lundi 31 décembre 2007

tiens

Ma bouteille de shampooing et de bain douche ont été finies toutes les deux aujourd'hui. Ca doit être un signe.

Ma résolution de l'année est d'arriver enfin à écrire un jeu de rôle complet au lieu de me dire que je vais le faire un jour. J'ai une vague idée mais le Diable réside dans les détails, et généralement je ne dépasse jamais le premier jet (en gros, le concept) avant même d'arriver aux règles.

Je vous souhaite une très bonne année 2008 !

Comics de la quinzaine (19/12 - 26/12)



  • DC

    • The Brave and the Bold #9
      Un excellent comic très classique, hommage aux série de l'Âge d'Argent. Mark Waid a réussi à trouver avec le "Livre de la Destinée" une intrigue qui puisse justifier un lien entre tant d'histoires apparemment sans rapport. Ici, on a trois histoires qui sont autant de rencontres de superhéros. La première est très mignonne, avec les Metal Men et le jeune Robby Reed de Dial H For Hero. La seconde a les Blackhawks et les Boy Commandos de la Seconde Guerre mondiale, ce qui m'intéresse déjà moins (il y a en plus des erreurs pénibles de français lorsque le jeune Chavel parle, mais on est habitué à ce que les scénaristes américains utilisent Babelfish de manière confuse). La troisième a Hawkman avec l'Atom actuel et l'histoire est plus réussie que dans son titre même si la pseudo-science est un peu confuse.

    • Green Lantern #26
      Toujours les contrecoups de la Guerre contre Sinestro, Parallax et l'Anti-Monitor. Les neuf derniers Gardiens de l'Univers mettent en place un nouveau corps d'élite, les Alpha Lanterns. Il n'est pas très clair ce que cela implique mais c'est présenté comme un mauvais présage aussi désastreux que leur choix d'instaurer la peine de mort : peut-être qu'ils sont de nouvelles Batteries centrales autonomes comme l'entité Ion ? Sinestro est condamné à mort (ce qui signifie qu'on va avoir droit à une évasion dans peu de temps) et une Green Lantern entraînée par la passion, Laira (secteur 112), qui portait le deuil de Ke'han (secteur 786), exécute Amon Sur et on peut s'attendre à un épisode procès pour servir de prétexte à un débat moral sur le prix à payer pour faire régner la justice. La question pourrait être intéressante, mais j'ai une confiance assez limitée dans la sophistication dialogique de Geoff Johns. Alan Moore pourrait en faire quelque chose de dostoievskien, Johns en fera du sous-David Kelley moralisateur et peut-être même assez conservateur à la fin.

      En dehors de cela, Coast City renaît après l'assaut des Sinestro. On comprend le symbole post-11 Septembre de cette résurrection mais elle semble particulièrement peu crédible. Quel être humain aurait envie de s'installer dans une ville qui a été éradiquée deux fois par des forces extra-terrestres ?? Cela résume d'ailleurs un problème général de l'écriture de Geoff Johns. Il a de bonnes idées de "métaphores" mais il ne se soucie pas toujours assez de raconter une histoire pour parvenir à sa métaphore, elle semble une fin en soi et non un simple arrière-fond.

    • Green Lantern / Sinestro Corps Secret Files and Origins


      Il est peut-être significatif qu'un simple guide de 54 pages (5$) sur l'univers des Green Lanterns m'a bien plus amusé que toutes les histoires qui ont été publiés cette semaine.

      Pour une fois, la version papier me semble même sur certains points meilleure que la page web sur le Green Lantern Corps.

      Le Guide est fait pour accompagner la récente Guerre entre les Green Lanterns et le Corps de Sinestro. Il y a environ 200 profils de Green Lanterns créés récemment. Le Corps a désormais 7200 membres pour les 3600 secteurs, cela laisse donc encore 97,3% de Green Lanterns qui sont inconnus !

      Il y a quelques allusions aux nouveaux Alpha Lanterns qui apparaissent cette semaine dans Green Lantern #26 (voir la notice de Shorm, Green Lantern du secteur 40). Il y a aussi l'histoire de Morro, Green Lantern du secteur 666 et gardien de la crypte des Lanternes décédés.

    • Justice League of America #16
      J'aime beaucoup l'univers parallèle Tangent (ex-Terre-97, actuelle Terre-9) et j'étais heureux d'apprendre qu'ils allaient revenir ici. Mais cet épisode est complètement inutile et n'est qu'un prélude superflu à leur réapparition dans leur mini-série Tangent: Superman's Reign. Qui plus est, c'est dessiné par Joe Benitez et s'il est là pour rester, je me désabonne tout de suite.

    • Legion of Super-Heroes #37

      C'est un nouveau départ pour la Légion avec le retour du scénariste Jim Shooter, qui avait commencé à écrire les histoires des Légionnaires à l'âge de 14 ans dans les années 60. Je craignais une certaine rupture de ton, comme Shooter, de son propre aveu, n'a plus suivi l'équipe depuis trente ans, mais il y a au contraire une grande continuité. C'est un peu plus "bavard" qu'avant mais je suis plutôt heureux qu'il se passe plus de choses. Shooter gère bien l'impression de "grand nombre" si spécifique à la Légion, mais il va peut-être un peu loin dans son portrait de la médiocrité de Lightning Lad. On sait bien qu'il n'est pas un intellectuel mais le nouveau chef de la Légion est représenté ici comme un crétin dépassé par les événements.
      Le problème principal à mes yeux est le style du nouveau dessinateur Manapul, où toutes les machoires masculines se ressemblent et semblent inhumaines.

    • Uncle Sam and the Freedom Fighters #4/8
      L'équipe est réunifiée et Red Bee continue son développement insectoïde, bat assez aisément le nouveau complot qui manipulait à nouveau le gouvernement. Mais le retournement est que Red Bee est devenue une menace bien pire que le danger qu'elle a vaincu, et qu'elle a l'intention de transformer l'espèce humaine en une ruche à son image.

      C'est une assez bonne histoire et la division de l'équipe n'a pas duré aussi longtemps que je le craignais. Il y a un détail mineur qui m'a profondément agacé : l'idéaliste Uncle Sam, qui est censé représenter ce qu'il y a de mieux dans l'Amérique, dit qu'il avait lui-même été divisé en deux entités, Johnny Reb and Billy Yank, pendant la Guerre civile en 1860-65. Cela me paraît scandaleux de conciliation et typique de toute une école révisionniste qui veut réduire ce conflit à un désagrément fraternel sur le fédéralisme et les droits des Etats. S'il y a quelque chose à honorer dans la démocratie américaine, il était bien uniquement dans le Nord et pas dans les valeurs esclavagistes de la Confédération sudiste ! Je ne peux pas avoir de sympathie pour Uncle Sam s'il n'incarne pas seulement l'Union.


  • Indépendants

    • Army@Love #10
      Depuis quelques numéros, Allie (l'épouse de Healey et la maîtresse de Loman) me semble devenir le premier rôle devant le couple de Switzer et Flabbergast. Mais ce numéro va sans doute la faire sortir de son paradis idyllique du Shaman mongol Batsukh. Loman a organisé (via sa soeur DeeDee) une expédition pour retrouver Allie et il est accompagné de "Teen-Wolf" Royden et du prestidigitateur Flabbergast.
      Un quiproquo commence à naître parce que l'agente chinoise qui espionne le soldat mongolien Beau Gest le confond avec Flabbergast. Je faisais l'éloge du cynisme peu conventionnel de cette série mais je crains que ce cynisme ne devienne usant.

    • Ex Machina #33
      L'histoire avec l'ancien Pape Jean-Paul II - que le dessinateur semble éviter de représenter directement - se résout un peu vite mais je ne résiste pas à donner la révélation finale qui pourrait relancer toute la série : Hundred pense qu'il va être élu Président des USA. Il était original d'avoir une série sur un Maire de New York comme dans Spin City mais Brian Vaughan veut sans doute plus traiter de problèmes globaux que du réalisme quotidien de la gestion urbaine. Ou bien c'est la candidature de Giuliani qui l'influence. Mais il reste un problème : Hundred est un Indépendant, pas un Démocrate, et il est très difficile d'imaginer un Indépendant élu Président.

    • The Umbrella Academy #4
      J'ai un peu de mal à rentrer dans les non-dits du récit, mais peut-être faut-il lire ce titre comme une succession graphique de scènes bizarres plus que comme une histoire ? En gros, Vanya, la violoniste et la dernière des filles adoptives de l'Académie, devient une supervillain. La fin du monde continue de se rapprocher mais le lecteur y croit aussi peu que le public dans le comic.

    • Rex Mundi #9
      Je n'avais pas suivi le retournement. Le dictateur français, qui semblait acculé et près du suicide, a repris la main et vaincu les Prussiens et les Autrichiens. La série souffre toujours du même problème : l'univers est plus intéressant que les personnages, et le vilain bien plus intéressant que les "héros" bidimensionnels, comme si le scénariste se rendait compte qu'il aurait dû changer le centre de sa série. Les scènes avec le héros Julien sont si ennuyeuses qu'on en vient à lui en vouloir de prendre de la place par rapport à l'immonde souverain fasciste / néo-mérovingien...

