lundi 8 décembre 2008

Popularité relative



Robin donne un récit distrayant de la politique canadienne récente et s'étonne :


Early polling suggests that a majority of Canadians want Harper to remain in office.

This surprises me, but then again I live in downtown Toronto, where the Conservative Party is routinely outpolled by toxic mold.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Passant la plupart de mes WE au Canada, le plus étonnant pour moi est la façon dont certains Canadiens ne semblent pas comprendre la nature d'un régime parlementaire. Il semble que la plupart des gens croient qu'ils ont, en gros, voté pour Harper comme s'il s'agissait d'élire un Président, et donc qu'il est "anti-démocratique" qu'il soit renversé par le Parlement. C'est d'ailleurs plus ou moins le discours d'Harper lui-même. Alors que quand on y regarde de plus près, entre les libéraux, le NPD et le PQ, qui sont effectivement majoritaires à trois, ce sont plutôt les idées de gauche qui dominent le pays, et les Conservateurs ne doivent d'être en tête qu'à la division de la gauche sur d'autres critères que je ne saisis pas très bien (mis à part bien sûr la question québecoise).

Phersv a dit…

C'est aussi une question d'habitude : les coalitions ne sont plus pratiquées depuis longtemps et la tradition de la majoritaire à un tour a conduit à renforcer l'idée que la majorité relative était un "mandate" légitime [On entend le même argument chez Ségolène Royal au PS qui rappelle qu'elle était en tête des motions].

Je crains que les Grits (les Libéraux) aient très mal géré cette crise. Une fois qu'ils annonçaient la Coalition avec le NDP, il fallait s'y tenir malgré les attaques des Tories qui organisent des meetings parlant de "Coup d'Etat". Les Tories ont de l'argent et ils ont déjà commencé des campagnes de pub décrivant le vote de défiance comme si c'était illégitime, disant par exemple que la Coalition serait soutenue par les Séparatistes alors que c'était le Plan des Tories eux-mêmes il y a 2 ans quand ils avaient une majorité moindre !

Mais Michael Ignatieff (qui est sans doute le prochain Leader des Grits, maintenant que Bob Rae s'est désisté, et sur qui je m'étais complètement trompé avant ce désastre) semble maintenant reculer devant la Coalition, soit par crainte que cela ne profite au NDP soit simplement par tactique contre le Leader actuel Stéphane Dion.

Cela va conduire à une débâcle énorme : les Libéraux vont se déconsidérer deux fois, d'abord chez certains centristes en ayant prétendu qu'ils allaient faire une Coalition "de gauche" puis dans tout l'électorat, en n'étant même pas capable de la réaliser après l'avoir annoncée.

Le médiatique Ignatieff va sans doute détrôner le peu charismatique Dion, mais à quel prix ??

Maintenant, il reste l'espoir qu'à moyenne échéance, le jeune Justin Trudeau (qui a presque trop de dons) prenne un jour la succession d'Ignatieff.