vendredi 20 février 2009

Comics de février 2009



  • Multivers DC

    • Batman #686
      Oui, même un Batmanophobe peut aimer un numéro de Batman.

      A l'occasion de la prétendue mort de Batman (on y croit très fort), DC Comics a confié deux numéros (la suite sera dans Detective Comics #853) à Neil Gaiman et au dessinateur Andy Kubert pour une histoire intitulée Whatever Happened to the Caped Crusader? (comme Alan Moore avait eu l'honneur d'écrire la dernière histoire du Superman pre-Crisis, Whatever Happened to the Man of Tomorrow?).

      DC a acquis depuis les années 80 un certain fétichisme des Grands Auteurs Britanniques. Neil Gaiman est le légendaire auteur de Sandman dans les années 90 mais il a un peu pris ses distances avec les comic books en se consacrant aux romans depuis une douzaine d'années. Ses rares retours vers le "mainstream" furent d'ailleurs peu convaincants, comme le décevant 1602 chez Marvel (qui partait pourtant de la bonne idée de recréer tout l'univers Marvel à l'époque de la Reine Elizabeth I).

      Au début, on peut redouter que Neil Gaiman soit plus en train de s'auto-parodier que d'écrire un récit. En effet, on a une Veillée funèbre de Batman où chaque personnage de son entourage vient raconter une histoire, avec Catwoman, le Joker, Alfred, Robin, Penguin, Riddler et même Joe Chill (le petit gangster qui a tué ses parents). Gaiman reprend le thème post-moderne à la John Barth des personnages racontant des fictions sur leur statut fictif. Autrement dit, oui, cela ressemble presque exactement à un remake de The Wake, la fin de sa série Sandman (où Batman se demandait déjà si ses aventures de l'âge d'argent n'avaient pas été de mauvais rêves). On craint donc que Gaiman ne soit un peu en "pilotage automatique" ou qu'il ne se soit pas foulé.

      Mais ces doutes devant ce cadre si traditionnel sont vite estompés. Les deux contes de cette première partie sont excellents et émouvants et le dessinateur Andy Kubert (un des fils du célèbre Joe Kubert) me semble avoir incroyablement progressé et muri dans son dessin en parodiant le style de Will Eisner, qui convient très bien à une histoire de Vamp avec Catwoman.

      C'est une histoire sur les thèmes récurrents de Batman et cela devrait donc être ennuyeux et prévisible. Il suffit de voir à quel point Grant Morrison vient de rater une idée très similaire dans Batman #683 "Last Rites" : on entrait dans l'inconscient de Bruce Wayne sans rien voir de neuf, en ressassant les obsessions habituelles sur ses parents morts ou Robin. Ici au contraire, le voyage dans l'inconscient réussit à fasciner et étonner, tout en étant conforme à ce qu'on pourrait déjà avoir imaginé sur les inquiétudes de Bruce Wayne. Gaiman réussit cet équilibre très étonnant d'être complètement "classique" et saisissant en même temps.

      La meilleure histoire de Batman depuis... en fait depuis toujours pour moi. A+

    • Booster Gold #17
      Cela devient tellement absurde que c'est drôle à un certain point de vue. Booster Gold avait rencontre Barry Allen (Flash II) dans le passé au #4 mais ici, il voyage au même moment pour se rencontrer lui-même au moment où il avait rencontré Barry Allen, en une boucle interne à la série. Un des retcons sur les origines de Flash était qu'il avait acquis ses pouvoirs par une boucle temporelle où il était retourné dans son propre passé se donner ses pouvoirs à lui-même. A présent, on découvre que Booster Gold est aussi intervenu dans le passé pour créer Flash. Les paradoxes commencent s'empiler et à devenir un peu trop extrêmes mais après tout c'est le but de ce comic. B