    • Special Forces #2
      La nouvelle bd du talentueux Kyle Baker (l'auteur du fabuleux Cowboy Wally Show et Why I Hate Saturn) pourrait concurrencer Army@Love de Rick Veitch dans la caricature de la Guerre en Irak. L'idée de départ est que l'Armée US - comme dans la réalité - a tellement abaissé les règles de recrutement qu'ils ont pris un jeune soldat autiste. Cet épisode est uniquement une longue scène de combat où l'héroïne doit gérer la mentalité du pauvre autiste "Zone". L'histoire est peut-être trop sinistre pour que l'humour des dialogues de Kyle Baker se remarque autant que d'habitude. Lorsque l'héroïne tue des ennemis islamistes, elle leur crie "Enjoy your orgy", en référence aux 72 houris, mais Kyle Baker nous a habitués à plus drôle.

  • Marvel

    • Avengers Initiative #7
      Mine de rien, ce numéro a un événement "capital" pour la continuité de l'Univers Marvel : le scénariste Dan Slott tente de toute évidence de préparer une correction des événements récents pour redonner au public l'idée que Peter Parker ne serait pas Spiderman. J'ignore ce qui se passe en ce moment dans les titres de l'Homme-araignée mais la stratégie choisie (lancer le doute sur l'idée que Parker n'aurait été qu'un ami et une couverture du vrai Spider-Man) est un peu fragile et peu crédible. Jonah Jameson a l'air d'être prêt à y croire mais je ne vois pas vraiment en quoi cela pourrait permettre de revenir au statu quo ante.

    • Black Panther #33
      Cette série était l'une de mes favorites avant leur voyage dans l'espace, mais ce passage sur la planète Skrull avec sa parabole de 25 tonnes sur Martin Luther King et Malcolm X me paraît complètement raté. C'est un paradoxe : j'aime bien la dimension politique du Roi T'challa quand il parle de relations internationales et j'aime bien aussi les histoires un peu cosmiques, même farfelues, mais ici le voyage de science-fiction est un prétexte pour revenir vers des clichés nettement plus "réalistes" que dans les histoires qu'il avait sur Terre. C'est d'autant plus curieux que le scénariste Greg Hudlin avait pu être plus habile dans les paraboles politiques. Mais ici Storm rencontre un Skrull qui se prend littéralement pour MLK et on semble vouloir asséner une leçon sur les Droits civiques.

    • The Mighty Avengers #6
      Avec beaucoup de retard, c'est enfin la fin de cet Arc où les Vengeurs battent Ultron et délivrent un peu facilement Tony Stark du Virus technorganique. Stark est devenu le vilain caricatural pendant la Guerre civile mais ici c'est encore pire, il n'est plus qu'un bouffon. C'est aussi le dernier épisode dessiné par Frank Cho et l'annonce d'un futur cross-over général avec l'Invasion des polymorphes skrull (Secret Invasion) qui se prépare.

    • Ms. Marvel #22

      D'habitude, les Brood m'ennuient profondément. Ils étaient drôles comme hommage à Alien dans les X-Men des années 80 mais depuis vingt ans ces créatures sont revenus trop souvent. Cependant, il faut reconnaître qu'ils jouent un rôle important comme les ennemis principaux de Ms. Marvel depuis Uncanny X-Men #164. Carol Danvers a en effet été manipulée génétiquement plusieurs fois par les extraterrestres, par les Kree d'abord, puis par les Brood (qui en avait fait pour un temps Binary, avant que les scénaristes ne doivent se dire qu'elle ressemblait trop au Phénix), et cette histoire se passe dans le corps et dans la tête de Carol qui cherche à s'entendre avec une créature bleue Cru (trace de sa personnalité Kree qui faisait l'objet de ses aventures des années 70) tout en luttant contre les insectoïdes-reptiliens.

    • The Order #6
      Le personnage du militaire Milo, Supernaut, est plutôt une réussite, malgré tous les clichés habituels sur le vétéran patriote devenu pacifiste trahi-par-son pays mais qui-reste-fidèle, blabla. Oui, il fait penser de très près à Born on the Fourth of July (avec en passant une petite parodie d'Apocalypse Now). Mais ce qui le rend plus original est que ce Marine est fait pour critiquer la propagande de Black Hawk Down sur la Somalie. En dehors de cela, je ne comprends pas pourquoi le Prince Namor d'Atlantis attaque Los Angeles. L'Atlantide touche le Pacifique maintenant ? Il en avait marre de se faire tout le temps écraser à New York ?? En tout cas, ça tombe un peu comme un cheveu sur la soupe.

    • She-Hulk #24
      Non, décidément, je ne crois pas que je pourrais m'adapter au nouveau style de She-Hulk en chasseur de primes. Bon, tant pis, le scénariste Dan Slott est toujours là sur The Initiative, même si ça ne vaut pas notre avocate aux rayons gamma.
  • samedi 29 décembre 2007

    Eucatastrophe



    Une remarque de Tom Shippey sur la mythologie scandinave :

    We would know virtually nothing of the tradition of Eddic poetry, with its stories of Thor and Odin and Balder and the giants, if Bishop Brynjolfr Sveinsson had not found the one manuscript that contains most of them in an Icelandic farmhouse in 1662 and sent it as a curiosity to the Royal Library in Copenhagen.

    Our other main source is the prose account, to some extent based on the poems, which the unlucky Icelandic politician Snorri Sturluson (1178-1241) wrote as a guide to obsolete poetic diction a few years before his enemies cut him down as he hid in his own cellar.


    La situation aurait peut-être été encore pire si on n'avait que le manuscrit de l'Edda poétique du XIIIe siècle sans les sept manuscrits de l'Edda en prose qui expliquent et commentent le texte très allusif des poèmes. [Contrairement à ce que dit Shippey, on ajoute aussi d'autres textes mythologiques comme le Hauksbók et le Flateyjarbók]

    Brynjólfur Sveinson était un évêque luthérien de la Cour danoise du XVIIe siècle. On a eu de la chance qu'il ne soit pas un puritain qui aurait pu se désintéresser de ces 45 pages de manuscrit païen, mais un érudit aussi intéressé que les autres Islandais, peuple alphabétisé et très conservateur (même si on raconte que les couvertures des manuscrits servaient parfois à d'autres usages comme simple planches). Il passait son temps à négocier avec les pêcheurs islandais pour obtenir leurs trésors vieux de trois siècles, les faire retranscrire par des écoles de scribes et de moines, et les éditer dans les premières machines à imprimer (il n'y en avait qu'une seule sur toute l'île et il y eut des disputes entre les prêlats pour son usage).

    A peu près en cette année où l'Evêque Brynjólfur trouve le Codex Regius qu'il envoie à Copenhague, naît l'érudit Árni Magnússon (1663-1730), encore plus important pour l'histoire des manuscrits islandais. Devenu Historien royal à Copenhague, l'Islandais retranscrit des milliers de sagas et les traduisit en latin. Mais le 20 octobre 1728, alors qu'Árni Magnússon avait 65 ans, éclata le grand incendie de Copenhague qui ravagea la Bibliothèque royale et l'Université. Presque toutes les notes et traductions de l'historien Árni furent détruites par les flammes mais le vieil antiquaire réussit à sauver la plupart des manuscrits. Il mourut quatorze mois plus tard.

    Une seconde fois, la survie des Eddas n'avait tenu qu'à un mince fil.

    Le commentaire le plus crétin sur Bhutto



    C'est la campagne des Primaires aux USA pour les élections de novembre 2008 et chaque candidat a dû réagir sur la mort de Bhutto. La plupart n'ont dit que des banalités (sauf hélas le Démocrate Richardson qui a fait la remarque assez vide qu'il fallait que les USA fassent pression pour faire partir Musharraf alors qu'on sait bien que c'est impossible).

    Mais un candidat républicain s'est singularisé dans la stupidité, et c'est bien sûr un des favoris, cette ordure de Révérend baptiste Mike Huckabee (ancien gouverneur de l'Arkansas comme Clinton, qui refuse la théorie de l'Evolution et apparemment aussi sa pratique). Face à l'assassinat d'une politicienne amie des USA, voilà ce qu'il a dit :

    A lot of Americans sitting in Pella, Iowa, maybe look halfway around the world and say, How does that affect me? The way it affects them is that we need to understand that violence and terror is significant when it happens in Pakistan. It's more significant if it could happen in our own cities. (...)
    The unsecured borders that we have pose a real national security threat.


    La mort de Bhutto prouve qu'il faut accepter moins de Mexicains.

    Exemple spectaculaire de la Loi fondamentale du commentaire politique idiot : "L'événement actuel (quel qu'il soit) conforte le slogan ou le cliché que je répètais et c'est cela qui compte."

    Il justifia son commentaire en disant qu'il y avait plus de clandestins pakistanais qu'aucune autre nationalité en dehors des Mexicains.

    En fait, l'an dernier, le nombre le plus élevé de clandestins non-mexicains était sur 3 ans (2002-2005) les Canadiens (5 641), les Indiens (1,274) et... les Polonais (786 !). Les Pakistanais arrivent derrière avec 600 personnes, mais peut-être Huckabee ne voit-il pas de différence entre les Indes ?

    vendredi 28 décembre 2007

    Ὧραι



    Je suis souvent sceptique sur mes propres convictions de gauche, ne connaissant strictement rien à l'économie et admettant l'infime possibilité qu'elles soient (presque) toutes fausses (en dehors de quelques principes, qui me semblent encore évidents, comme la supériorité de la méritocratie sur toute aristocratie héréditaire).

    Par exemple, je suis assez agnostique sur les 35 heures. Elles ont créé environ 200 000 ou 300 000 emplois mais ont contribué à geler les salaires (en partie comme prétexte pour éviter une perte de compétitivité), c'est un sacrifice clair pour une fois des salariés en faveur des chômeurs alors que les arbitrages vont d'habitude dans le sens inverse. Mais il est vrai que les salaires réels stagnent déjà depuis le début de la lutte contre l'inflation dans les années 80 et que cela a semblé injuste à une partie des employés. [Pour que mon lecteur larroutouriste Goodtime ne me tape pas, je mets le lien vers Nouvelle Gauche qui faisait la critique des 35 heures du point de vue opposé à celui du Medef, disant que le choc des 35 heures était insuffisant.]

