of my cock.

    Everyone's just staring now,
    But I'm pretty pissed and I've dug this far down.
    So I figure.. In for a penny, in for a pound!

    Life is full of mystery, yeah,
    but,
    there are answers out there.
    And they won't be found,
    By people sitting around,
    Looking serious,
    And saying: Isn't life mysterious,
    Let's sit here and hope,
    Let's call up the fucking Pope,
    Let's go on Oprah,
    And Interview Deepak Chopra.

    If you must watch telly,
    you should watch Scooby-Doo,
    That show was so cool!
    Because every time
    There was a church with a ghoul,
    Or a ghost in a school,
    They looked beneath the mask.
    And what was inside?
    The fucking janitor,
    or the dude who ran the water slide!
    Because,
    throughout history,
    every mystery
    ever solved,
    Has turned out to be -
    Not Magic!

    Does the idea that
    there might be knowledge frighten you?
    Does the idea that
    one afternoon on Wiki-fucking-pedia
    Might enlighten you,
    Frighten you?
    Does the notion that there might not be a supernatural,
    so blow your hippy noodle,
    that you'd rather just stand in the fog of your
    Inability to google?

    Isn't this enough?
    Just,
    this world?

    Just,
    Beautiful,
    Complex,
    Wonderfully Unfathomable,
    Natural World?

    How does it so fail to hold our attention
    That we have to diminish it
    with the invention
    of cheap man-made
    myths and monsters?
    If you're so into your Shakespeare,
    Lend me your ear
    To gild refined gold,
    To paint the lily,
    To throw perfume on the violet,
    Is just fucking silly
    Or something like that.
    Or what about Satchmo?
    I see trees of green,
    Red roses too...

    And fine, if you wish to,
    Glorify Krishna and Vishnu,
    In a post-colonial,
    Condescending,
    Bottled-up-and-labeled
    kind of way,
    Whatever, That's okay.

    But, here's what gives me a hard-on,
    I'm a tiny, insignificant
    Ignorant bit of carbon.
    I have one life,
    And it is short and unimportant,
    But thanks to recent scientific advances...

    I get to live twice as long,
    As my great-great-great-great
    uncleses and auntses.

    Twice as long!
    To live this life of mine,
    Twice as long,
    To love this wife of mine.
    Twice as many years,
    Of friends, of wine,
    Of sharing curries and getting shitty,
    At good looking hippies,
    With fairies on their spines,
    And butterflies on their titties.

    And if perchance, I have offended,
    Think but this, and all is mended,

    We'd as well be ten minutes back in time
    For all the chance you'll change your mind.


    La chanson plus brève If You Open Your Mind Too Much, Your Brain Will Fall Out (Take My Wife) avait déjà annoncé certains des arguments (notamment la critique de l'homéopathie).

    J'aime bien aussi sa chanson sur les Contrefactuels ou sur la relativisation de ma vie quotidienne.

    Add. Ah, une vidéo mais avec un mauvais son.

    dimanche 28 décembre 2008

    Le 4e commandement et le 7e jour



    Tiens, j'ignorais que jusqu'au début du XXe siècle, le courrier était distibué aux Etats-Unis même le dimanche. Les Protestants étaient en effet divisés sur le fait de savoir si le Shabbat était bien le dimanche ou le samedi (ou si le dimanche était le premier ou le septième jour) et le Congrès refusait donc de trancher la question. Encore aujourd'hui des communautés adventistes du Septième Jour reçoivent leur courrier le dimanche mais pas le samedi.

    En France, la sanctification du dimanche (promulguée à nouveau à la Restauration en 1814) avait été abolie au début de la IIIe République le 12 juillet 1880 mais ce fut un gouvernement radical (donc peu suspect d'indulgence cléricale) du Président du conseil Ferdinand Sarrien qui fait passer la Loi sur le repos dominical le 13 juillet 1906 (déposée par Jules Lemire, député-marie d'Hazebrouck dans le Nord). La loi, passée après des emeutes dans le Nord et la victoire des gauches radicales et socialistes indépendants aux législatives du 20 mai, était alors réclamée par la CGT et n'avait donc plus de contenu religieux. Elle ne s'appliquait pas aux employés domestiques et aux travailleurs agricoles. La semaine "anglaise" avec le samedi ne sera obtenue qu'en 1936 avec le Front populaire.

    vendredi 26 décembre 2008

    Comics de fin 2008



    Pire qu'un geek, un geek qui croit utile de donner ses opinions sur Internet. C'est l'occasion de faire un bilan du medium des comic-books américains sur l'année 2008.

    La chute des ventes n'a pas été encore aussi brutale qu'on le craignait et comme on l'annonce depuis plusieurs années - même si la récession et le déclin des comic-books par rapport au Manga continue de manière inexorable.

    Marvel Comics, qui est le Leader devant DC Comics depuis au moins les années 70, a à nouveau accru sa distance par rapport à son grand rival, mais DC continue de mieux s'en sortir dans le domaine plus dispendieux des "romans graphiques" (réimpressions de Watchmen) et paperbacks (notamment grâce à Vertigo qui édite Fables et les réimpressions de Sandman).

    Du point de vue créatif, le Genre des superhéros est toujours aussi dominant dans le Medium en Amérique du Nord.

    Marvel a réussi des "cross-overs" qui semblaient un peu plus accessibles et intéressants que ceux de DC, même si l'exécution était assez décevante. Le scénariste Brian Bendis est celui qui dirige l'arrière-fond des intrigues depuis 2004. Bendis a su renouveler un peu les comics Marvel, même s'il est parfois inégal et que son rythme narratif lent ("décompressé" comme il dit) et incohérent me semble un vrai handicap. Cette année, le cross-over principal était Secret Invasion et le concept de départ était intéressant (même si DC avait déjà fait la même chose en 1988) : une infiltration de la Terre Marvel par des doppelgängers polymorphes et indécelables. Mais ensuite, le concept a plus servi à resserer les titres qu'à donner de bonnes histoires. Bendis a certes pris le temps de développer de manière un peu plus complexe ses envahisseurs, mais après des épisodes répétitifs sur le thème paranoïaque de l'Infiltration, la conclusion fut bâclée et sans intérêt : une héroïne mourut pour rien, d'autres ressuscitèrent pour rien et l'Univers Marvel est désormais sous le contrôle d'un savant fou qui a sauvé la Terre de l'Invasion et est devenu plus populaire que les héros. Non, on ne croit pas une minute à ce nouveau truc pour produire "angst" et "grittiness", les deux facettes du mélodrame marvélien. Les X-Men en revanche semblent peut-être sortir avec Matt Fraction et Ed Brubaker d'une longue phase où Marvel n'avait pas su gérer le départ de Grant Morrison. Spider-Man a eu certaines de ses meilleures histoires depuis des années, grâce à Dan Slott (même si la rupture récente de continuité où ils ont annulé son mariage était sans doute inutile pour faire ces bonnes histoires).

    DC s'enfonce dans une narration qui porte plus sur la structure de sa cosmologie fictionnelle que sur des récits proprement dits. On rejoue sans cesse des scènes primitives en revenant en gros aux personnages classiques des années 60 avec un peu plus de violence gratuite. L'événement de l'année, Final Crisis de Grant Morrison, est à peu près incompréhensible. Il y a une évolution démographique : les comics ne sont plus lus par des enfants mais par des quadras régressifs et DC cultive ces régressions obsessionnelles. La direction de l'univers par Dan DiDio semble contestée même au-delà des fans caricaturaux dans mon genre. Et on annonce encore une résurrection monstrueusement stupide et vaine avec le retour du second Flash, dont le décès en 1985 avait été considéré comme une des pierres de touche de la modernisation de l'Univers DC. Le remplacement de Bruce Wayne par plusieurs prétendants au titre de Batman pour 2009 est une ressucée exacte de la "mort" de Superman en 1992-1993, suivant la recette du New Coke : on retire le "produit" original (car les personnages sont des "produits") pour quelques temps puis on attend que la nostalgie s'installe pour le faire revenir. Un rare point positif a été le succès grandissant de Green Lantern, qui commence à devenir l'un des titres phares.

