dimanche 27 janvier 2008

Subprimaires



Les Primaires des deux partis aux USA ont rarement été aussi intéressantes au cours du siècle dernier. Il n'y a aucun Président ou Vice-Président sortant (à part si on compte l'épouse d'un ex-Président) et le suspense continue de durer entre Obama et Clinton (ou même entre Romney et McCain, même si je crois la victoire de McCain plus assurée).

Depuis la Caroline du Sud, Obama a gagné 25 délégués (+1 délégué du Parti démocrate) ce qui lui donne un total de 152 délégués (63 issus des primaires, plus 89 "superdélégués" du Parti). Clinton a encore de l'avance grâce au Parti avec 230 délégués (48 issus des primaires mais 182 "superdélégués" du Parti). Cette avance se rétrécit un peu et il est inquiétant pour elle qu'elle n'ait pas réussi à faire la différence.

En théorie, il faut d'habitude 2025 délégués (sur 4,049), mais cette année certains Etats (Michigan et Floride) qui ont organisé des Primaires anticipées ne seront pas comptés.

Le Tsunami Tuesday (primaires + caucus) décidera d'un total de 1688 délégués sur 22 Etats (dont la Californie, le New York, Etat de Clinton, et l'Illinois, l'Etat d'Obama). Théoriquement, tout ne sera donc pas décidé même si on imaginait par exemple 900 pour Obama et 700 pour Clinton (Edwards ne s'est pas encore retiré). Mais en pratique, le gagnant de ce mardi 5 février sera sans doute déjà clair. Je parierais maintenant sur Obama, qui a fait une remontée spectaculaire dans cette campagne contre Madame "42e", l'Epouse de l'Ex, mais Clinton est encore redoutable.

Le combat Obama-McCain pour novembre 2008 serait encore plus intéressant.
D'une part, un jeune Sénateur de l'Illinois de 47 ans (élu depuis novembre 2004), fils d'un économiste Kényan et d'une anthropologue américaine, un Démocrate modéré qui peut galvaniser la gauche mais peut-être sans trop faire peur (en dehors de la droite raciste).
De l'autre, le vétéran de l'Arizona de 72 ans (héros de la Guerre du Vietnam, torturé de 1967 à 1973, élu depuis novembre 1986), que les médias adorent à cause de quelques actes de maverick solitaire, en dépit de votes très archiconservateurs. McCain a l'avantage d'une certaine franchise (il dit clairement que les Américains vont rester longtemps en Irak) alors qu'Obama rappelle Bill Clinton dans sa prudence politique qui confine parfois à une certaine dissimulation.

La droite le salira par tous les moyens, rappelant sa mère hippie, son aveu qu'il a essayé la drogue jeune, plus toutes les théories paranoïaques délirantes selon lesquelles il est un crypto-musulman (son père qu'il n'a jamais connu était un Kényan d'origine musulmane mais devenu athée, en revanche il a été élevé enfant en Indonésie et son beau-père était Indonésien), voire l'Antéchrist comme le croient certains tarés évangélistes (mais de toute façon ceux-là n'auraient pas voté pour Clinton non plus).

4 commentaires:

Samuel a dit…

Si j'ai bien compris, les superdélégués sont susceptibles de changer d'avis et ne comptent donc pas autant que les délégués désignés par les primaires, raison pour laquelle certains décomptes ne les retiennent pas, non ?

Phersv a dit…

Oui, la coutume veut que les superdélégués puissent voter contre leurs Etats mais j'imagine qu'ils rejoignent finalement la majorité (si elle est claire, du moins) par loyauté au Parti, contrairement aux délégués "assermentés" (pledged) qui doivent avoir un "mandat impératif".

La faiblesse d'Edwards fait qu'on n'aura pas un suspense avec une "brokered" Convention comme celle de Chicago en 1968 où Humphrey avait 1759 contre Eugene McCarthy avec 608 et McGovern avec 146.

Samuel a dit…

Ou comme pour la désignation de Santos contre Russell, malgré un léger désavantage en nombre de délégués, grâce à l'intervention finale de Bartlett contre son VP...

Phersv a dit…

Il faudra vraiment que je télécharge The West Wing pour suivre...
J'en suis toujours resté à la seconde saison (et je viens seulement de découvrir récemment Firefly quatre ans après sa suppression).