samedi 2 février 2008

Comics de la quinzaine (23/01 - 30/01)




  • DC Universe

    • Green Lantern (vol. 4) #27
      J'ai été assez moyennement emballé par la Guerre de Sinestro qui semble avoir énormément plu aux fans. Oui, Geoff Johns tissait énormément d'anciennes prophéties à la fois, ce qui donnait une impression d'accomplissement ou de résolution. Mais cela restait juste un long combat et je doute que l'on sache encore vraiment imiter le vrai style des guerres épiques dans ces combats. La conclusion principale a été le durcissement des Gardiens (autorisation de tuer), et on se doute dans quel sens cela va aller, un jour ou l'autre un scénariste va à nouveau recycler l'idée d'une révolte de Green Lantern contre les Gardiens en essayant de faire oublier qu'on a déjà vu ce thème de l'individu contre sa hiérarchie des centaines de fois. L'autre grand apport de Geoff Johns a été les différentes sortes de Lanternes et cela ne me paraît pas une bonne idée. En fait, il y a une règle assez facile, The Laughing Test : une idée que vous ne pouvez pas expliquer à quelqu'un sans qu'il éclate de rire et trouve cela idiot n'est généralement pas une "Bonne Idée". Et à part un geek systématique ou un enfant de 6 ans, qui pourrait approuver les Lanternes roses et indigos ??
      En revanche, je dois reconnaître que j'aime bien la nouvelle idée issue du durcissement des Gardiens. Ils ajoutent aux Lanternes vertes une nouvelle faction en plus du Corps d'Honneur, les Lanternes Alpha, qui doit servir de Police des Polices pour surveiller les autres Lanternes. Cela paraît raisonnable. Mais là où on devine que les Gardiens ont perdu la tête est que les Alpha Lanterns sont une synthèse de leur première création, les androïdes Manhunters, et les Lanternes biologiques, dans des Lanternes cyborgs. Les bonnes intentions ne peuvent pas justifier cette dérive.
      Une autre force à mes yeux du titre (mais qui pourrait être un gros défaut pour la majorité des lecteurs) est que l'histoire porte de plus en plus sur le Corps des Lanternes, bien plus que sur Hal Jordan, Green Lantern du secteur 2814 (qui reste toujours aussi vide comme simple imitation du héros de Top Gun). Ce que j'ai toujours aimé dans cette bd est l'expérience de décentrement copernicien typique de la science-fiction. Les autres séries continuent à nous dire que la Terre est le centre de l'Univers mais le mythe central de Green Lantern est normalement de démentir cela (bien que le Green Lantern de la Terre finit toujours par voler la vedette au Corps).

    • Legion of Super-Heroes (vol. 6) #38
      Lightning Lad n'a jamais été le couteau le plus aiguisé de la Légion mais là, Jim Shooter pousse un peu et qu'il en fait le pire idiot des comics depuis Guy Gardner. Sa présidence de la Légion risque de ne pas durer longtemps. A part ça, on a droit à une parodie d'un des passages obligés des histoires de Légion : le recrutement de nouveaux membres. La Fédération des Planètes unies veut pousser pour des raisons politiques des candidats incompétents qui n'auraient même pas pu être acceptés dans la "Légion des Remplaçants" (j'exagère : Spy, Voice et Virus n'ont peut-être pas des pouvoirs inutiles). Mais j'imagine qu'un jour on va avoir, selon une vieille tradition remontant à Matter-Eater Lad qui sauve l'univers, une attaque végétale où les pouvoirs de Fruit Boy se révéleront indispensables.
      J'ai toujours du mal avec les dessins de Manapul, qui provoque même une répulsion proche du haut-le-coeur.

