samedi 22 décembre 2007

Assiégés par les sièges robots



Marx dit dans un des passages célèbres de la Critique de l'économie politique (un des rares lisibles, juste avant la phrase célèbre sur sa nostalgie pour l'art grec) que la technique n'est que du mythe solidifié et que le télégraphe finit par surpasser le divin Hermès. "Alle Mythologie überwindet und beherrscht und gestaltet die Naturkräfte in der Einbildung und durch die Einbildung: verschwindet also mit der wirklichen Herrschaft über dieselben." Le dieu Héphaïstos avait créé des trônes mobiles pour les Olympiens mais Jelte van Geeste de l'Université de Design d'Eindhoven a inventé les sièges automatiques pour universités.

Il suffit de passer une carte RFID et le robot vous suit dans la bibliothèque pour pouvoir lire n'importe où, puis repart se ranger tout seul quand vous quittez la salle de lecture. Cela pourrait peut-être gêner la circulation dans les travées et je doute que des bibliothèques jugent ces investissements importants. Même pour un paresseux comme moi, ces chaises automates ne paraissent pas indispensables dans une bibliothèque. En revanche, dans une université - à condition qu'elle soit de plain pied et sans escalier -, on pourrait imaginer que ce soit plus facile pour transporter plusieurs sièges d'un seul coup. Tout un essaim de chaises pourrait en effet suivre un enseignant ou un appariteur.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

aah oui : le type s'assied pour lire entre les rayons, alors qu'il y a des tables hors des rayons pour cela : "excusez-moi monsieur, mais vous êtes assis devant le livre que je cherche..." Absolument inutile

Ou alors il installe les sièges au milieu du hall, dans l'endroit le plus bruyant possible, alors qu'il y a des salles pour cela...

Le seul intérêt pourrait être : "il fait beau, allons donner cours dans le parc, on respirera du bon air", mais je vois mal les sièges mobiles faire du tout-terrain, autant prendre sa chaise sous le bras...