    • Final Crisis #7/7
      Je crois que je n'avais pas fait mon propre résumé de ce dernier épisode même si j'ai déjà indiqué de nombreux liens sur les débats enragés des fans. The Question forme un groupe de Supermen de différentes Terres. Oui, c'est normal qu'une vigilante/détective urbaine sans pouvoir soit celle qui se charge de cette mission cosmique et multiverselle. Puis de manière complètement incohérente et désordonnée, les Flash de différentes époques luttent contre Darkseid, Superman et Lex Luthor construisent ensemble une arme avec l'aide d'Atom II et Atom IV (juste parce que cela fait joli pour une case). Puis Superman chante dans sa Machine pour recréer l'univers car Morrison nous explique entre deux overdoses que l'univers est comme une symphonie, tu voaaaaa, mec. A ce moment, le Monitor vampire Mandrakk (dont Final Crisis n'avait absolument pas parlé auparavant puisque l'unité thématique semblait être Darkseid) attaque et Superman réunit une armée de Supermen en ajoutant des Green Lanterns et les super-animaux cartoons de Terre-C, Captain Carrot & the Zoo Crew. Mandrakk est tué avec un pieu et la Terre est réparée. Les personnages nous expliquent avec la légerté d'un camion de 38 tonnes qu'ils sont dans une histoire et qu'il fallait une Happy End.

      Et vous trouvez des commentaires pour dire que ce serait un chef d'oeuvre. Morrison est tout ce que Gaiman n'est pas : la lourdeur du symbolisme sans aucune émotion ou authenticité, assez de ratiocination mais sans lucidité ou sans intelligence. Une preuve qu'un comic book peut être élaboré et compliqué et pourtant atroce et complètement vide de tout intérêt. Un échec esthétique presque total avec des dessins de Mahnke repoussants (mais heureusement il y a les animaux cartoons qui tombent là comme un cheveu sur la soupe). Le seul bon côté est le soulagement que cette laideur ait une fin. C

    • Green Lantern Corps #33
      Mongul (oh, non, encore ??) envahit la planète Daxam (le monde xénophobe proche de la Krypton de Superman d'où viennent Lar Gand/Mon-El et le Green Lantern Sodam Yat - mais qu'attendent les scénaristes pour changer son nom stupide ??) et y refonde le Sinestro Corps. La Star Sapphire Miri (veuve représentant l'éternité de l'amour) dialogue avec le Green Lantern nécromancien Saarek (qui représente au contraire un deuil éternel). Kyle Rayner décide de transgresser la nouvelle règle stupide d'interdiction de l'amour entre Green Lanterns en commençant une relation avec Soranik Natu (quand on sait que Kyle Rayner a déjà fait mourir 3 ou 4 petites amies successives, c'est mauvais signe pour cette pauvre Soranik). Une prédiction obscure annonce que Jade, la précédente fiancée de Kyle, va revenir des morts pour relancer un Triangle. L'angoisse continue à monter avant la guerre générale contre la Lanterne Noire, mais j'aimerais quand même que les Gardiens de l'Univers se comportent de manière un peu plus compréhensible. Même un imbécile comme Guy Gardner se rend compte que quelque chose ne va pas. B

    • Justice Society of America #23
      Black Adam ressuscite Isis (tuée dans 52) avec l'aide de Felix Faust et prend les pouvoirs de Captain Marvel. Black Adam et sa famille avaient pu être intéressant dans 52 mais ce retour semble être une ressucée qui vide la série précédente de toute une partie de sa tragédie. Il est temps que Geoff Johns écrive moins d'histoires. B-

    • Legion of Super-heroes #50
      La conclusion du second reboot (le troisième reboot semblant être quasiment un retour à la première version). Le scénario est signé "Justin Thyme" et je ne sais pas si c'est l'équivalent comics d'Alan Smithee : est-ce toujours Jim Shooter et il a retiré son nom par mauvaise humeur contre DC Comics qui a détruit son titre ? Ou bien est-ce un autre scénariste pris à la dernière minute (Just in Time) pour remplacer Shooter qui aurait claqué la porte ? Une des difficultés des fictions en publications périodiques est de ne pas toujours pouvoir gérer le rythme et la durée des épisodes. On est donc dans le cas classique de la "Conclusion bâclée où il faut tenter de résoudre toutes les intrigues à la fois". Dans ce genre fatalement insatisfaisant, ce n'est pas si mal. La Légion vainc les Intelligences artificielles du monde virtuel et Brainiac en profite pour ressusciter Dream Girl comme c'était annoncé depuis plusieurs années. Un problème majeur vient des anatomies grotesques du dessinateur, Ramon Bachs, qui remplace l'infortuné Francis Manapul (qui fut si méchamment critiqué par Jim Shooter dans cette interview). Aussi frustrant que toute conclusion hâtive. B-

    • Legion of 3 Worlds #3/5
      Geekgasm! La Légion des superhéros de la version classique (celle de Paul Levitz vers 1986), la Légion post-reboot des années 90 et la Légion du threeboot des années 2000 se coalisent en un groupe de près d'une centaine de superhéros dessinés par George Perez. Et en plus on revoit mon Légionnaire favori, Gates.