    J'aurais du mal à donner les meilleurs histoires de 2008. Ce site a interrogé une cinquantaine d'artistes indépendants, qui citent donc surtout des titres "indépendants" (mais aussi le surévalué All-Star Superman de Grant Morrison, qui ne me semble pas avoir apporté grand-chose dans son remake des histoires de l'Âge d'Argent).

    Mes favoris seraient chez DC Green Lantern Corps (malgré des dessins inégaux), la mini-série Legion 3 (mais c'est vraiment parce que mon plaisir de fan est souvent proportionnel au nombre de personnages et il est difficile de faire mieux qu'un cross-over entre les trois éditions de la Légion des superhéros, avec une distribution d'environ 90 personnages !) et surtout via sa marque Wildstorm/ABC la seconde saison de Top Ten par les artistes Cannon & Ha, qui partaient pourtant avec un handicap en prenant la suite d'une excellente première saison par Alan Moore (et ensuite par l'auteur de Science-fiction Paul Di Filippo). Il y a eu aussi Army@Love de Rick Veitch (même si les derniers épisodes ont été rattrapés par un cynisme total).

    Chez Marvel, il y a eu notamment Invincible Iron Man de Matt Fraction, qui réussit à humaniser le personnage tant décrié tout en réadaptant le film récent, et Amazing Spider-Man de Dan Slott, qui refait un peu les histoires classiques mais de manière assez distrayante pour qu'on ne puisse lui reprocher cet "hommage". Une mention aussi pour la mini-série Clan Destine d'Alan Davis au début de l'année, certes pas très originale, mais ces personnages sont tellement rares que c'est toujours un plaisir.

    Maintenant, de brèves "capsules" :

  • Le Multivers DC

    • Ambus Bug #5/6
      Ce titre de Keith Giffen est vraiment de plus en plus curieux. Toute l'histoire est maintenant centrée sur des blagues contre Dan Didio, l'éditeur en chef de DC. C'est un peu le principe de base d'Ambush Bug que de faire des plaisanteries méta-référentielles mais ici, quel que soit l'humour de Didio et la parodie de la nerdrage, on ne peut s'empêcher que penser que les blagues visent un peu trop juste et dénoncent vraiment de manière acide la mégalomanie de Didio et l'évolution du Multivers, de plus en plus inutilement complexe et de plus en plus violent. On a donc une bd humoristique sur le fait que l'éditeur publie de moins en moins d'humour, et en plus une bd de Giffen sur le fait que certains apports de Giffen à DC ont été effacés par Didio. Parfois, l'ironie d'un texte est au troisième degré et il feint même d'être ironique... C

    • Batman #683 "Last Rites"
      Non, il ne meurt toujours pas, pff.
      24 pages de Morrison pour entrer dans l'inconscient de Batman, qui répète qu'il se sent coupable pour la mort de ses parents, de ses ribambelles de Robins etc. Non, c'est pas vrai ? Il ne l'a jamais dit, ça, merci Morrison.

      Bon, il y a quelques flashbacks et rêves qui sont supportables l'espace d'une case. C

    • Booster Gold #15
      Je ne sais si c'est parce que j'aime bien les voyages dans le temps que j'aime bien ce titre ou à cause de mon goût pour ce thème que le manque de logique m'agace tant. Je sais bien qu'il y a quelque chose d'absurde à demander de la logique dans un titre de superhéros mais le thème du voyage dans le temps a la particularité d'être plus fragile qu'un autre en cas de charabia absurde. C'est le cas ici, il faut plus lire la bd comme une suite de vignettes ou de sketchs sans queue ni tête. Parfois le passé est modifiable, parfois non, et il n'y a aucune explication. B-

    • the Brave & the Bold #20
      Green Lantern et Phantom Stranger enquêtent sur une autre planète où un tueur fanatique utilise une plante mortelle. Ce ne serait pas si mal, si cela ne ressemblait pas un peu trop à l'intrigue récente dans Green Lantern Corps. B-

    • Final Crisis #5/7
      Illisible si vous n'êtes pas fan de Kamandi: Last Boy on Earth et New Gods de Jack Kirby (ce qui n'est pas mon cas). Darkseid revient dans un nouveau corps et une partie de la Terre est transformée dans l'univers post-apocalyptique de Kamandi. En revanche, j'imagine que si ces histoires ont bercé votre enfance comme celle de Morrison, cela doit être touchant. C'est représentatif de toute une évolution de cet éditeur où l'intérêt repose sur la nostalgie et les échos plus que sur la valeur intrinsèque. B-

    • Green Lantern Corps #31
      Je ne sais comment évaluer ce comic. Je dirais que l'auteur a réussi ce qu'il cherchait à faire, écrire une histoire vraiment effrayante (c'est même la première fois que j'éprouve cette émotion dans ce titre, peut-être grâce au contraste au côté un peu enfantin de tout le reste du thème des Star Sapphires roses). Mais d'un autre côté, ce n'est pas vraiment ce que je recherche. Donc A si vous voulez un titre qui mélange sf et horreur mais B si cela ne vous attire pas comme moi.

    • Justice League of America #27
      En 1993, pour attirer un "public des minorités" (c'est-à-dire essentiellement africain-américain même s'il y avait d'autres "tokens"), DC avait essayé une expérience en créant un nouvel univers, Milestone (ou "Dakotaverse" car les histoires se passaient dans une cité imaginaire nommée Dakota City), mais dès 1996, l'éditeur arrêta ces séries. Le Dakotaverse est ici relancé mais non pas dans une Terre parallèle du Multivers, il est directement intégré dans la Terre standard DC (ce qui aura le désavantage de "diluer" un personnage comme Icon, qui était le Superman du Dakotaverse). Le scénariste actuel de JLA, Dwayne McDuffie, est aussi un des fondateurs et dirigeants de Milestone Media, et il utilise donc ce titre pour faire revivre les personnages qui étaient dans les limbes depuis une douzaine d'années. Bof. B-

    • Justice Society of America #21
      C'est la fin de la "Tentation de Saint Antoine". Les héros ont été divisés par l'omnipotence de Gog mais ils refusent finalement de lui prêter allégeance. Oh, il y a deux scènes ridicules bien téléphonées qui ne servent qu'à expliquer comment l'Avenir vu dans la mini-série Kingdom Come se produit. Geoff Johns a toujours un problème d'écriture : il a une idée parfois intéressante de la scène vers laquelle il veut aller mais en suite il impose de manière trop simpliste le moyen d'y parvenir, sans souci d'une construction narrative un peu satisfaisante. C'est un défaut fréquent dans ce Genre des superhéros où tout peut être altéré de manière arbitraire et où l'univers n'a finalement pas de "lois" stables. B-