    • Uncle Sam & the Freedom Fighters (vol.2) #5/8
      Cette seconde mini-série est aussi décevante que la première était une bonne surprise. Ce sont pourtant les mêmes scénaristes Gray & Palmiotti. La mort de Miss America est assez ratée. Ah, si, je suis quand même un peu curieux devant ce retour d'un héros oublié de l'Âge d'Or, Neon the Unknown, un personnage qu'ils ont l'air de vouloir reconvertir en une version de Docteur Manhattan (comme si avec Uncle Sam il n'y avait pas déjà assez de personnages omnipotents dans cette équipe), vivant dans une oasis utopique avec des houris (un des thèmes récurrents de la série est la tension entre pur idéalisme et gratification sensuelle des héros).

    • Wonder Woman (vol. 3) #16
      L'arrivée d'une nouvelle scénariste professionnelle des comics après les deux derniers auteurs d'autres médias qui venaient en touristes me paraissait une bonne nouvelle mais les ventes ont en fait baissé, ce qui est assez curieux. Le public de comics préfère donc des histoires assez peu cohérentes d'auteurs connus de la télévision. Ou alors Wonder Woman est en train de souffrir du détestable cross-over Amazons Attack! qui a laissé trop de mauvais souvenirs.
      Gail Simone fait revenir certains thèmes olympiens de la série du temps de Greg Rucka, comme la nouvelle version plus séductrice d'Arès en Lucifer. Mais à part ça, on a droit à Diana défendant l'Île des Amazones avec ses gorilles albinos contre une milice de Nazis et contre un groupe d'Amazones radicales qui veulent assassiner la fille parthénogénétique. Hippolyta, qui vient de ressusciter stupidement l'an dernier, semble prête à mourir à nouveau et on s'en fiche un peu. Pourtant, je garde bon espoir que Gail Simone a des idées sur sa direction, contrairement à Heinberg (scénariste d'O.C. et Grey's Anatomy) qui voulait juste faire joujou avec le personnage.


  • Autres

    • Army@Love #11

      La série n'a hélas pas marché du tout (on est tombé à 6000 ventes, sachant qu'on considère que le seuil de rentabilité tourne autour de 14,000 exemplaires) et va faire une "pause" après le numéro prochain. Le créateur Rick Veitch dit que ce n'est que la fin de la Saison 1 mais j'espère qu'on pourra vraiment voir une Saison 2 un jour, même si ce n'est que sous la forme d'albums (le format comics étant condamné à moyenne échéance).
      Ce titre a été l'un des plus imaginatifs de tous les comics américains de l'année.
      L'histoire avait commencé comme une satire de la Guerre en Irak ("l'Afbaghistan" mais les images font plus penser à Baghdad) mélangée avec un soap du genre Desperate Housewives, mais prend de plus en plus une apparence d'histoire de fantasy, mélangeant magie et thèmes de science-fiction.
      La morale paradoxale de cet épisode est particulièrement ironique puisque on y fait l'éloge de la Burkha contre le consumérisme sans âme de l'Occident, dans une vision un peu idyllique de cet Orient mystérieux où un mysticisme Soufi presque néo-païen remplace la réalité du Littéralisme borné. J'espère seulement que notre libertin hippie Veitch n'est pas en train de traverser une vraie crise spirituelle et que ce thème néo-conservateur (et un peu "néo-sexiste") sera ridiculisé ou au moins nuancé ensuite.

    • Project Superpowers #0 (Dynamite)