      Que demander de plus ?

      Oh, une histoire ?

      Mais qui a besoin d'une histoire ?

      Un détail, le cinquième numéro n'est prévu que dans trois mois, et ce 5e numéro expliquera enfin ce qui s'est passé au début de Final Crisis #6. A

    • Outsiders (vol. 4) #15
      Historiquement, cette équipe de superhéros de deuxième zone avait été créée par Batman et la "mort" du héros est donc un prétexte pour un redémarrage à froid assez intéressant avec le scénariste Pete Tomasi (qui est aussi dans le très bon Green Lantern Corps). Le titre avait déjà abandonné presque tous les nouveaux membres de la période du scénariste Judd Winick (le volume 3) et on revient aux classiques. Alfred Pennyworth, portant le deuil de son maître Bruce Wayne, dirige l'équipe et elle est recréée avec la plupart des membres anciens (Black Lightning, Geo-Force, Halo - oubliée sur la couverture, signe qu'elle va mourir ? -, Katana, Metamorpho) et deux nouveaux (le Creeper, très drôle dans le repeat gag sur sa démence, et Owlman, un nouveau personnage dont on peut se demander s'il doit en partie exploiter la sortie de Watchmen comme il ressemble à Nite-Owl). Il y a un gag qui doit être une allusion à Bill O'Reilly et le titre a l'air intéressant. En fait, tout l'univers DC me semble plus intéressant quand Batman n'est plus là... B

    • R.E.B.E.L.S. (vol.2) #1
      Une nouvelle série spatiale pour l'univers DC mais à l'époque contemporaine (ce qui en fait l'équivalent de Guardians of the Galaxy chez Marvel). Brainiac II (Vril Dox, l'ancêtre de Brainiac 5 de la Légion des superhéros au XXXI siècle) est poursuivi par l'organisation de mercenaires, les L.E.G.I.O.N., qu'il a fondée, et vient se réfugier sur Terre auprès de Supergirl. Il trouve en elle un message de son descendant Brainiac 5 (déposée quand elle vivait au XXXIe siècle) et on annonce déjà que l'équipe des Omega Men, les superhéros du système Vega, vont le rejoindre. Un titre de superhéros avec de nombreux membres extra-terrestres serait presque mon comic-book idéal s'ils reprennent leur distance avec la Terre prosaïque : le système Vega a été trop négligé dans les comics DC depuis une bonne douzaine d'années au moins. Cela pourrait être pas mal, surtout s'ils réutilisent aussi Starfire. B+

    • Wonder Woman (vol. 3) #28
      Wonder Woman lève une cohorte d'amazones et de gorilles albinos pour combattre Génocide qui lui a pris son Lasso.
      Comme Athéna est toujours absente, Zeus fonde sa nouvelle île d'"Amazones" mâles, Thalarion, en la peuplant d'Argonautes ressuscités conduits par Jason. Et Jason ne trouve rien de mieux que de déclencher un casus belli contre les USA. Oui, si vous aviez trouvé Amazons Attack! mauvais, attendez-vous à une reprise avec les Manizons.
      Dr. Psycho (le plus agaçant des vilains dans WW comme son pouvoir d'illusions donne toujours le même genre d'histoire, tout comme Mastermind dans les X-Men) s'échappe de sa prison et son alliée la Cheetah pose une bombe dans le centre de Checkmate. B-


  • Editeurs indépendants

    • Rex Mundi #16
      On a l'impression que le scénariste Arvid Nelson ne croit plus à sa bd et qu'il a hâte de conclure. C'est vraiment n'importe quoi. Après près de neuf ans d'attente, on arrive à ce qui doit être le pénultième numéro. Le roi David de France tue sa fille Isabelle et sa femme Geneviève, les deux seuls personnages un peu intéressants, et j'imagine que la conclusion sera Julien devenant le Messie en buvant le Graal (qui est le crâne de Jean-Baptiste) avant de renverser le roi David. Quelques beaux dessins par l'artiste espagnols Juan Ferreyra mais c'est dans l'ensemble très décevant. C