    • Reign in Hell 6/8
      Keith Giffen applique une recette ancienne (qu'il a pris aussi dans Annihilation chez Marvel pour les personnages de space opera) : prendre tous les personnages d'un recoin particulier de l'univers fictif (ici, tous les personnages DC ayant un rapport avec la magie) et faire une histoire-prétexte pour les tisser ensemble. Le lien est la Guerre en Enfer. Néron (le suzerain en titre) se fait détrôner par Satanus (le rebelle venu du Purgatoire). L'ennui est que certains passages sont un peu prosaïques et qu'on a parfois l'impression que cela pourrait être aussi bien un pays fictif d'Amérique du Sud avec des dictateurs humains, et non en Enfer. Le père de Zatanna est mort et on retrouve en Enfer non seulement le personnage oublié de Yellow Peri mais aussi Fallen Angel, une des versions de Supergirl qui a été annulée récemment de la continuité par un retour proche de la version des années 60. B

    • Tangent: Superman's Reign #10/12
      Le Superman de la Terre 9 continue son invasion de la Terre et il reste encore deux numéros pour que les héros de la Terre DC non seulement le renvoie mais puisse aussi libérer leurs homologues de Terre "Tangente". Bizarrement, les personnages Tangent m'intéressaient en fait plus avant cette mini-série trop prévisible qui était censée régénérer cette continuité. C

    • Terra #4/4
      Ah, enfin un petit air frais dans l'univers DC devenu si sombre. Terra, relancée ici par le couple du scénariste Palmiotti et de sa femme Amanda Conner au dessin, est une anomalie à notre époque avec un titre qui aurait pu être écrit dans les années 60 tant c'est gentillet. Terra (III) vient de Strata, une civilisation souterraine multiraciale, et peut contrôler la gravité et les minéraux. La mini-série sert surtout à lui donner des origines (pour la distinguer des autres héroïnes précédentes du même nom, la soeur de Geo-Force, la lier à Power Girl et lui donner un ennemi qui soit son double inversé. Mais ce qui est touchant est la légéreté de tout cela, enfin une histoire d'un idéalisme naïf (Terra semble aussi démésurément altruiste que le Kal-El des années 60). B+

    • Wonder Woman #27
      Wonder Woman a plusieurs problèmes. Premièrement, il n'y a quasiment jamais eu de bonnes histoires dont elle soit l'héroïne (sauf peut-être Hiketeia de Greg Rucka), ce qui lui donne la réputation d'héroïne ennuyeuse et de troisième roue du carrosse DC. Le personnage est un peu fossilisé par sa notoriété : trop célèbre pour être transformée mais pas assez populaire pour être un succès. Chaque nouveau scénariste tente donc de la remodeler par touches de manière souvent contradictoire. Les Dieux grecs reviennent à nouveau (après avoir été vaincus par Darkseid) et ils sont très différents des versions précédentes. Athéna (qui avait détrôné Zeus du temps de Greg Rucka) est maintenant mourante et Zeus a décidé de recréer les Amazones dans une nouvelle version : au lieu des Guerrières Immortelles, exilées depuis l'époque d'Héraclès, il ferait leur île avec des Mortelles fanatisées et il leur donnerait une nouvelle Championne pour remplacer Diana, L'Olympienne. Cela ne me paraît pas une très bonne idée (surtout que dans deux ans, j'imagine, on retournera à l'ancienne version des Amazones).
      En revanche, Gail Simone (qui expose ses plans dans cette interview) a un concept qui pourrait être plus prometteur en centrant l'intrigue sur le Lasso de Wonder Woman. Le Lasso est un objet qui pour l'instant n'est presque qu'un gag risible sur le bondage, puisqu'il contraint toute personne à dire la Vérité. Simone veut au contraire en faire une Relique métaphorique bien plus inquiétante, qui permettrait à son possesseur de lier et dévoiler toute vérité. La monstrueuse Génocide vainc Diana et lui prend le Lasso, qu'elle se fait ensuite greffer et entrelacer dans la chair, dans une image très gore de son fanatisme. Au moins, on a enfin l'impression que Simone sait où elle veut aller, après plusieurs numéros décevants. B


  • Editeurs indépendants & autres continuités


    • Army@Love Vol.2 #5
      Les personnages apprennent que les mélodies rocks qu'ils écoutaient depuis le début sont en fait un Virus artificiel quantique développé qui doit effacer leur réalité (qui n'était qu'une "copie de sauvegarde" quantique enregistrée par un autre univers). Oui, la parodie de la politique en Irak me semble compromise par ces "hauts concepts" à la Philip K. Dick (si Veitch ne se drogue pas, il le simule très bien). On a quand même un peu le soupçon qu'il ne sait pas comment sortir des intrigues posées depuis le début et que cela part dans le n'importe quoi baroque. B

    • Beanworld Holiday Special

      Beanworld par Larry Marder est un exemple de BD qui serait assez classique en France et une vraie exception dans les comic-books américains. C'est une histoire (créée en 1985) entre enfance et nonsense, sur des haricots et pois intelligents qui vivent en se nourrissant de soupe dans laquelle ils doivent nager. Cela ressemblerait un peu à un mélange du Concombre Masqué (en moins drôle, quand même), des Schtroumpfs (la communauté des haricots personnalisés) et de Barbapapa (les dessins avec plan en coupe des strates sous le sol). Le dessin très géométrique fait un peu penser aux vieux Krazy Kat, aux Shadocks ou aux dessins animés Fleischer dans son abstraction. C'est pas mal mais Marder (qui ne vit plus des comics et n'avait plus fait vivre ses haricots depuis quinze ans) sort en moyenne une page par décennie. Un reprint des vieux Tales of the Beanworld d'Eclipse Comics doit paraître en 2009 chez Dark Horse. B+

    • Ex Machina #40
      Oh, L'Episode Avec la Mise en Abyme. Une histoire de Brian Vaughan où Brian Vaughan vient voir son personnage Mitchell Hundred (fan de comics mainstream, mais pas de Vaughan) pour lui demander de pouvoir écrire l'adaptation de ses aventures. Entre l'auto-parodie et le commentaire sur l'état des comics. Vaughan peut décidément tout se permettre, cela réussit à ne pas sembler ridicule. B+

    • Noble Causes #38
      Un épisode sur Rusty, l'humain condamné à vivre dans un corps de robot. Pour une fois, le personnage réussit enfin à devenir sympathique en changeant son attitude. Au lieu de se plaindre comme tous les Quasimodos et Pharmakoï depuis La Chose, il inverse le cliché en en rajoutant dans le stoïcisme, ce qui me semble plus efficace. Il n'empêche que ce n'est pas très original. B

    • Phonogram: The Singles Club #1/7

      Dans l'univers de Phonogram (où la musique est une forme de magie) après la première mini-série centrée sur la Déesse de la Britpop, on retrouve la charmante et écervelée Penny B., phonomancienne spécialisée dans la Dance Music (ce qui n'est vraiment pas évident à rendre dans un medium statique). Les dessins (qui sont cette fois en couleurs) de McKelvie sont d'une élégance et d'une sobriété à pleurer. Comme d'habitude, je comprends une référence du scénariste Gillen sur 100 (heureusement qu'il y a de nombreuses annotations en fin de volume). Si même un sourd ignorant de la musique et allergique à la critique de rock comme moi peut apprécier ce titre, je n'ose imaginer ce que ressentirait le public visé des vrais amateurs. A

    • Rex Mundi #15
      On s'approche du Climax, dans ce monde parallèle qui a été un peu gâché par le livre très similaire de Dan Brown. Julien (pâle héros dont on devine qu'il doit être le descendant de Jésus) est capturé et révèle tout sous la torture au nouveau dictateur mérovingien-fasciste de France, le Prince de Lorraine. Sa femme Geneviève et Isabelle la fille du Prince se rebellent contre lui et on a à nouveau un changement brusque de ton. Alors que la magie était pour l'instant relativement discrète, Arvid Nelson passe soudain à des scènes d'action où la princesse Isabelle peut voler en lançant des éclairs. C'est un peu inattendu et on se dit que les règles de magie semblent un peu contradictoires. Comme toujours, l'arrière-fond n'est pas sans intérêt mais la structure narrative est trop heurtée. B-