    Mais sûrement, même celui qui pense que les 35 heures étaient inutiles, voire contre-productives ou du moins que la seconde loi Aubry (celle du 19 octobre 1999) avait des effets pervers (si je comprends les allusions de Piketty, même celui-là ne peut quand même pas penser qu'il serait légitime de supprimer tout court la durée légale du temps de travail !

    Même le Royaume-Uni post-thatcheroïde a fini par l'accepter !

    C'est pourtant ce que propose François Fillon, en allant jusqu'à réduire le temps de travail à une simple "négociation" individuelle entre employé et patron.

    Il y a des cas où la prétendue liberté de faire contrat dissimule bien l'iniquité du rapport de force. Comme dit le vieil adage "chrétien social" de 1848, "Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime, c’est la loi qui affranchit." (le contexte originel de cette phrase célèbre est dans une défense de la limitation hebdomadaire du temps de travail, 52e conférence de Lacordaire, Oeuvres complètes tome IV, "Sur le double travail de l'homme", p. 494).

    J'ironisais avant sur le fait qu'ils n'osaient pas revenir sur les 35 heures directement et préféraient jouer sur des subventions au travail supplémentaire. Mais là, ils ont détruit mon argument sur leurs réticences. Ils sont bien "décomplexés" : ce ne seraient pas seulement les 35 heures de 1998 qu'ils veulent remettre en cause, ce ne sont pas seulement les 40 heures de 1936, ce sont les premières limitations à dix heures de temps de travail le 3 juillet 1916 (seulement pour les femmes de moins de 21 ans) et la limitation à 8 heures le 17 avril 1919.

    Ce n'est pas l'esprit d'un monome étudiant libéral d'il y a 40 ans qu'ils veulent "liquider". Entre la loi sur la laïcité de 1905 et les impôts sur le capital de 1914, on voit que leur vraie cible, c'est le rad-soc de la IIIe République. On comprend que l'immonde Estrosi fasse l'éloge du Coup d'Etat de 1852 (parce qu'il avait été entériné démocratiquement). Ils sont cohérents. Je pensais qu'ils rejouaient le Giscardisme en Farce, mais c'est plus haut qu'il faut remonter.

    Certains "néo-libéraux" ne parlent que de "Réforme" (Etienne Mougeotte : "Le Figaro doit soutenir l'effort de Réformes d'un pays qui a vécu avec une cadence de sénateur") mais on voit bien ce que ce terme signifie. Ils peuvent ironiser sur le conservatisme des droits acquis, sur les tabous ossifiés de la sociale-démocratie, mais leur "modernisme" n'est que le fard d'une nauséabonde nécromancie.

    Galimafrée



  • Bush a dit que l'assassinat de Bhutto était un "cowardly act" (un acte lâche). Je ne comprends jamais la conception bushienne des vertus. C'est un acte abject, affreux, atroce, bas, crapuleux, criminel, détestable, épouvantable, haïssable, hideux, honteux, horrible, ignoble, ignominieux, immonde, indigne, infâme, infect, méprisable, odieux, repoussant, répugnant, scélérat, sordide, turpide & vil. Mais je ne vois pas en quoi c'est "lâche". Bush semble toujours croire que la bravoure serait une sorte de vertu cardinale, ce qui en dit long sur la confusion de ses valeurs morales.

    [En parlant de rhétorique, je suis quand même étonné de voir à quel point la boursouflure et l'emphase vide du style chez BHL peut être ridicule. Il faut presque une sorte de talent dans la médiocrité pour rater autant un texte sur un sujet qui était vraiment émouvant et se prêtait donc si bien à un morceau de bravoure. Son quasi-équivalent anglais Chris Hitchens a un article aussi narcissique mais quand même plus intelligent - même si le passage sur la mort étrange de Murtaza Bhutto, le frère de Benazir, est un peu rapide. ]

    [Cela ne se fait pas de le répéter déjà en pleines funérailles, mais voilà un article de Fatima Bhutto, fille de Murtaza Bhutto, publié il y a un mois, contre sa tante. Murtaza Bhutto incarnait l'aile gauchiste du Parti du Peuple Pakistanais et fut assassiné par des policiers dans des circonstances qui restent obscures et où certains ont même soupçonné une responsabilité de sa propre soeur. La famille de Murtaza accuse Benazir et son époux, Benazir répondait que le vrai coupable était son ancien allié PPP le Président Farooq Leghari. Voir l'article du gauchiste Tariq Ali sur le passé mouvementé du PPP - j'ignorais qu'ils avaient même pratiqué des prises d'ôtages contre la Junte du Général Zia, et que la première épouse de Murtaza, épousée pendant l'exil pro-soviétique, la mère de Fatima, l'afghane Fauzia Fasihudin aurait été un agent très ambigu.).
    Je viens d'entendre un spécialiste du Pakistan dire que Fatima Bhutto pourrait remplacer Benazir. Cela prouve la nullité de telles "spécialistes" pour chaîne télé. Il est évident que Fatima représente une faction complètement différente à l'intérieur du PPP et n'obtiendra absolument pas la légitimité de sa tante, qu'elle haïssait et considérait comme l'assassin de son père. Les Bhutto pakistanais semblent tout autant déchirés que la dynastie des Nehru-Gandhi (où Maneka et Varun ont rejoint le BJP).
    Il y aurait un peu plus de chance que le Veuf Asif Zardari la remplace, dans un cas sans précédent qui inverse le scénario classique de la "Veuve héroïque". Mais il faut encore rappeler que Zardari (en plus d'avoir peut-être fait tuer Murtaza Bhutto) a une réputation de complète corruption comme "Monsieur 10%" parce qu'il aurait prélevé 10% sur tous les contrats d'Etat pendant le gouvernement de son épouse, quand elle l'avait nommé "Ministre des investissements". Le PPP aurait peu de chance de l'emporter sur les Militaires avec un tel représentant, quel que soit l'effet de sympathie envers la Martyr dans la province du Sindh.]

  • Une coïncidence un peu effrayante : dans cette case des Uncanny X-Men #189 (1985), Rachel Summers, qui vient d'un futur alternatif, se souvient d'un attentat qui a détruit les Tours Jumelles dans son avenir.

  • Un article fascinant sur l'âge de l'univers (le titre est déjà amusant en utilisant le mot "furphy", un australisme qui signifie "billevesée"). Un nouveau modèle cosmologique propose de se passer de la Matière noire en abandonnant une uniforme répartition de la matière à travers l'espace. Une des conséquences extrêmement contre-intuitive du modèle relativiste est que l'univers n'a pas le même âge selon les régions puisqu'il n'y a pas de temps absolu et que le temps dépend aussi de la vitesse de propagation des zones.

  • Dans les années 60, le gauchisme (peut-être inspiré par Gramsci ?) semblait passer plus de temps à dénoncer l'Idéologie (c'est-à-dire les représentations symboliques faites pour légitimer les pouvoirs) que les pouvoirs eux-mêmes. C'est un des éléments du gauchisme qui m'a souvent agacé, notamment quand ils parlent plus de "violences symboliques" que de discriminations réelles.

    Mais cela dit, il y a une puissance de l'Idéologie qui semble parfois impossible à surmonter. Ainsi les Américains comme les Européens croient encore qu'il y a plus de mobilité sociale aux USA qu'en Europe, alors qu'en fait c'est le contraire.

    Une explication traditionnelle de l'échec de tout socialisme aux USA depuis Tocqueville, Sombart et le Néo-Con Lipset était la thèse de l'exceptionalisme américain et notamment l'absence d'une aristocratie d'origine féodale. Mais cela me semble vraiment discutable : il y a eu bien sûr des cas de "homo novus" (notamment les Barons Voleurs du Gilded Age) mais cela s'est souvent stratifié en une véritable aristocratie. L'exception américaine n'est pas l'absence d'aristocratie mais son invisibilité, son acceptabilité dans la société démocratique malgré tout le Ressentiment égalitariste, une aristocratie qui réussit à faire croire par l'Idéologie qu'elle n'existe pas, qu'elle reste ouverte, qu'elle peut toujours se régénérer par la compétence des hommes nouveaux des autres classes.

  • J'espérais que la démographie soit finalement profitable aux Démocrates aux USA à cause de l'essor des minorités hispaniques (même s'ils deviennent plus conservateurs) et des retraités (qui devraient - si le monde était rationnel - s'intéresser au sort des retraites). C'est un espoir assez fragile. En tout cas, à court terme, d'ici à 2010, c'est le contraire.

    Le nouveau recensement va encore une fois accroître l'importance des Etats conservateurs dans la Chambre des représentants. La Chambre a 435 sièges. Le Texas va passer de 32 sièges à 36, soit 8,3% de la Chambre (on peut imaginer que le Texas en profitera pour aggraver le découpage électoral en faveur des Républicains, mais de toute façon les Démocrates texans votent généralement très conservateur). La Floride passerait de 25 à 27 sièges. Le New York perdrait 2 sièges, passant de 29 à 27. L'Ohio passerait de 18 à 16 sièges.