    • The Savage Dragon #144
      Savage Dragon est une bd très particulière puisqu'elle alterne des scènes très "primaires" de simples pugilats et des bd très "expérimentales" qui feraient penser à l'OuBaPo (comme l'épisode incroyable entièrement dans un lit d'hopital avec focalisation statique, vue pendant la durée de vie d'une mouche). Ici, le créateur Erik Larsen s'amuse avec un concept d'ellipses poussées très loin : une case par jour pendant 121 jours en 20 pages. Le sens de "compression" du temps est très réussi puisqu'on survole 4 mois de la vie de Frank Dragon alors qu'il revient à la normale après des mois de recherche vaine pour son son épouse défunte Jennifer Murphy-Dragon. Sa nouvelle petite-amie l'officier Alex Wilde finit par rompre avec lui et elle se fiance avec Chris Robison. Le fils du Dragon, Malcolm, semble commencer une romance avec la seconde Angel (fille d'une Jennifer Murphy d'une autre dimension). Rex Dexter (dans son nouveau corps cyborg) épouse la mutante Horridus (Sarah Hill). B+


  • Univers Marvel

    • Black Panther (vol. 5) #1
      Les ventes de Black Panther étant décevantes, autour de 20,000 exemplaires (sauf pendant le cross-over de Secret Invasion), Marvel le relance. T'challa tombe dans le coma après un combat contre le Doctor Doom et le Wakanda va chercher une nouvelle Panthère noire pour le remplacer.

      Je parie que l'élue sera sa soeur, Shuri, même si c'est le choix le plus prévisible. B

    • Dark Avengers #2
      Une histoire quasiment sans aucun personnage vraiment sympathique puisque les "Vengeurs" officiels dirigés par Norman Osborn interviennent pour aider le Dr Doom contre la Fée Morgane. C'est intéressant mais je n'aurais pas cru qu'une bd pourrait me faire aimer The Sentry encore moins. Il tombe encore dans la folie et je ne vois pas vraiment l'attrait d'un Superman schizophrène. B

    • Guardians of the Galaxy #10
      Le groupe interstellaire est réuni quand le groupe vient délivrer Star-Lord assiégé dans la Zone Négative. L'Eglise Universelle ouvre un Cocon qui semble contenir un nouveau Adam Warlock. Starhawk fait la prédiction qu'une Guerre interstellaire va éclater à cause de Black Bolt qui a conquis l'Empire Kree et de Vulcan, l'Empereur des Shia'r (ce qui lance donc le cross-over War of the Kings). B

    • Invincible Iron-Man #10
      La compagnie de Stark est dépecée par Norman Osborn et Tony Stark s'enfuit en détruisant une partie de ses armures, non sans en avoir confié une à sa secrétaire Pepper Potts. La bd continue de devenir plus intéressante alors que Stark inverse sa position de Leader de l'univers Marvel en marginal recherché. B+

    • Nova #21
      L'Esprit-Monde de Xandar a recréé le Corps des Novae et exige de Richar Ryder qu'il lui restitue la puissance déposée en lui. Ryder refuse dans ce qui semble d'abord de l'hubris mais qui s'avérera sans doute une bonne intuition par la suite. J'ai du mal à imaginer comment la suite va se dérouler et l'interaction entre Ryder et son Intelligence artificielle va me manquer. B+

    • X-Men Kingbreaker #3/4
      Havok s'enfuit de la geôle où l'a jeté son frère l'Empereur Vulcan mais il a alors l'idée saugrenue de rester dans la prison pour "tendre un piège à Vulcan". L'idée est aussi idiote qu'elle en l'air et échoue malgré le soutien des Starjammers. Je commence à penser que cette mini-série n'est vraiment pas indispensable pour lire le cross-over War of the Kings car il ne se sera pas passé grand-chose. B-

  • 4 commentaires:

    Anonyme a dit…

    La nouvelle black panther est Echo qui faisait partie des nouveaux vengeurs comme ronin

    Phersv a dit…

    Echo, la ninja sourde ? Ce n'était pas juste une fausse piste, comme celui où ils disaient que cela allait être Ororo ou bien Monica Rambeau ?

    Anonyme a dit…

    c'est ce que j'ai vu sur un forum

    Anonyme a dit…

    Rien à voir avec "Comics de février 2009" mais j'arrive ici pour la première fois et je vois:

    "A partir de demain, je cesse de procrastiner."

    Moi j'aime répéter à qui veut l'entendre (et aux autres):

    "Procrastinating is good for you. Do it NOW."


    Ça sonne moins bien en français: "Procrastiner c'est bien. Faites-le dès maintenant." Pas aussi percutant.