    • Savage Dragon #143
      Enfin les divers personnages éparpillés depuis une quarantaine d'épisodes se retrouvent réunis, grâce à Angel qui convainc Mr Glum. Le Dragon apprend donc enfin la vérité, non seulement sa femme Jennifer est morte depuis longtemps mais c'était la pauvre Angel, sa propre fille qui l'avait tuée par mégarde. C'est du grand mélodrame. B+

    • The Sword #13
      Après avoir tué Zakros, Dara Brighton repart à la recherche du second des demi-dieux qu'elle veut assassiner, Knossos. Et je commence à perdre tout intérêt pour cette bd qui n'est qu'un prétexte pour faire se succéder des scènes de mutilations, hémorragies abondantes et décapitations. J'ai mis du temps à comprendre que les frères Luna sont avant tout des fans de gore de série Z et que je n'ai rien à attendre de la série. C

    • Top Ten (vol.2) #3
      Kathy a convaincu son mari d'essayer une thérapie des "Origines Secrètes" dans un gag sur les superhéros qui ne cessent de découvrir de nouvelles Origines secrètes. Dans quelle autre bd la thérapie de couple pourrait-elle reposer sur un livre nommé Men Are Wavicles, Women are Macroscopic Quantum Systems ? A



  • Univers Marvel


    • Secret Invasion #8/8
      Comment ne pas écrire un feuilleton périodique : ne faites pas traîner les événements pendant 7 épisodes où il ne se passe strictement rien pour bâcler ensuite de manière elliptique la conclusion, M. Bendis.
      La Guêpe meurt et des tas de héros enlevés par les Skrulls reviennent, ce qui est l'occasion de les faire ressusciter stupidement. Avait-on vraiment besoin du retour de Mockingbird, le plagiat éhonté de Black Canary chez Marvel ?? Oh, non, encore Elektra ?? Mais elle n'est pas déjà morte une douzaine de fois ???? Ensuite, Bendis explique que Tony Stark a été décrédibilisé par l'Invasion qu'il n'avait su empêcher. Stark perd son poste de directeur du Department of Homeland Security et le milliardaire criminel Norman Osborn en sort (sans qu'on comprenne vraiment pourquoi) comme le nouveau héros du public (bien qu'il n'en ait pas nettement fait plus que les héros). Les humains normaux de l'Univers Marvel doivent vraiment être encore plus débiles que des électeurs de Bush, c'est la seule explication (mais après tout dans l'univers DC, Lex Luthor avait bien réussi à se faire élire Président vers 2000). C'est le début du nouveau cross-over : Dark Reign. Pendant un an, le savant fou Norman Osborn a accès au contrôle des USA et la Terre Marvel va donc s'enfoncer dans une "dystopie" (avant la libération prévisible pour 2010). C+

    • Secret Invasion: Dark Reign
      23 pages de transition où Norman Osborn réunit un groupe qu'on appelle les "Dark Illuminati" et qui doit l'aider à diriger l'univers Marvel. Le groupe compte Doctor Doom, Namor, Loki (curieusement incarné en femme ici), the Hood et de manière plus étrange Emma Frost, qui semblait pourtant avoir évolué en tant que co-dirigeante des X-men. Osborn annonce qu'il a un atout secret d'importance, capable d'impressionner même Loki et l'orgueilleux Dr Doom. Le problème de cette histoire vient surtout des dessins d'Alex Maleev. Il a pu montrer du talent ailleurs mais ces pages sont abominablement mal dessinées, aucun personnage n'est ressemblant, notamment pas Osborn ou Namor, au point qu'on ne pourrait pas les reconnaître s'ils n'étaient pas nommés. Le reste est composé de pubs qu'on retrouve ensuite plus longues dans Dark Reign: New Nation. B-

    • The Mighty Avengers #20
      Epilogue à l'Invasion Secrète. Le vrai Henry Pym, remplacé depuis plusieurs années par un Skrull, revient et tout l'épisode sert de funérailles à Janet Van Dyne, la Guêpe. Cela pèse des tonnes et ces 22 pages ne servent qu'à montrer Pym s'apitoyer sur son sort. Cela marcherait si on ne savait pas que la Guêpe va ressusciter dans un délai assez bref, comme d'habitude. Bendis en profite pour résumer en quelques cases silencieuses les évolutions récentes de l'univers Marvel dont il a été le principal architecte : la disparition du gène Mutant, la Guerre civile sur la Loi d'Immatriculation des superhéros, l'assassinat de Captain America, l'invasion par Hulk et enfin l'Invasion skrull. Un peu vide, comme souvent avec Bendis. B-

    • Secret Invasion: Requiem
      Tout un épisode de plus sur la mort de la Guêpe, avec une réimpression de ses origines (Tales to Astonish #44, 1963) et de l'épisode tristement célèbre où Henry Pym, qui avait perdu la raison, la frappa (Avengers #213, 1981). A la fin, une surprise, Pym (qui a déjà changé de pseudonymes de nombreuses fois, se faisant appeler Ant-Man, puis Giant-Man, puis Goliath, puis Yellowjacket) décide comme hommage à son ex-femme de reprendre son nom de The Wasp. Mais il y a trois pages qui justifient l'achat de ce numéro, avec une reproduction des douzaines de costumes différents que la Guêpe avait pu porter depuis 35 ans (un des concepts originaux de ce personnage étant qu'elle était la seule à changer de costume comme d'autres changent de vêtements). B

    • Dark Reign: New Nation
      Juste une publicité avec des prologues aux nouveaux titres de l'univers Marvel sous le règne de Norman Obsorn. Il y a quelques pages inutiles de Bendis qui nous rappellent qu'il aime bien le "Dur" qu'est Nick Fury (qui va mener la Résistance à Osborn, les Secret Warriors, comme il l'avait déjà fait contre les Skrulls), une histoire sans intérêt sur War Machine qui rappelle hélas l'obsession des années 90 pour les cyborgs, une suite de gags où le Skrull Kill Crew fait ce pour quoi ils sont faits, tuer des Skrulls, et quelques pages où Hawkeye et Mockingbird parlent pour ne rien dire (si ce n'est que Mockingbird se demande si elle est une Skrull, la réponse est hélas négative). Mais heureusement, il y a Agents of ATLAS de Jeff Parker, reprise de personnages oubliés de Marvel dans les années 50, ici recyclés en une organisation secrète qui est prête à former une sorte de complot criminel pour être plus efficace contre Obsorn. Cela sauve ces 39 pages de pub. B

    • Captain Britain and MI13 #8
      L'équipe du MI13 (aidée de Blade le Tueur de Vampires) est soumise à la tentation et avant la fin, un des membres cède et trahit l'équipe. A présent que les décès n'ont plus de portée dramatique dans les univers fictifs puisqu'ils sont toujours annulés par une résurrection, les retournements et coups de théâtre de ce genre sont la seule manière de surprendre. B