  • mercredi 26 décembre 2007

    Pénélope et Draupadi



    Au chant XIX de l'Odyssée, Pénélope propose d'épouser celui des Prétendants qui arriverait à tirer une flèche à travers 12 haches d'Ulysse. Ulysse est déguisé en mendiant mais est quand même accepté dans la compétition. Il réussit seul à bander l'arc et à passer l'épreuve sur les 12 haches au chant XXI. Il massacre ensuite tous les Prétendants avec ce même arc.

    L'étrange plan de Pénélope prend tout son sens par rapport au rituel indien du swayamvara, où les princesses sélectionnent un mari par un test. D'ailleurs, selon une version, Ulysse avait obtenu Pénélope de Tyndare parce qu'il avait formé le Serment des Prétendants d'Hélène pendant le svayamvara de la fille de Léda.

    Le livre I du Rāmāyaṇa a la scène où Janaka, roi de Mithila et des Videha, fait un rituel où celui qui pourra bander le Shiva Dhanush (l'Arc divin de Shiva le Destructeur) gagnera la main de sa fille, Sita. Seul le héros Rama, 7e avatar du dieu Vishnou, arrive à bander l'arc et il va même jusqu'à le briser. L'analogie avec l'épreuve d'Ulysse ne va pas encore très loin, mais cette scène de l'Arc de Shiva a l'intérêt d'avoir été filmée par exemple dans ce film indien, Sita Swayamvar (1976).



    Mais là où l'analogie devient vraiment plus proche et intéressante, c'est dans le swayamvara de Draupadi, dans le Mahābhārata (Livre I, 185-192).

    Le roi Drupada veut que sa fille Draupadi épouse le divin héros Arjuna, qui se cache dans la forêt comme un ascète brâhmane avec ses frères. Il organise une épreuve compliquée où il s'agit de réussir à bander un arc puis à faire passer la flèche non à travers 12 haches mais une cible sur une roue en rotation dans de l'eau.

    Arjuna vient déguisé en brâhmane, comme Ulysse est déguisé en mendiant (et comme Robin des Bois est déguisé dans sa propre épreuve de l'arc). Il est accepté à l'épreuve (contrairement au héros Karna, qui semble être de caste inférieure suta). Arjuna est bien sûr le seul à réussir. Ensuite, comme les autres Prétendants, de caste chevaleresque kshatriya, n'acceptent pas un concurrent brâhmane et l'attaquent, il massacre la plupart des Prétendants de son arc.

    L'analogie est donc bien plus profonde. Dans les deux cas, il faut bander l'arc pour montrer sa force et passer un appareillage compliqué pour montrer son adresse. Dans les deux cas, le héros est déguisé comme s'il n'était pas un noble (même si la classe brahmane ne peut se comparer à un simple mendiant). Dans les deux cas, il massacre les Prétendants. La grande différence est qu'Ulysse est déjà marié à Pénélope et qu'il vient seulement retrouver sa légitimité, alors qu'Arjuna vient conquérir incognito ce symbole de souveraineté.

    mardi 25 décembre 2007

    Le stéréoréalisme antique

    L'art classique n'a jamais existé et est une invention de modernes nostalgiques (c'est de sa faute). Les statues anciennes étaient sans doute horriblement peintes et nous choqueraient dans leur "Kitsch" hyperréaliste. L'exposition des "Dieux Peints" de la Staatliche Antikensammlungen und Glyptothek de Münich est passée par le Vatican et est actuellement à Harvard jusqu'au 8 janvier.

    Via ce site, un exemple frappant avec l'Athéma Lemnienne.

    samedi 22 décembre 2007

    Assiégés par les sièges robots



    Marx dit dans un des passages célèbres de la Critique de l'économie politique (un des rares lisibles, juste avant la phrase célèbre sur sa nostalgie pour l'art grec) que la technique n'est que du mythe solidifié et que le télégraphe finit par surpasser le divin Hermès. "Alle Mythologie überwindet und beherrscht und gestaltet die Naturkräfte in der Einbildung und durch die Einbildung: verschwindet also mit der wirklichen Herrschaft über dieselben." Le dieu Héphaïstos avait créé des trônes mobiles pour les Olympiens mais Jelte van Geeste de l'Université de Design d'Eindhoven a inventé les sièges automatiques pour universités.

    Il suffit de passer une carte RFID et le robot vous suit dans la bibliothèque pour pouvoir lire n'importe où, puis repart se ranger tout seul quand vous quittez la salle de lecture. Cela pourrait peut-être gêner la circulation dans les travées et je doute que des bibliothèques jugent ces investissements importants. Même pour un paresseux comme moi, ces chaises automates ne paraissent pas indispensables dans une bibliothèque. En revanche, dans une université - à condition qu'elle soit de plain pied et sans escalier -, on pourrait imaginer que ce soit plus facile pour transporter plusieurs sièges d'un seul coup. Tout un essaim de chaises pourrait en effet suivre un enseignant ou un appariteur.

    jeudi 20 décembre 2007

    Whigs



    En France, il ne me viendrait pas à l'idée de ne pas voter pour le PS - même si Royal et Delanoé m'agacent.

    Si j'étais britannique en revanche, il paraît évident que je n'aurais pas le choix et devrais voter pour les Libéraux-Démocrates, laïcs pro-européens, et qui ont résisté à la guerre en Irak contrairement à ces traîtres cléricaux du Parti travaillistes. Cela n'est pas si évident d'avouer aussi franchement son athéisme dans un pays anglo-saxon (Mitterrand louvoyait toujours autour du sujet ici).

    Comment le Labour a-t-il pu passer d'un syndicaliste quasi-marxiste comme Neil Kinnock (je me souviens encore de ma tristesse après la défaite de 1992) à des dévots néo-conservateurs comme Blair et Gordon, qui n'ont que leurs superstitions à la bouche ?

    I should seek professional help



    Les partisans de Bush aimaient utiliser l'expression pseudo-médicale "Bush Derangement Syndrome" (haine irrationnelle anti-Bush) pour discréditer toute critique contre leur Président abruti.

    C'était idiot, mais je commence vraiment à me demander si dans mon cas, il n'y a pas un analogue de ce "Syndrome". Je suis tellement victime de mon S*rk*zy Derangement Syndrome (oui, j'évite son nom, j'ai l'impression de dire Voldemort ou Sauron), que ma première réaction quand j'ai entendu que le Time faisait de Poutine son homme de l'année a été : "Ouf, au moins ce n'est pas le petit escroc servile et suffisant, mais juste un autocrate de plus".

    Le Canard enchaîné
    racontait (la semaine dernière ?) que le médiocre culotté avait dit à sa Garde des sceaux d'envoyer un doigt d'honneur à ses détracteurs ("Fais-toi plaisir !").

    Cela résume tellement bien sa politique. C'est l'impression que j'ai en permanence. Notre futur n'est pas totalitaire, mais dans cette vulgarité berlusconienne, cette désinvolture décomplexée de l'arrogance. Ce n'est pas "a boot stomping on a human face - forever", pour reprendre la formule d'Orwell, mais "un doigt d'honneur - tout le temps".

    Je voulais jouer au laïcard scrogneugneu comme d'habitude sur le fait que le Président bafoue les principes fondamentaux en conservant cette tradition de Chanoine. Mais depuis que j'apprends qu'il a emmené Jean-Marie Bigard au Vatican, je n'arrive plus à m'indigner. Je ne sais même pas s'il insulte plus la République laïque ou le dirigeant de son église...

    Then I throw the Fossil over their head



    I had a few creationist students today who kept complaining that science was a dogmatic belief like any other (Nietzsche would be happy) and that their favorite beliefs should be taught equally. I really should take some anger management classes. I smiled and pretended that there could be some debate about their utter nonsense.

    But here is what I would have loved to say, if I did not want to remain tactful and courteous:

    mercredi 19 décembre 2007

    Si l'arène métaphysique était une campagne américaine


    Isaac, Ismaël, Iphigénie et Rohita



    C'est aujourd'hui l'Aïd el-Kebir, Grande Fête du sacrifice (al-Adha). Sauf chez les Musulmans turcs où c'est demain (cela commence le 10 Dhul Hijja 1428, fin de la période du Pélerinage).

    Genèse 22 raconte comment Abraham dut sacrifier son fils Isaac dans la terre de Moriah (Morija) mais un Ange vint substituer un bélier et ce lieu fut appelé Jehova Jiré ou Adonai-yireh, juste après qu'Abraham eut abandonné Ishmael dans le désert de Paran.

    Le Coran reprend la même histoire dans le verset 37 (sourates 99-113), mais sans nommer le Fils sacrifié. Comme les Arabes ont la même tradition que les Juifs sur leur ancêtre Ismaël (Ismā'īl), ils commentèrent donc le passage dans le sens inverse de la Genèse juive : c'était Ismaël et non Isaac qui était offert en sacrifice par Abraham. Un argument particulièrement sophistique des commentateurs musulmans est que Dieu avait promis une descendance nombreuse à Isaac et donc ne pouvait se contredire en demandant le sacrifice, mais dans l'ordre de la Genèse il promet aussi une descendance nombreuse à Ismaël en Genèse 16 & 21 ! De toute manière, il faut qu'Ibrahim tue son fils favori, et donc les deux versions ne peuvent que diverger.

    Une troisième version, rare mais intéressante, est que l'ange n'intervint pas et qu'Ismaël fut vraiment tué ! [Plus tard, la secte chiite hérétique des Baha'is prit tellement de liberté irénique avec la légende qu'ils expliquèrent qu'Ismaël était identique à Isaac ou que leur identité était symbolique]

    On pense aussi bien sûr beaucoup plus tard à un autre père qui doit sacrifier son enfant chez Euripide, Agamemnon, qui doit tuer Iphigénie pour apaiser Artemis à Aulis, mais celle-ci substitue une biche et l'envoie en Tauride, où elle sauvera ensuite son frère Oreste d'un sacrifice sanglant (Pour l'épicurien Lucrèce, Iphigénie était la preuve suprême de l'horreur de la religion alors que pour ce taré de Kierkegaard dans Frygt og Bæven le sacrifice d'Abraham est au contraire le sommet du sublime religieux).