      C'est un projet assez particulier. Le dessinateur et supergeek Alex Ross et Jimmy Krueger furent déjà chez Marvel les auteurs de Earth-X (qui a très bien commencé comme explication encyclopédique de l'Univers Marvel avant de s'écrouler dans la guimauve molle de Paradise-X où les personnages éradiquaient la Mort), puis chez DC de la mini-série nostalgique Justice (qui était un échec dans sa tentative de faire une histoire à partir de quelques notes sur l'univers DC).
      Ici, ils ont repris un troisième "univers", avec plusieurs personnages de l'éditeur Nedor Comics qui sont désormais tombés dans le domaine public. Nedor est l'un des éditeurs de superhéros de l'Âge d'Or qui concurrençait DC, Fawcett (absorbé par DC), Quality (absorbé par DC) et Timely (devenu depuis Marvel Comics) dans les années 40, et ses personnages ont déjà été repris par exemple par Alan Moore dans son univers de Terra Obscura (Wildstorm/ABC). Ross & Krueger semblent croire qu'ils peuvent tirer une histoire intéressante tout en jouant à nouveau à unifier un univers des héros oubliés de l'Âge d'Or, dont le Daredevil original (publié par Gleason) ou le Green Lama (publié par Prize, premier superhéros bouddiste : le Tibet théosophique apparaît souvent dans les pulps américains). L'avantage est que les personnages sont un peu des pages blanches dont ils peuvent faire ce qu'ils veulent sans trop contredire des attentes des fans. Il reste à voir ce qu'ils peuvent vraiment faire de cette liberté.
      Le début commence de manière traditionnelle. Les superhéros ont disparu en 45. De nos jours, des héros cyborgs font régner un ordre totalitaires. 60 ans après Nagasaki, un fantôme vient expliquer au dernier survivant qu'il peut changer la situation avec la Boîte de Pandore. Au début, j'ai cru encore à un remake d'Indiana Jones avec la Lance du Destin et le Saint Graal (que Roy Thomas avait déjà utilisés sur Terre 2 en relançant ses propres hommages à l'Âge d'Or à la fin des 70's), mais l'idée de la Boîte de Pandore est plus intéressante : elle cause à la fois le Mal et l'Espérance (les superhéros).



  • Marvel

    • Mighty Avengers #8
      Un petit épisode assez traditionnel mais efficace : les Vengeurs d'Iron Man (ceux qui acceptent les nouvelles lois après la Guerre civile) luttent contre un virus qui peut prendre le contrôle des humains et les recouvrir du même symbiote qui a créé Venom. The Wasp prend du sérum Pym et devient une Symbiote géante. Mais tout cela ne sert qu'à annoncer le prochain grand cross-over Marvel, l'Invasion Secrète où ils devront lutter contre les Skrulls polymorphes infiltrés partout. Une surprise est que le Virus symbiote ne semble pas directement lié à cette Invasion, contrairement à ce que je disais la dernière fois. Il faut lire en simultané l'autre versant New Avengers #31-36 (les deux séries étant désormais en décalage de plusieurs mois à cause du retard de Mighty Avengers) mais je n'aime pas assez les dessins de Yu pour profiter de toutes ces perspectives.

    • Fantastic Four #553
      Pas trop mal, mais cela pose plus de questions que ça n'en résout. Le Reed Richards du futur vient expliquer qu'il est vraiment le même Reed et pas un futur alternatif comme d'habitude (on a le même problème que dans l'histoire récente de Booster Gold, on change les règles du voyage dans le temps un peu au hasard). Il explique qu'on comprendra bientôt tout le bien-fondé de tout ce qu'il a fait pendant Civil War. Je reste sceptique et la fin (sur le Destin ultime de Dr Doom) ne satisfait pas entièrement.
      En passant, c'est écrit par Dwayne McDuffie qui écrivait aussi en même temps Justice League of America chez DC où un groupe de criminels vient de demander aux héros de la JLA de leur donner asile et on retrouve ici la même idée avec Dr Doom qui demande sanctuaire auprès de Reed.

    • She-Hulk #25
      Zut, juste au moment où j'allais arrêter la série parce que je n'appréciais plus l'humour du nouvel auteur, Peter David fait un court passage avec le génial Man-Elephant adorant le dieu Ganesh, avec un fragment de Cyttorak (qui a aussi donné les pouvoirs de Juggernaut, l'autre "Briseur d'Obstacles", dont le nom vient d'aileurs d'un des aspects de Krishna, Jagannath). Comment voulez-vous que j'arrête après ça ?

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