    • Hulk (vol. 3) #9
      La série porte depuis le début du volume 3 sur deux Hulks distincts : le Hulk vert "classique" incarné par le Dr Banner, dont l'identité est toujours aussi fragile et changeante, et le Hulk rouge, un autre mutant aux rayons Gamma, qui est malveillant et intelligent. Pour lutter contre le "Rulk" (Red Hulk), la cousine de Banner She-Hulk a réuni l'équipe des Lady Liberators (qu'elle a reformée dans She-Hulk pour envahir une sorte d'équivalent de l'Iran). L'équipe est composée de plusieurs superhéroïnes de l'univers Marvel, ici Invisible Woman, Storm (elle n'est pas occupée à San Francisco ou au Wakanda ?), Valkyrie, Thundra, Tigra, Hellcat, Spider-Woman (est-elle la non-Skrull ? la chronologie paraît floue si Ms Marvel est encore du côté du pouvoir) et Black Widow (avec des dessins de Frank Cho, qui est toujours présent quand il s'agit de Cheesecakes). Malgré mes réserves sur le scénariste Jeph Loeb, les dialogues sont très amusants (quand Black Widow et Spider-Woman comparent leurs perceptions de leur ex, Tony Stark). L'idée d'un Hulk comme un vrai criminel, et non pas seulement un "anti-héros" comme avant redonne du suspense dans la série. La bd ne se prend pas très au sérieux et le Rulk va créer une équipe des "Offenders" comme double inversé des Defenders de Hulk. Hulk est actuellement depuis sa relance en janvier 2008 le titre régulier qui se vend le mieux chez Marvel avec les titres Avengers (environ 100 000 exemplaires). B

    • Invincible Iron Man #8
      Il y a quelques personnages comme Iron Man qui vont gagner énormément dans le retournement de Dark Reign. Au lieu d'être l'incarnation honnie du Gouvernement depuis la fin de la Guerre Civile, Tony Stark perd toutes ses prérogatives face à Norman Obsorn et doit lui confier les fichiers EDVIGE de l'Immatriculation des superhéros ainsi que l'ex-S.H.I.E.L.D. rebaptisé H.A.M.M.E.R. C'est un revirement complet puisque l'homme du statu quo devient donc le rebelle contre l'autorité. Dans le contexte actuel où les oeuvres populaires valorisent toujours plus ce genre de figure de l'Individu contre l'Etat, cela pourrait enfin rendre sa popularité à Stark. B+

    • Ms. Marvel #34
      C'est le même principe que pour Iron Man. Ms Marvel souffait depuis quelques années d'être devenue la représentante du gouvernement et elle devient maintenant une agent secrète luttant elle aussi contre Osborn. L'histoire suit les événements du Ms. Marvel Annual #1 de novembre dernier où Spider-Man l'avait aidée contre une série d'androïdes et robots à l'intelligence uploadée sur l'Internet. En passant, Spider-Man flirte avec Ms Marvel, ce qui montre quand même un avantage au fait d'avoir annulé son mariage et de l'avoir rendu à nouveau célibataire. Carol Danvers n'a pas eu une vie sentimentale très intéressante depuis longtemps, à part une aventure avec Stark (mais la moitié de l'univers Marvel a déjà couché avec Stark, cf. Hulk supra). B+

    • Nova #20
      Le problème de cette série a toujours été le personnage de Richard Rider, porteur actuel des pouvoirs de Nova. Rider avait été créé comme une inversion de l'adolescent Peter Parker et il était donc un jeune crétin moyen au lieu d'être un Nerd surdoué comme la plupart des autres personnages de comics. Les limitations intellectuelles du personnage deviennent encore plus manifestes dès qu'on voit d'autres Novas, plus compétents et plus malins que le héros. J'aime bien le scénario d'Abnett & Lanning et le concept général des Novae mais ils n'ont pas réussi à me faire m'attacher au personnage de Rider depuis deux ans. Au contraire, même le personnage arrogant de Robbie Rider (le petit frère nerd qui se fait recruter) me semble finalement plus intéressant. B-

  • jeudi 25 décembre 2008

    Galimafrée



  • Le métier de Président des USA est statistiquement plus dangereux que soldat ou militant du Hezbollah.

  • Même après tout ce temps, Bush (qui tente à présent de faire croire qu'il était un intellectuel) réussit à surprendre en montant son incompétence à un niveau olympique. Grâcier un escroc de l'immobilier dans le contexte actuel après l'éclatement de la bulle immobilière, ce n'est pas adroit. Essayer ensuite de supprimer sa propre amnistie de manière peu constitutionnelle, c'est presque superbe.

  • Suite aux commentaires de la presse hystérique sur Obama sans chemise, d'autres Présidents sans chemise (Obama et Poutine sont ceux qui s'en tirent le mieux).

  • Un Noël pour Batman.

  • Les Bonhommes de neige de Calvin en réalité.

  • J'ai un problème esthétique. En dehors d'une période vague de l'art européen ou un "air de famille" entre Delacroix, Byron ou Victor Hugo (je ne parle même pas de Beethoven), existe-t-il une définition un peu acceptable du concept de "romantisme" ? L'opposition au "classicisme" ne suffit pas puisque le "baroque" par exemple est anti-classique sans être romantique (Heinrich Wolflin). Il y a même des idées parfois opposées. Stendhal semblait dire que le romantisme était un retour à la Nature au-delà de conventions du classicisme alors que Hegel définit le Romantisme comme l'idée que l'homme ne doit pas suivre les règles de représentations de la Nature, pour la transcender et la "créer" dans l'Esprit (et dans ce cas, Proust, avec sa thèse que l'Art est supérieur à la vie, est le plus romantique de tous, au début du XXe siècle).

    L'auteur de SF (parfois assez simpliste dans ses oppositions) David Brin avait un argument politique, centré sur la Révolution française : les Lumières croient au progrès par la Raison, le Romantisme croit au retour à un Âge d'Or par le sentiment (ce qui fait que selon lui en théorie des genres, la science-fiction est fondamentalement des Lumières et la fantasy fondamentalement romantique). Mais il peut y avoir une nostalgie dans les deux cas : l'Âge d'or des Lumières est issu du miracle greco-romain classique alors que l'Âge d'or romantique est plus "médiéval" et chrétien.

  • Confession



    D'habitude, j'écris tout le temps le même genre de message cynique et prévisible, appelant à célébrer Newton, Karl Rove, Justin Trudeau ou Festivus, ou en m'octroyant le titre de Non-Personne de l'année.

    Et dans ce genre satirique, il y a bien Thoreau :
    It has come to my attention that tonight a Turkish religious radical will attempt to enter US airspace and leave suspicious packages in American homes. It is believed that the timing of this attack was chosen to coincide with the birthday of a radical cleric (revered by Muslims around the world) from the West Bank town of Bethlehem. Please take this seriously. The cleric being commemorated received significant financing from the Iranians and caused substantial unrest in Israel before being captured and executed by a joint Israeli-Italian task force.


    Mais cette année, c'est différent.

    Je me retrouve là, derrière un pilier - oui, c'est toujours un pilier - et mon âme inquiète réévalue une vie de manque d'espérance et je pense qu'il est temps de s'ouvrir à la possibilité d'autres finalités à la vie humaine. L'homme ne se nourrit pas que de marzipan stollen. J'ai joué l'esprit fort, j'ai ironisé sur mes frères humains qui trouvaient réconfort par ce biais et ne cessait de chanter ses louanges pour me conduire à plus de béatitude. Feu, larmes de joie.

    Oui, je peux le dire publiquement.


    Moi aussi je veux un iPhone.




    Ho-Ho-Hobama

    dimanche 21 décembre 2008

    Remise à jour des fichiers



    J'ai un léger problème de prosopagnosie ou en tout cas je passe mon temps à confondre les gens qui se ressemblent légèrement (ce qui conduit souvent à des quiproquos, comme lorsque j'ai cru que la Proviseure de mon lycée était Mireille Dumas ou Eve Ruggieri). Je viens de remarquer que j'avais le même "fichier imagé" (mental) pour :

    Samuel Beckett


    George Orwell


    et Lyle Lovett


    Oui, je sais, ils n'ont guère en commun que de partager des coiffeurs des années 50.