    Mais il y a un autre mythe ancien hindou (voire védique), celui de Rohita ("le Rouge"), raconté par exemple (par allusions) dans le Yajur Veda et, plus précisément dans le Brahma Purana et le Brahmana Aitareya - que le hasard fait que je lisais hier soir dans le manuel de Louis Renou sur l'Inde classique, §572.

    Le roi Hariçcandra n'avait pas de fils. Le dieu Varuṇa (dieu des océans et des serments) lui en promet un, à condition qu'il le lui sacrifie. L'enfant est Rohita, mais Hariçcandra ne veut pas l'immoler. Rohita grandit et s'enfuit dans la jungle pour échapper à son destin. Varuṇa frappe alors le roi Hariçcandra d'une maladie (hydropisie). Rohita propose alors de se sacrifier, mais le Dieu du tonnerre Indra l'en dissuade. On substitue alors le fils puiné d'un brahmane, un certain rishi Çunahçepa Ajigarti (qui ne veut plus être un poids pour ses parents), à Rohita. Mais alors que Çunahçepa (Shunahshepa) va bruler sur son bucher, il appelle à l'aide Uṣas, la déesse de l'Aube (Eos), qui vient le sauver du sacrifice (dans une autre version, c'est un hymne de Cunacepa à Varuna qui l'arrête).

    Le Rig-Veda V, 2, 7 Hymne à Agni (dieu du Feu), est très allusif :

    Toi qui a délivré d'un bucher Śunaḥśepa lié pour mille vaches, parce qu'il avait prié avec ferveur,
    De même, Agni, délivre nous de nos liens qui nous lient, quand tu sièges, ô Prêtre savant.


    [Shunahshepa fut ensuite adopté par Vishvaamitra et fut rebaptisé Devaraata.]

    [En revanche, je crois que ce prince rouge Rohita n'a pas de rapport avec la Rohitâ, fille de Brahmâ, qui avait l'apparence d'une jeune biche dans le même Aitareya Brahmana, malgré toute la coïncidence avec l'Iphigénie remplacée par une biche...]

    Les parallèles entre Hariçcandra/Abraham et les enfants Isaac/Ismael et Rohita/Shunahshepa me semblent assez faciles. A chaque fois on a 1) désir de paternité, 2) sacrifice infanticide, 3) ersatz de holocauste. Jehovah/Allah imitait donc un sacrifice à Varuṇa (qui avait l'air bien plus littéral), un des dieux védiques primordiaux, qui fut réduit par la suite à un simple Okeanos/Poseidon.

    Poseidon a aussi des mythes assez proches dans les versions crétoises : Poseidon offre un taureau à Minos à condition que celui-ci le lui sacrifie, mais Minos garde le taureau, Poseidon se venge en unissant Pasiphaé au taureau et engendrant Asterion le Minotaure. Une autre version dit qu'Idoménée promit de sacrifier la première personne qu'il rencontrerait s'il revenait et ce fut son fils ou sa fille. Qu'il le fît vraiment ou qu'il substituât un simulace, il fut maudit et exilé.

    lundi 17 décembre 2007

    Le feuilleton soap de notre Nouveau Riche National



    Ah, finalement, ce n'est plus Laurence Ferrari (comme le disait la presse anglaise) ni Carole Bouquet (comme le disait une rumeur plus ancienne), ni Jodie Foster (qui a fait un autre coming-out), c'est officiellement Carla Bruni, intrônisée Première Concubine Nationale.

    Ce qui m'étonne le plus n'est pas ce qu'elle peut trouver au Chef hystérique (elle a déjà été avec Donald Trump, donc on ne peut pas s'attendre à des signes de goût), mais plutôt pourquoi il a choisi d'afficher leur relation à Disneyland.

    Il est Président, il pourrait se montrer à l'Opéra ou n'importe où mais il semble juger qu'un parc d'attraction pour enfants avec oreilles de Mickey est l'endroit le plus romantique pour des premiers rendez-vous de la phase de cristallisation.

    Ou alors après le Barnum Kadhafi, c'était la manière pour notre Narcisse de se venger en redevenant le nombril du monde.

    Je ne cesse de dire qu'il faut qu'on résiste à la tentation de ne parler que de sa vie vulgaire, mais je tombe dans le piège quand même.

    Comics de la semaine (12/12/2007)



    Tiens, aucun éditeur indépendant cette semaine, désolé.


  • DC

    • Booster Gold #5
      Booster Gold voyage dans le passé à l'époque de l'album d'Alan Moore et Brian Bolland, The Killing Joke (1988, une des rares oeuvres d'Alan Moore que je n'aime pas), prétendument pour sauver Barbara Gordon (Batgirl) de l'attaque qui l'a laissée paraplégique.

      Et là, Booster Gold découvre soudain qu'il est impossible de changer le passé.

      Cela me paraît être un problème énorme.

      Désolé, ça fait marotte de Geek, mais chacun a son propre seuil de non-crédibilité.

      J'ai pourtant personnellement tendance à préférer les histoires où on ne peut pas changer le passé. C'était ainsi que fonctionnait l'univers DC de l'Age d'Argent. Superman ne pouvait pas sauver Krypton. C'est sans doute la théorie la plus cohérente pour ne pas avoir de dilemmes moraux inextricables.

      Mais depuis la Crise des Terres infinies de 1986, où le Spectre a modifié le Big Bang pour recréer l'univers DC, on sait que le passé peut être modifié - le crossover avait d'ailleurs une théorie temporelle particulièrement absurde puisque la Crise se déroulait "simultanément" à travers plusieurs époques, la Vague d'Antimatière attaquant à la fois le XXe et le XXXe siècle.

      Une quantité incroyables d'histoires dépend de ce fait. Les vilains DC passent même leur temps à modifier le passé pour créer des versions alternatives. Non seulement on peut changer le passé, mais ça n'arrête pas ! Dans la série même de Booster Gold, on dit qu'ils agissent pour empêcher les autres de changer le passé ! Si c'est impossible, à quoi servirait-il ?? Et soudain, Geoff Johns change la règle, sans aucune explication logique.

      J'ai beau préférer la théorie de l'immuabilité du passé, elle ne peut plus être cohérente dans l'état actuel de l'univers DC, qui utilise la théorie inconsistante du passé altérable. J'en ai vraiment assez que Johns piétine tout le temps ainsi la cohérence de son univers de manière arbitraire. Il doit bien être conscient des conséquences absurdes que cela aurait pour toutes ses histoires. On sait bien qu'ils vont continuer à écrire des histoires où le passé peut être changé. Décréter soudain que ce n'est pas possible seulement pour Barbara Gordon est complètement ad hoc. Or le principe d'un Univers de comics, c'est la continuité.

      Et non, je ne dis pas ça seulement parce que la vraie Batgirl (pas l'abominable ninja en latex SM actuelle qui résume si bien l'horreur grim & gritty depuis 20 ans) me manquerait. Je souhaite aussi que Barry Allen reste mort ou que Barbara Gordon reste Oracle, mais il n'est pas possible de dire qu'il y a une loi cosmique particulière dans ce cas-là et pas dans d'autres. Certes, la fin revient contredire cette nouvelle loi mais c'est encore pire.

      Les dessins de Dan Jurgens et Norm Rapmund sont en revanche un bel hommage à l'album original de Brian Bolland. Un très bel épisode avec la très regrettée Batgirl, mais une idée arbitraire et qui n'a aucun sens.
    • Captain Carrot and the Final Ark! #3/3
      Quelle déception. On a vraiment l'impression que les scénaristes improvisaient leur histoire. Ils ne retombent pas bien sur leurs pieds. Les animaux de cartoons de Terre-26 (Terre-C, on apprend aussi que Terre-C- existe toujours) s'enfuient d'une fonte des Pôles vers la Terre classiques mais passent par un Boom Tube des Nouveaux Dieux qui les adaptent aux lois de la nature de l'univers normal. Cela les retransforme tous non en personnages de cartoons, mais en animaux normaux mais intelligents. Je suppose que cela ne durera pas et qu'ils reviendront vers leur Terre et leur forme anthropomorphique mais quel est l'intérêt de ce gag ? Ou bien veulent-ils en fait faire un lien entre ces animaux et ceux du Grand Desastre de Kamandi qui s'annoncent ?

      Tout cela serait pardonnable, si c'était drôle. Mais franchement, quelle que soit la qualité des dessins, on ne rit pas et la fin donne une impression d'être bâclée rapidement.
    • Green Lantern Corps #18 (Partie X), Green Lantern #25 (Partie XI), Tales of the Green Lantern Corps: Ion #1, Green Lantern Corps #19 (Epilogue).
      C'est la fin de la guerre entre le Corps des Green Lanterns et tous leurs ennemis conjurés dans le Corps de Sinestro. C'est aussi le plus grand changement dans l'histoire des Green Lanterns avec l'annonce d'une nouvelle prophétie sans précédent : il y aura en tout 7 Corps, qui correspondent à sept couleurs et sept émotions fondamentales des êtres conscients : Lanterne Verte (Volonté), Jaune (Peur), Violette (Amour), Rouge (Haine), Indigo (Compassion), Orange (Cupidité), Bleue (Espérance). Je ne suis pas vraiment enthousiasmé par l'idée mais Geoff Johns essaye de la placer depuis plusieurs années, depuis qu'il a fait de la Vulnérabilité au jaune l'incarnation de la Peur. La diférence entre Volonté et Espérance, ou entre Amour et Compassion ne m'apparaît pas assez claire pour en faire des variables fondamentales. Les Gardiens se sont adaptés au combat contre le Corps des Lanternes Jaunes de Sinestro en abandonnant le principe de non-violence, ce qui déclenche la scission d'une paire de Gardiens qui vont créer les Lanternes Bleues.