    Oh, et Matthieu Carrière jeune me faisait penser à Wittgenstein (ou peut-être l'inverse).

    "Smart Power"



    L'Assemblée générale des Nations unies vote une résolution sur le "Droit universel au développement". 177 Etats votent pour, un seul vote contre (les Etats-Unis d'Amérique).

    After the vote, the representative of the United States said he was unable to support the text because he believed the attainment of the right to adequate food was a goal that should be realized progressively. In his view, the draft contained inaccurate textual descriptions of underlying rights.

    The Committee also approved a draft resolution on the rights of the child by a vote of 180 in favour to one against (United States), with no abstentions. Among other things, that omnibus text would call upon States to create an environment conducive to the well-being of all children, including by strengthening international cooperation in regard to the eradication of poverty, the right to education, the right to the enjoyment of the highest attainable standard of health, and the right to food.


    Voilà, c'est par attachement au progressisme. Il n'y a donc que les USA qui défendent encore une vraie conception écologique de la décroissance contre ces nouveaux droits-créance qui risquent de conduire à malbouffe et obésité !

    On ne peut pas reprocher aux USA de se contenter de proclamer des recommandations purement symboliques.

  • Add. Les USA votent avec les théocraties et refusent la résolution européenne condamnant les Etats qui emprisonnent les homosexuels. Les derniers jours de Bush restent cohérents.

  • Couple & Complémentarité



    Après l'opposition philosophique dans le couple de Kurt et Annette Baier, le décès de Carol Chomsky me fait découvrir que l'épouse de Noam Chomsky complétait de manière intéressante l'oeuvre de son célèbre mari.

    Noam Chomsky
    (qui vient de fêter ses 80 ans) épousa Carol Schatz il y a 59 ans mais ils étaient amis depuis leur petite enfance. Il avait deux ans de plus qu'elle mais ils avaient grandi tous les deux dans l'école hébreue de Philadelphie, le père de Noam était principal et la mère de Carol professeur - pendant ses études, Noam continua à enseigner dans la même école d'Hébreu.

    Juste après leur mariage, elle eut son B.A. de Français à l'Université de Philadelphie en 1951, et Noam y soutint sa thèse en Linguistique en 1955. Il révolutionna alors sa discipline et lança les Sciences cognitives modernes en critiquant radicalement la thèse d'apprentissage de la syntaxe et en montrant la partie importante d'innéité de la grammaire, inexplicable par une acquisition empirique par l'enfant (grâce à son analyse mathématique des structures syntaxiques possibles).

    Ils essayèrent brièvement (quelques mois seulement) de vivre dans un Kibboutz en Israël en 1953 après l'époque où il était Fellow à Harvard. Elle était plus enthousiaste que lui et y acquit des compétences techniques et mécaniques qui en firent "l'ingénieur" de la maison, celle qui bricolait alors que son mari était pris par la linguistique et son engagement de nouveau Russell anarchisant. Mais l'anarchiste Noam était opposé au Kibboutz qu'il trouvait trop conformiste et "léniniste/stalinien" (surtout qu'il n'avait aucune compétence pratique et devait donc travailler comme ouvrier agricole non-qualifié) et Carol, qui essaya de rester plus longtemps, estimait que ce Kibboutz (fondé sur une philosophie inspirée de Buber) n'avait pas surmonté complètement le sexisme.

    Après le retour à Boston et l'installation de Noam Chomsky au MIT, Carol Chomsky se rendit compte que son mari risquait d'être mis en prison pour son engagement des années 60 contre la Guerre du Vietnam. Elle décida donc de reprendre ses études après la naissance de leurs trois enfants Aviva (1957), Diane (1960) et Harry (1967). Elle fit une Thèse de linguistique à Harvard en 1968 sur la psycholinguistique (qui donna son livre, The Acquisition of Syntax in Children From 5 to 10).

    Et en un sens, elle avait une étude symétrique de celle de son mari, montrant dans le développement non pas la structure de la grammaire universelle innée mais au contraire les étapes dans l'enfance de l'acquisition de la syntaxe de la langue naturelle. Elle avait montré que certaines structures de la syntaxe ne sont pas encore développées à 5 ans, mais sans qu'elles ne puissent pour autant venir entièrement par une induction par la suite.

    "It's a very different sort of linguistics from Noam's pursuits," she told The Pennsylvania Gazette. "I always have to laugh when people talk about how interesting our dinner-table conversation must be since we're in the same field."

    vendredi 19 décembre 2008

    Après la Grèce, la Suède ?



    Les émeutes de banlieue française de 2005 n'avait pas de contenu religieux, mais d'après Al-Jazeera, ces mouvements très localisés à Malmö (une centaine de jeunes immigrés) depuis mercredi 17 auraient été causées par l'expulsion par le propriétaire de jeunes d'une cave qui était utilisée par un centre culturel islamique qui organisait une mosqué. D'après la police suédoise, les quelques douzaines de jeunes locaux auraient été rejoints par des hooligans sportifs et des activistes "anti-globalisation" (0,16% des Suédois sont immigrés). Mais il ne semble pas y avoir la diffusion du processus grec.

    La semaine dernière, ce site a regroupé des photos impressionnantes des émeutes grecques (qui rappelaient qu'il n'y a pas de facteur d'immigration, même s'il y a une une minorité albanaise).

    Il y en a encore qui ignorent l'expérience de Milgram ?



    Je croyais que l'expérience deviendrait impossible car trop connue mais non, on a toujours le même résultat sur la "banalité du mal" et l'obéissance conformiste aux ordres.

    jeudi 18 décembre 2008

    Cabinet



    Pour l'instant, ma 7e prédiction qu'un des postulants potentiels au gouvernement américain devrait se retirer après une controverse n'a pas vraiment eu lieu à part John Brennan (mais il n'y eut pas de vrai scandale, il fut devancé). Je ne crois pas que Tom Vilsack, l'ex-Gouverneur de l'Iowa, Etat agricole, va vraiment souffrir des producteurs bio contre cet allié des OGM.

    En revanche, je ne comprends toujours pas ce qu'Obama a vraiment à gagner à avoir pris un évangéliste conservateur comme Rick Warren comme officiant. On dit qu'il divise ainsi la droite évangéliste et montre son ouverture. Fallait-il vraiment à ce point prendre un opposé de Wright ou Jackson, n'y avait-il pas un juste milieu ? (Sans même parler de l'heureux temps où un Président (certes, très médiocre) pouvait même refuser de jurer sur la Bible et utilisait un texte de lois civiles à la place - même si c'était en fait pour des raisons religieuses et non pas par attachement à la Séparation de la Bible et de la Constitution).

    L'Oracle d'Anubis



    Après avoir lu ce Webcomic, je suis impressionné par la qualité des réponses du dieu Anubis aux questions qu'on peut lui poser (ça y est, je sais qui a tué Olof Palme).

    i n
    p
    w E16

    Hau ab, du Blödman



    Le Courrier International me fait découvrir un article (de date inconnue : la date mentionnée en haut doit être fictive car il cite des événements plus récents) par Ullrich Fichtner, correspondant de Der Spiegel en France, Frankreichs "Hyper-Präsident" lässt die Demokratie verkümmern (l'Hyper-président atrophie la démocratie), et il est dramatique, disant que l'Etat de droit est en danger dans notre pays :

    Es geht im heutigen Frankreich tatsächlich wieder um solch grundlegende historische Errungenschaften wie die Gewaltenteilung, wie die Pressefreiheit, wie den Schutz von Minderheiten. (...)


    Un exemple parlant (qui m'apprend comment on dit "casse-toi, pauvre con" en allemand) :

    Der Demonstrant Hervé Eon wird, weil er am Rande eines Sarkozy-Besuchs in der Provinz ein Schild mit dem Spruch "Hau ab, du Blödmann" um den Hals trug, vor Gericht gestellt und wegen "Beleidigung des Staatsoberhaupts" verurteilt. "Hau ab, du Blödmann" hatte Sarkozy selbst zu einem Bürger gesagt, der ihm den Handschlag verweigert hatte.

    Das Land ist jetzt Gegenstand von Berichten, die teils aus dem Südamerika der siebziger Jahre stammen könnten.(...) Es geht etwas vor in Frankreich, und es ist durchaus beunruhigend.


    Ok, l'Amérique du Sud des années 70, il exagère. Sarkozy ne détruira notre pays et sa culture que pendant dix ans, je pense, et il laissera la place après, j'imagine (même si Baby Sarko essayera un jour de lui succéder). C'est plus Bush (en un peu plus doué) que Pinochet.

    Wäre nun Sarkozy wenigstens der Macher, für den er sich ausgibt, der Meister des Gemeinwohls, so könnte man derlei Erwägungen kleinspielen. Aber die Schieflage des Systems wird noch dadurch verschärft, dass der Präsident bei Amtsübernahme alles vergessen zu haben scheint, was er den sozial Schwachen versprach, während er sich strikt an alle Zusagen hält, die er den sozial Stärksten machte. Sarkozy hat sich, und daran zweifelt in Frankreich niemand mehr, vom Grundsatz der Gleichbehandlung aller Bürger verabschiedet. Er ist nicht der "Präsident aller Franzosen", sondern gleicht mehr dem Chef eines Clans, der sich endlich zu den ganz großen Fleischtöpfen vorgearbeitet hat.


    Et enfin, le coup de grâce, avec même un passage Godwinien que je pensais réservé à un germanophobe : il est en train de détruire le pays et de nous conduire à la dictature :

    An Frankreich reißen die Kräfte der Desintegration schärfer als anderswo, denn seine Gesellschaft ist ein buntes Gemisch aus Ethnien, Religionen und erfrischend freigeistigen Bürgern, aber es bröckelt der Kitt, der sie alle zusammenhält.

    Dieser Prozess hat nicht mit Sarkozy begonnen, aber der Präsident hat auch nichts unternommen, um ihn zu dämpfen, zu beruhigen, womöglich neu Verbindendes zu finden, im Gegenteil: Mit seiner Linie "Spalten statt Versöhnen" unterminiert er noch weiter den Zusammenhalt der Nation. Und ihre aktuelle Entwicklung taugt zum Lehrstück dafür, dass Demokratie und Rechtsstaat nicht einfach selbstverständlich sind, sondern tagtäglich erworben, erstritten, erarbeitet und mit Sinn, mit Wollen, mit Tugend gefüllt werden müssen.

    Deutschland hat diese Lektion so bitter wie kaum ein Land gelernt. Frankreich, meist auf der Sonnenseite der Geschichte, muss gerade höllisch aufpassen, sie nicht zu vergessen.


    Oui, Badinguet a bien quelque chose de "crépusculaire" et il faut parfois un regard extérieur pour s'en étonner. [Je plaisante : les articles anglo-saxons sont au contraire généralement enthousiastes.]

    L'index du site de Der Spiegel est curieux, j'y ai tapé le nom du Omnipräsident et j'ai eu comme réponse l'énigmatique expression "Die Erotik der Macht" (Erotique du Pouvoir).

    D'après le Canard, Sarkozy embaucherait Bruno Le Maire comme sous-ministre aux affaires européennes (après avoir humilié le renégat efficace Jouyet) pour irriter de Villepin et parce qu'il est l'un des rares à parler allemand (l'Omniprésident ne parlant d'ailleurs aucune langue, ce qui explique son américanophilie délirante - Chirac, lui, parlait bien anglais, ce qui expliquait peut-être qu'il ne se laissât pas aussi facilement fasciner par Bush).

    mercredi 17 décembre 2008

    On l'a échappé belle



    Oui, il a failli être la Personne de l'Année (mais heureusement, Obama méritait son titre beaucoup plus que Clinton 92 et Bush '00).

    Le portrait est par Tony Blair, qui rivalise pour le coup avec Xavier Bertrand.


    Nicolas has the hallmark of any true leader: a capacity to take decisions and implement them. He sees a problem and wants to solve it.


    Je dirais plutôt qu'il voit un problème et décide de l'empirer.

    Nicolas has adopted bipartisanship with not only a natural grace but also a wholehearted and sincere embrace.


    Oh, Tony, on sait que tu veux que Nicolas t'obtienne un poste symbolique mais de là à écrire n'importe quoi...

    Jargon dispensable



    (après le jargon indispensable)

    Dans ces commentaires sur un thread, une remarque sur les "tendances" qui me semble correcte bien qu'antinomique :

    "Jumping the Shark" has also jumped the shark.


    L'ennui est que la sentence autoréférentielle est déjà elle-même une banalité depuis longtemps, ce qui doit conduire à un nouveau niveau dans la hiérarchie itérée de sauts de squales.

    mardi 16 décembre 2008

    Earth Ω, version Alpha 0.1



    Terre-Omega (ou Earth Ω) est un jeu de rôle de superhéros qui reprend en gros les règles de Heroquest (et qui s'inspire de la variante Super Hero Wars.





  • L'Univers

    Tout commence sur une Terre parallèle, Terre-Omega. Les lois de la nature y sont devenues très différentes de la nôtre et la planète a été saturée de dieux, magiciens et divers surhommes. Mais le Dr Omega, l'un des plus puissants des méta-humains, a pris le contrôle de la planète. Certains métahumains et héros (surnommés les "Omégans", même si cela fait référence improprement à leur ennemi juré) se sont réfugiés sur d'autres planètes du même univers, voire vers une autre Terre parallèle, Terre-Alpha, dont les lois physiques ne permettaient pas les mêmes capacités surhumaines. Ils font irruption dans un monde qui n'a connu pour l'instant aucun superpouvoir ou phénomène parapsychologique (en gros indiscernable de la nôtre) et commencent à chercher à travers d'autres Terres des moyens de libérer leur monde natal Terre-Omega et protéger le reste du Multivers non seulement contre le Dr Omega mais aussi contre d'autres réfugiés.

    Inspirations : Captain Britain & Excalibur, Exiles, Earth-Tangent, Top Ten.

  • Création de personnage

    Le personnage choisit s'il a une identité alternative (s'il peut passer pour un humain) ou bien s'il peut se contenter d'une vie à la marge de l'humanité (robot, forme monstrueuse, fantôme, esprit, etc.).

    S'il a une identité humaine, il choisit une Profession (étudiant, journaliste, scientifique, playboy millionnaire, avocat, archéologue).

    Superpouvoirs

    Le joueur choisit ensuite les pouvoirs de son personnage. Il doit préciser une Source de pouvoir (magie, pouvoir extradimensionnel, pouvoir inhérent, psi, technologie).

    Il a droit à 7 Maîtrises à répartir (appelées "Ω") pour commencer mais ne peut pas s'acheter un pouvoir supérieur à Ω3 pour commencer (sauf si l'Editeur - l'équivalent du "Narrateur" dans Earth Ω - décide d'augmenter le niveau de départ).

    Par exemple : Tungstene Man peut commencer avec une Armure Ω3, Vol Ω2, Projection d'énergie Ω2.