      L'Anti-Monitor se fait vaincre beaucoup trop facilement - alors que je ne comprends pas vraiment l'omnipotence de Superman-Prime. L'arrivée d'une Huitième Lanterne, la Lanterne Noire, était assez prévisible. Il peut s'agit d'un nouvel aspect de Nekron ou d'Entropy (Krona).

      GLC 18 a juste un long combat du nouveau Ion, le Daxamite, qui sert de métaphore sur la xénophobie. L'essentiel se passe dans GL 25, les autres n'étant que des épilogues.
    • Salvation Run #1/7
      DC copie sur le voisin. Marvel a eu un énorme succès avec leur série récente où Hulk était exilé par les superhéros sur une planète lointaine et revenait avec une armée pour se venger. Ici, un groupe considérable de supervilains (j'en compte 28) a été téléporté sur une planète prison. Le nombre important signifie qu'on va avoir une sorte de Lord of the Flies avec pas mal d'éliminations des vilains les plus obscurs comme d'habitude. Les vilains sont surtout des ennemis de Flash puisqu'ils viennent d'assassiner Flash IV (Abra Kadabra, Captain Cold, Heatwave, Mirror Master, Weather Wizard), les Fatal Five et quelques ennemis de Batman (Joker, Clayface, Mr Freeze). Un des personnages que je ne comprends pas est Effigy (quel nom idiot pour un personnage qui a des pouvoirs thermiques...). Ne peut-il pas voyager dans l'espace ?? N'est-ce pas typiquement le genre de personnages qu'on ne peut pas envoyer comme prisonnier dans une planète-prison sans gardiens puisqu'il lui suffit de s'envoler ???

      J'hésite à continuer. J'aime bien le concept d'une bd sur des vilains entre eux. Mais d'un autre côté, il y a le Joker dedans. Lire ses dialogues censés être drôles est pour moi comme entendre un grincement de craie sur un mur. Je n'aime pas Batman mais je me demande si ma haine du Joker n'est pas une des causes principales. Je déteste le fait que l'univers DC nous le fasse tout le temps subir comme leur vilain principal alors qu'il n'a aucun intérêt à part de se déguiser en clown et de ricaner bêtement.
    • Wonder Woman #15
      Une bonne histoire où la nouvelle scénariste Gail Simone arrive à jouer sur la corde mythique du personnage, qui est l'aspect qui me semble le plus intéressant et le plus sacrifié par certains autres auteurs.

      L'île des Amazones va être attaquée par une bande de mercenaires et un des secrets d'une faction extrémiste est découvert : Myrto, Charis, Philomèle et Alcyoné, quatre Amazones qui vont remplacer le rôle de Shim'Tar ou de la guerrière Artemis.

      Wonder Woman cherche à négocier avec divers Dieux dont Odin, Raijin (pourquoi pas plutôt Amaterasu ?), Bastet (on imaginerait plutôt Isis, mais Bastet a joué un rôle dans la recréation de Themyscira), le Mage Shazam, et finalement le dieu polynésien des cieux Kāne Milohai (appelé "Kane Miohai"), pour un moyen de retourner sur Themyscira. J'aime aussi beaucoup l'utilisation que Diana fait de son lasso de vérité. Cela fait très longtemps que c'est un élément de base du personnage et pourtant personne ne l'avait aussi bien utilisé que dans cette scène où elle dévoile la vraie vie intérieure de sa cible.

  • Marvel

    • Fantastic Four #552
      Ah, voilà qui est mieux. Je m'étais laissé prendre au piège la dernière fois et croyais vraiment qu'ils allaient faire de Reed un monstre amoral et froid - après tout, c'est bien ce qu'ils ont en partie fait pendant Civil War où il a créé le Goulag extra-dimensionnel et un clone cyborg de Thor. Mais on revient à la normale avec un épisode très traditionnel qui consiste surtout en La Chose, toujours très humain dans les dessins de Paul Pelletier, tapant pendant plusieurs pages sur Dr Doom. Pas très innovant mais pas désagréable, et une façon habile d'essayer d'adoucir les mauvaises impressions laissées par Civil War ou Illuminati.
    • New Warriors #5
      Bof. C'est tout ce qu'ils ont trouvé, refaire une équipe d'adolescents qui se font massacrer pour répéter à nouveau que la Loi d'immatriculation d'Iron Man pouvait se justifier ? Un peu décevant.
    • Nova #9
      Nova continue son enquête au bord de l'Univers, à l'intérieur d'un crâne de Dieu mort. Le personnage de Cosmo, le chien russe puissant psi, était amusant mais l'histoire me laissait un peu froid. Le seul intérêt est de voir progresser le Virus de la Technarchie qui risque de reprendre le contrôle de Nova.
    • Spider-Girl (vol. 2) #15
      Ce numéro spécial de 38 pages est le 10e anniversaire de Spider-Girl, créée dans What If? #105 (1998). Cela fait donc dix ans que la fille future de Peter Parker nous présente son propre coin de l'univers Marvel régi par Tom DeFalco ("Terre-982"). Le style de Spider-Girl est particulier. Il tente d'être plus naïf et plus traditionnel que les comics actuels, mais il renvoie en même temps trop à d'anciennes histoires de Spider-Man pour être complètement accessible par de jeunes lectrices. Les histoires reposent souvent sur des questions de généalogie assez peu excitantes : de quel personnage des anciennes histoires de Spider-Man tel ou tel personnage va-t-il être le fils ou la fille ? Le prétexte pour cet histoire d'anniversaire est la lutte entre deux vilains, Hobgoblin et Black Tarentula, lutte dans laquelle May Parker est mêlée sans vraiment le comprendre. Il y a de nombreuses scènes où elle semble d'ailleurs exagérément naïve - notamment quand le successeur de Doc Strange, Doc Magus, lui offre son aide. On voit passer dans l'épisode tous les personnages principaux de l'univers Marvel 25 ans dans le futur, les Fantastic Five (qui sont une version alternative reposant sur l'époque où Tom DeFalco était le scénariste des Fantastic Four) et les Avengers Next. Mais si on le prend comme une présentation express de l'univers MC2, c'est assez bien fait.
    • X-Men: Die By the Sword #5/5
      Une assez bonne surprise. Depuis une vingtaine d'années, Chris Claremont tente de revenir à l'époque où il était le scénariste le plus adulé du grand public avant de devenir quasiment le symbole de l'outrage du temps. Il fait ici une reprise assez directe de thèmes d'Alan Moore sur Captain Britain vers 1980 et sur la brillante série Excalibur de Claremont et Alan Davis vers 1989. La surprise vient du dessinateur Juan Santacruz, qui réussit de manière assez bluffante à imiter le style d'Alan Davis - on peut même soupçonner parfois des copies assez directes et cela donne l'impression d'un collage de dessins de Davis.

      L'histoire - au titre au marketing un peu trompeur puisqu'il ne s'agit pas vraiment des X-Men - est un crossover de l'équipe actuelle d'Excalibur et des Exiles (dont je ne m'étais pas rendu compte à quel point ils étaient aussi des reprises de concepts d'Excalibur, ces équipes sont vraiment faites pour un crossover !). C'est le retour de tous les concepts de Captain Britain. Jim Jaspers, l'omnipotent Premier ministre fou qui était une parodie de Margaret Thatcher, et l'omnipotente machine à tuer Fury reviennent pour affronter la déesse Roma, gardienne de l'Omnivers, et son armée de Captain Britains de diverses Terres parallèles. Le dieu Merlyn, le père de Roma, qu'on a déjà vu mourir plusieurs fois, est lui aussi de retour pour détrôner sa fille.

      Ce n'est pas très original mais c'est quand même agréable. Le problème des vilains omnipotents est que leur menace est inversement proportionnelle à la quantité de leurs apparitions. Galactus est devenu une plaisanterie. Jim Jaspers et The Fury sont en train de le devenir aussi : vous ne pouvez plus craindre des vilains omnipotents quand ils passent leurs temps à se faire battre. Je pensais que Claremont s'en tirerait plutôt en "annulant" les omnipotents entre eux, peut-être avec Jamie Braddock (le frère maléfique de Captain Britain) en plus, qu'il a certes déjà trop utilisé.
  • dimanche 16 décembre 2007

    Passage au 2.0

    Kubrick n'est pas mort, voilà ma première Vidéo.

    Autant dire que dans notre contexte de crise politique, culturelle, morale et bientôt économique, j'avais un message vraiment essentiel à adresser au Monde.



    Oui, j'ai une aussi sâle tête qu'un Martinon, avec les valises sous les yeux en plus. Je vous préviens tout de suite que je détruirai tout commentaire demandant que je m'entraîne avec des cailloux pour avoir une élocution intelligible.

    Et non, je ne sais pas pourquoi ma WebCam a coupé les dernières secondes.
    La vidéo commentée est celle-ci.

    EDIT : Ruben Bolling a un bon dessin sur l'exhibitionisme YouTube...

    μακάριοι οἱ πτωχοὶ τῷ πνεύματι

    samedi 15 décembre 2007

    Forfaiture



    Je n'aime pas tellement le ton de la tribune de cette prof de droit public (qui regrette qu'on ne puisse guillotiner le Président pour trahison) mais sur le fond elle posait il y a deux mois une question qui ne me paraît pas délirante : comment peut-on admettre que le Président bafoue ainsi de manière si claire la volonté populaire ?

    Le Président dira qu'il l'avait dit avant la campagne et qu'il ne prend donc pas le pays en traître. Certes, mais sa victoire n'est pas un Blanc-seing pour toute sa politique. Je ne sais si la théorie rousseauiste de la Volonté générale est vraie mais je sais en tout cas que la théorie hobbesienne de la Toute-puissance de l'exécutif ne peut plus être admise.

    J'étais favorable au TCE parce que je pensais qu'il était une amélioration par rapport au Traité de Nice. Cependant le peuple a parlé clairement contre le TCE et ce que le Peuple souverain a décidé, seul le Peuple Souverain pourrait le dissoudre. Le référendum est nécessaire même si majorité et opposition préfèrent ne pas en parler.

    Se tirer une balle dans le pied

    Il faudrait trouver un nom pour ce genre particulier de contradiction performative. Après certains Musulmans qui font des émeutes violentes contre des cartoons qui ont osé insinué que Mahomet pouvait avoir incité à la violence, des terroristes corses posent des bombes dans plusieurs maisons, dont des proches du préfet assassiné Claude Erignac, pour protester contre le verdict qui montrait que le principal suspect avait pris part à l'assassinat de Claude Erignac. Oui, c'est sans doute la meilleure façon de prouver votre propre stupidité voire la véracité de ce que vous voulez dénoncer...

    Dans un genre proche, des sites islamistes se sont, paraît-il, enthousiasmés par la rumeur que le dessinateur des cartoons anti-Mahomet aurait soudain brulé (et que les médias cacheraient ce Châtiment divin). C'est bien entendu faux, mais même si c'était le cas, comment ces tarés peuvent-ils croire que leur Divinité lunaire prétendument omnipotente met un tel délai pour lancer sa colère ignée ?? Il a un décalage de deux ans pour se réveiller ? Le fanatisme doit vraiment avoir des effets pires que l'absinthe...

    mercredi 12 décembre 2007

    Galimafrée



  • Tout le monde fait remarquer que Al Qaeda (et les diverses organisations qui se réclament plutôt de ce nom) a décidé de déposer sa marque autour du 11. Les attentats récents en Algérie ont été le 11 décembre, le 11 juillet (camion à Lakhadria), et le 11 avril (deux explosions simultanées à Alger). Il y avait eu aussi le 11 septembre 2001 à New York, le 11 avril 2002 à Djerba, le 11 mars 2004 à Madrid. Mais on peut se demander pourquoi des fanatiques sunnites utiliseraient des repères du calendrier international et pas le calendrier musulman religieux. De toute évidence, même ces occidentalophobes ont plus le sens du marketing qu'autre chose... J'imagine que la date du 11/09 était arbitraire (non, Ben Laden ne doit pas se soucier de la mort d'Allende) et qu'ensuite les copycats veulent créer une superstition sur le chiffre Onze.

  • Mike Huckabee, le candidat pasteur baptiste (par ailleurs recordman de condamnations pour violations de l'éthique au Congrès) a attaqué son concurrent Mormon, Mitt Romney, en lui demandant s'il était vrai que pour eux "Jésus est le frère de Satan". Ca me fait rire (surtout quand Romney refuse de répondre sur le fond et geint que c'est pas bien d'attaquer la famille) mais c'est un peu de mauvaise foi, pour insinuer que le Mormonisme serait sataniste (comme une secte finalement plus respectable comme les Yezidis).

    Pour les Mormons, Dieu a été un mortel (c'est déjà un point plus bizarre) qui s'est divinisé et il est le Père de Jésus et de tous les Anges, donc aussi de Satan.

    Mais ensuite, le Jésus céleste est une Personne de la Trinité comme dans le Crédo de Nicée et donc sur ce point de christologie la différence n'est pas si énorme avec les Chrétiens non-Josephsmithistes. Le Jésus mormon s'est incarné via la Mère terrestre (mais le Mormonisme a aussi une "Mère céleste", comme certains Catholiques orthodoxes grecques qui parlent de la Θεοτόκος) et il n'est donc pas le frère de Satan dans son incarnation.

    Mais si cet escroc de Huckabee veut vraiment attaquer le Mormonisme, il y a des cibles bien plus ridicules dans le Livre de Mormon. Ce taré de Joseph Smith, le Mahomet des Mormons, est maintenant une partie de la Déité sur la planète Kolob avec son nombre inconnu d'épouses. C'est quand même plus drôle encore qu'un point obscur d'angélologie.

  • J'aime bien la présentation du Mormonisme dans cet extrait de South Park. Même si la fin, typiquement pragmatiste au sens originel (peu importe votre croyance débile si elle vous rend heureux), est curieusement consensuelle, le courroux de Stan contre la stupidité du Mormonisme ("it's not a question of faith, it's a question of logic!") est assez rafraichissante.

    South Park - All about Mormons (cut)



    Hélas, l'histoire racontée à la fin sur la sceptique Lucy Harris, et qui prouve de manière si évidente l'escroquerie de Joseph Smith, n'est pas exactement celle que croient les Mormons. Martin Harris semble avoir été encore plus dérangé que Smith, et peut-être était-il plus sa victime que son complice.

    J'ignorais que par la suite un autre des complices, James Strang écrivit aussi sa propre version et fit sécession de la secte avec ses propres "plaques".

  • mardi 11 décembre 2007

    Comics de la semaine (5/12/2007)



    La nouveauté est qu'après des mois d'hésitations et trente (30 !) numéros d'essai, j'ai décidé d'arrêter mon abonnement hebdomadaire à Countdown to Final Crisis. Je suis d'habitude presque un DC Zombie mais il y a des limites à tout, surtout quand ils choisissent de se concentrer sur la partie de l'univers DC que j'aime le moins, le Kirbyverse de Jimmy Olsen et des Nouveaux Dieux. Je n'aimais déjà pas tellement 52, qui était pourtant clairement meilleur. Cet hebdomadaire marchait aussi mieux : il a réussi à tenir autour de 100 000 exemplaires pendant un an alors que la dernière fois, Countdown était tombé à 75,000. Bien sûr, 75,000 hebdomadaires signifie quand même 300,000 mensuels additionnés, ce qui en fait toujours un énorme succès pour DC... Les meilleurs titres mensuels actuels comme Justice League et Justice Society tourne autour de 100,000 par mois.

  • DC Comics

    • Atom #18
      Un numéro relativement réussi, même si Gail Simone continue à lancer des choses un peu au hasard sans qu'on comprenne toujours où elle veut en venir : pourquoi Wonder Woman connaît-elle le langage des robots miniaturisés ? Que sont au juste ces extraterrestres polymorphes et hypnotistes ? Il y a aussi des sous-entendus un peu curieux sur le pouvoir de séducteur du héros, que je n'avais pas remarqué jusqu'ici : pourquoi dit-il que depuis qu'il est à Ivy Town toutes les femmes sont attirées par lui ?? C

    • Justice League of America #15
      Tiens, après un an, je me suis enfin habitué au style d'Ed Benes qui me révulsait tant. Je crains que je n'ai pas de bonnes raisons d'ailleurs car c'est peut-être parce qu'il continue d'en rajouter en cheesecakes. Mais j'ai aimé le numéro surtout parce que cette histoire assez prévisible de Ligue de Justice contre Ligue d'Injustice arrive à sa fin et que le scénariste Dwayne McDuffie a au moins eu l'occasion de faire un peu briller Firestorm, qui en a bien besoin depuis la suppression de son titre. B

    • Justice Society of America #11
      Apparemment, Geoff Johns croit vraiment qu'il est utile de recréer de nouvelles versions de personnages aussi obscurs que Mr. America ou Judomaster. C'était amusant dans les années 80, quand Roy Thomas le faisait, mais à présent on attend toujours que les membres de la Société soient un peu plus approfondis. Peut-être que DC Comics n'a pas le choix s'ils veulent pouvoir conserver le copyright de ces personnages ?
      EDIT : Oh, en fait, la nouvelle Judomaster avait été créée dans Birds of Prey de Gail Simone. Johns "consolide" donc ensemble les personnages issus de Terre 2.

      En revanche, je suis un peu plus intéressé par le retour vers Terre-2 qui s'annonce. Ce ne sera pas exactement la Terre-2 d'avant la Crise mais des indices laissent penser qu'on y reverra une certaine continuité, avec le vieux Robin ou la Huntress fille de Bruce Wayne. B


  • Indépendants

    • Dynamo 5 #9
      Je pensais que les complications de Gage (Scatterbrain) dureraient plus longtemps mais on a déjà la résolutions de la situation du #8. Jay Faerber continue d'installer graduellement son univers de superhéros - les 5 enfants Dynamo vivent dans le même monde que la famille de Noble Causes. Un des aspects du Captain Dynamo est qu'il n'était pas seulement un séducteur mais qu'il se servait même de son pouvoir de polymorphie pour abuser les jeunes filles - un peu comme Zeus se faisant passer pour Amphitryon. On savait déjà que Captain Dynamo était un salaud - il avait essayé d'abuser de Liz Noble - mais le portrait du pseudo-Superman est donc encore plus sombre. B

    • The Sword #3

      Le ton a changé rapidement et l'héroïne Dara Brighton a vite appris à se servir de son épée magique, qui lui donne une force surhumaine et peut régénérer celui qui la porte - elle est assez ingénieuse pour appliquer aussitôt les pouvoirs curatifs de l'épée.