    Exemples de pouvoirs : Armure, Arts martiaux, Champ de force, Contrôle de la météo, Extension, Invisibilité, Projection d'énergie, Réduction de la taille, Régénération, Superforce, Supersens (par exemple rayon X), Télépathie, Télékinésie, Téléportation, Vol, Voyage à travers les Dimensions.

    Note : les pouvoirs peuvent varier suivant les Terres parallèles. Terre-Alpha, la moins héroïque, donne un malus de -1Ω sur tous les pouvoirs. Certains mondes peuvent de même donner des malus seulement contre certaines sources de pouvoirs (magie, technologie).






  • Exemples d'évaluations des scores

    Poids :
    Ω 75 kg
    Ω2 1 tonne (voiture)
    Ω3 Douzaines de tonnes (camionette)
    Ω4 Centaines de tonnes
    Ω5 Milliers de tonnes
    Ω6 10 000 tonnes
    Ω7 100 000 tonnes
    Ω8 un million de tonnes

    Vitesse :
    Ω 10kmh
    Ω2 25kmh
    Ω3 50
    Ω4 200
    Ω5 500
    Ω6 1000
    Ω7 2500 (Mach 2)
    Ω8 10,000
    Ω9 100,000km (vol orbital)
    Ω10 1,000,000km
    Ω11 10 millions de km
    Ω12 100 millions de km
    Ω13 Vitesse de la Lumière

  • Department of Postponement & Setback



  • Pourquoi tout le monde dit-il que le report de la réforme des lycées est la première reculade de Sarkozy ?

    Le fébrile incohérent avait déjà "reculé" ou renoncé de nombreuses fois, par exemple sur la Chine, sur les droits de l'homme, ou bien si on parle de politique intérieure, sur les Taxis (et même le prétendu succès sur les cheminots serait en fait un compromis bien camouflé qui aurait laissé le statu quo sans le dire, comme il le fait souvent). Mais tout cela prouve que les taxis ou les lycéens ont bien plus de pouvoir que les enseignants. Et tous les éditorialistes font le même commentaire cliché "il se chiraquise".

    Je n'avais pas d'opinion ferme sur la réforme Darcos de la Seconde (contrairement aux suppressions de poste dont 90% ne se justifient pas par la démographie contrairement à ce que dit la propagande). J'étais contre quand le premier projet sortait l'Histoire-Géo du tronc commun (alors que cela me paraît une discipline plus importante que l'EPS, par exemple) mais la dernière rumeur accordait aussi les SES, ce qui me semblait donc un retour à la Seconde indifférenciée, avec quelques options et la semestrialisation en plus.

    (Je n'ai pas d'opinion précise sur le travail du dimanche non plus d'ailleurs, mais je suis peut-être prisonnier de l'idéologie libérale sur ce point.)

    Le Président du groupe France Télévision Patrick de Carolis fait la sâle besogne pour le groupe Sarkozy-Boygues et fait passer le projet que l'opposition bloquait sur l'étranglement des chaînes publiques. Sarkozy déteste De Carolis et va le renvoyer de toute manière, il aurait peut-être pu gagner en aura de prestige en refusant l'injonction de son "actionnaire".

  • Tiens, j'avais oublié ma résolution (qui commençait aussi stupidement par "tiens...") pour 2008, rédiger un jeu de rôle pendant l'année 2008. Zutzutzut. Inconsciemment, je devais envier Philippe Tromeur, qui, lui, a tenu sa résolution d'écrire 53 jeux de rôle en 2008 !

    Bharatavarsa, le jeu dans la mythologie védique, n'a pas progressé depuis plusieurs mois. Pourtant, j'ai déjà le système puisque je reprenais Heroquest, il suffit donc d'écrire les descriptions de culte (et j'ai entassé pas mal de bouquins sur la civilisation védique dans ma bibliothèque depuis un an).

    Le vague projet de créer un univers de SF, Œcumène n'a pas dépassé deux messages.

    De même, sur la philo, le projet de lire régulièrement Bernard Williams n'a duré que deux messages, dommage.

    En parlant de création indépendante de jeu de rôle, je suis impressionné par Hikikomori (ひきこもり (écrit en 24h !), le jeu de rôle où on joue une personne isolée (généralement un otaku) qui ne quitte plus son appartement : le jeu est bien entendu prévu pour le jeu en solo, en une très jolie mise en abyme du thème dans le déroulement même de la simulation.

    Et B. Ferrie a fait de chouette conversions pour Heroquest, dont une adaptation de Tribe 8 (et il faut avouer que HQ paraît très bien fait pour Tribe 8, avec son système assez souple de magie).

  • dimanche 14 décembre 2008

    Fatalité et Fiction



    David Foster Wallace, le romancier qui vient de se suicider à 46 ans, était le fils du philosophe moraliste James Wallace (auteur de Virtues & Vices, 1978). Il avait fait des études de philosophie et le New York Times a même un article sur son mémoire de maîtrise de 78 pages à Amherst.

    David Foster Wallace avait développé une sémantique de logique modale aléthique et temporelle pour traiter le problème classique du "Fatalisme logique" (qui vient de l'Argument dominateur de Diodore Cronos sur les Futurs contingents). Il voulait réfuter un problème posé par Richard Taylor qui dérivait le "fatalisme logique" à partir d'un modèle sémantique simple - et comme on peut s'y attendre Wallace montre que ce n'est pas une conclusion inéluctable du point de vue formel.

    Premiers Prénoms



    Les Guignols nous désinforment en disant que "Xavier Bertrand est le Premier Chef de Parti majeur à avoir un nom composé de deux prénoms".

    Mensonge effronté !

    Il y avait eu Jean-Paul David qui dirigeait le Rassemblement des Gauches républicaines au début de la IVe République.

    Oh, non.

    Il avait trois prénoms, mettons que je n'ai rien dit.

    Le Crépuscule des Pieux



    J'avais parlé du roman Mormon préchi-précha pro-abstinence Twilight de Stephenie Meyer. Il a été adapté en un film (45% au Tomatometer) qui semble hélas avoir un certain succès consternant chez certaines lectrices, qui prouve que l'humanité est fichue et que le processus de civilisation est un vain mot. Cracked donne une version abrégée du scénario comme l'ultime "Mary Sue".


    ROBERT PATTINSON

    Alright, you got me. I was acting like a jerk because I secretly totally love you.

    KRISTEN STEWART

    Of course! This also explains why the captain of the football team always acted like he hated Stephanie Meyer!


    Et puisqu'on parle de films affligeants, Amygdala a une collection de critiques sur le remake profanateur The Day The Earth Stood Still (22% au Tomatometer). Le film originel de 1951 était une fable sur l'humanisme et le dépassement de la Guerre froide, le remake inutile raté veut adapter en parlant du réchauffement climatique mais n'arrive donc qu'à un miroir de vacuité idéologique (Klaatu nous détruirait parce que nous détruisons notre planète, c'est très cohérent).

    Les producteurs ont annoncé qu'ils diffusaient le remake vers Alpha Centauri comme une première bouteille à la mer de ce que l'Humanité a pu produire de meilleur. Aïe. Heureusement qu'il y a peu de chance que l'étoile la plus proche soit comme par hasard habitée et que de toute façon les ondes puissent mal se diffuser ou bien le premier message d'une Civilisation Extraterrestre en réponse à notre tentative de contact serait : "On avait préféré l'original" (ce qui fait penser à la réponse au paradoxe de Fermi dans Calvin & Hobbes : "The surest sign that intelligent life exists elsewhere in the universe is that it has never tried to contact us.").