      Un très bon épisode d'action très violente. D'habitude, je n'apprécie pas l'inflation actuelle de tripailles, mais je ne sais pourquoi le ton assez froid des frères Luna rend ce sang presque abstrait. Et il faut reconnaître que c'est cathartique après les deux numéros où la paraplégique Dara n'apparaissait que dans la figure de la vulnérabilité totale. A

  • Marvel

    • The Order #5
      Matt Fraction veut de toute évidence insister sur le cadre d'arrière-fond de Los Angeles. Il développe toute une histoire sur le déménagement dans Hollywood et crée une nouvelle équipe de vilains qui s'appellent les Black Dahlia. Il fait aussi une histoire sur un personnage qui semble être une allusion à Paris Hilton (allusion à la vidéo), Britney Spears (star ado) ou Jessica Simpson (sexualisation utilisée par son père) - ce qu'on a vu aussi récemment dans Freedom Fighters, qui a un ton très proche. Il y a aussi des Tortues mutantes godzillesques et des mythes hopis. B+
  • Presque aussi nulle que David Martinon


    Non, je fais dans l'hyperbole, personne ne pourrait être aussi ridicule que la fin de race à tête d'abruti futur maire de Neuilly.


    Mais la nouvelle porte-parole de la Maison blanche (qui présente certes mieux), Dana Perino (35 ans) est quand même proche :


    She indicated last week she was asked about the Cuban Missile Crisis in reference to President Putin's comparison of the U.S. missile defense shield program to the Cuban Missile Crisis. From the show:

    "I was panicked a bit because I really know about ... nothing about ... the Cuban Missile Crisis. It had to do with Cuba and missiles, I'm pretty sure."


    Il y a aussi cette scène hilarante jeudi dernier le 6 décembre quand elle s'enfonce dans les mensonges de Bush sur l'Iran, et où les journalistes se réveillent enfin.

    dimanche 9 décembre 2007

    Rigveda



    Les écritures indiennes sont tout un corps énorme de traditions s'écoulant sur des millénaires, intégrant des textes dits védiques de -1200 à des odes plus mystiques des innombrables écoles d'interprétations. Pour imaginer un équivalent occidental, il faudrait que les divers textes païens européens de la mythologie grecque aient été intégrés en un tout continu dans les philosophies grecques puis gnostiques dans de nouvelles interprétations, si Pythagore et Platon avaient été plus uniquement des prophètes-gourous et s'ils n'avaient pas contribué à séparer λόγος (d'origine mathématique) et μῦθος.

    L'Hindouisme a en effet intégré une littérature épique et religieuse bien plus ancienne, les Védas, en en modifiant progressivement le sens. Une particularité de la religion polythéiste indienne a été d'avoir des Textes révélés comme les grands monothéismes hébreux, zoroastriens, chrétiens ou musulmans.

    On peut distinguer dans les écritures indiens les Védas (les Savoirs) dont les Upanishads (Enseignements directs, plus élaborés philosophiquement pour les Brahmanes), puis plus tard les grandes épopées (le Mahabharata contant la guerre entre deux branches d'une famille royale, et le Ramayana, racontant les aventures du prince Rama) et les Purâna ("récits des temps anciens", diverses "Chroniques" mythologiques réinterprétées dans l'Hindouisme vishnouiste et shivaiste).

    Les Védas sont traditionnellement divisés en 4 Védas : Rigveda (Védas d'éloges, un peu comme les Hymnes homériques), Yajur Veda (Vedas des sacrifices), Samadeva (Védas des chansons de cérémonie) et l'Atharvaveda (étymologie un peu obscure : Védas des Atharvas, clan de prêtres).

    Le Rigveda est sans doute le plus ancien (date inconnue mais remontant peut-être au XIe siècle avant notre ère) composé d'un peu plus d'un millier d'hymnes (1017 à 1028, dix mille "stances"). Les hymnes sont groupés en dix livres (Mandala), de tailles très inégales. On pense que les livres 2-7 sont les plus anciens et ils sont les plus courts (plus d'un tiers du total). Les livres 1 et 10 sont les plus longs, représentant à eux seuls près de 40% du texte, et les plus récents.

    On peut trouver le texte complet dans une traduction anglaise de 1896. La plupart des Hymnes sont dédiés à Indra, le dieu céleste de la foudre, Zeus de la religion védique, et à Agni, le dieu du feu, très important pour tous les sacrifices et la relation entre la consommation des choses périssables et le Ciel. Un autre dieu important est Soma, dieu de l'Elixir d'immortalité qu'on peut identifier à l'Ambroisie des Grecs. Tout le livre 9 lui est consacré. Il y a des hymnes d'éloges à des sujets bien plus divers, y compris aux animaux qu'on sacrifie, comme le Cheval.

    Les dieux classiques de l'Hindouisme comme Vishnou et Shiva n'ont pas encore le rôle principal mais on les voit déjà.

    Voilà dans le livre I, les hymnes 154-156, des hymnes sur Vishnou, où il est fait allusion à quelques mythes védiques comme Vishnou qui marche sur l'univers en trois pas et comme allié d'Indra il prend le Soma :


    I, 154

    Je vais déclarer les hauts faits de Viṣṇu, qui a mesuré les espaces terrestres,
    Qui a élevé le sommet en posant trois fois son pas,
    Pour cela, on fait l'éloge de Viṣṇu comme d'un terrible animal sauvage de la montagne,
    Lui dont les trois pas comprennent tout ce en quoi vivent tous les vivants,
    Que l'hymne s'élève jusqu'à la force de Viṣṇu, Taureau s'élançant au loin,
    Lui qui a mesuré les étendues en trois pas,
    Lui dont les trois endroits sont emplis de Douceur, de Joie et d'Immortalité,
    Lui qui seul soutient le triple lieu, la terre, le ciel et tous les vivants,
    Puis-je atteindre sa demeure bien-aimée où les hommes dévoués aux dieux sont bienheureux,
    Car là-bas surgit près de Grand-Pas, le puits du dernier pas de Viṣṇu.
    Puissions nous aller dans l'enclos des boeufs gracieux aux multiples cornes,
    Là où brille la demeure la plus haute du Taureau au pas large.

    I, 155

    Au Grand Héros (Indra) et à Viṣṇu, louanges en chants et en libations,
    Ô Dieux jamais détournés, qui se sont tenus sur les collines sur leur noble monture,
    Votre coupe à Soma détourne votre élan furieux, Indra et Viṣṇu, quand vous venez dans toute votre puissance,
    Qui s'est dirigée contre un homme mortel, vous détournez la flèche de Kṛśānu (Celui qui bande l'arc, le Sagittaire, dans une version le Gardien du soma).
    Ces offrandes augmentent sa force virile, il amène les deux Parents pour partager le flux généreux,
    Il amène par un fils le haut nom du père, le troisième est ce qui brille dans la lumière du ciel.
    Nous louons le pouvoir viril du Puissant, préservateur, fécond et bienveillant,
    Celui qui marche, en trois pas sur les royaumes de la terre pour la liberté et la vie,
    Un mortel quand il contemple les deux pas dans la lumière est émerveillé,
    mais il ne peut pas même approcher le troisième pas, et pas même les oiseaux ailés,
    Lui qui, comme une roue, a rapidement enveloppé nonante étalons dans son quatrième,
    Jeune et immense, il répond à notre appel, à ceux qui chantent son éloge.

    I, 156

    Brillant et célébré, oint d'huile, aide-nous, semblable à Mitra,
    Ô Viṣṇu, même le sage doit changer tes louanges et payer pour tes rites solennels,
    Celui qui apporte des offrandes à l'ancien et l'ultime, à Viṣṇu, qui ordonne tout avec son épouse,
    Celui qui conte la haute naissance du Très-haut, surpassera en gloire même son pair,
    Vous l'avez satisfait, chanteurs, graine primordiale de l'ordre,
    Puissions-nous, Viṣṇu, jouir de ta grâce, ô Tout-puissant.
    Le Sovran Varuṇa et les deux Aśvins attendaient de suivre celui qui guide l'armée des Maruts.
    Viṣṇu a le pouvoir et la force et ouvre avec ses amis l'étable des vaches
    Même lui le Céleste qui est venu, Viṣṇu et Indra, le divin et le plus divin,
    Créateur des trois mondes, qui aide l'homme Ārya et donne au fidèle la Loi.

    Pour qui sonne le glasnost ?



    Une des choses que je reproche le plus à Royal est d'avoir dit après la campagne qu'elle regrettait d'avoir promis une hausse du Smic à 1500 euros.
    Jeudi dernier, elle a été légèrement plus claire en précisant que soit la hausse s'entendait après 5 ans (comme je le pensais, et comme même les Conservateurs l'admettaient) et en ce cas, c'était "trop évident" (???), soit c'était immédiat et c'était impossible (ce qui est en effet vraisemblable). Ensuite, elle a noyé le poisson en disant que la hausse risquait de décevoir tous ceux qui étiaent légèrement au dessus et qui se sentiraient tous écrasés au Smic (ce qui est déjà le cas aujourd'hui où la proportion des Smicards a énormément augmentée). Mais elle ne répondait que très confusément à la question même de son incohérence.

    On l'a interrogée sur toutes ses références religieuses ridicules du type "Aimez-vous les uns les autres" et elle a répondu avec encore plus de stupidité : "Vous auriez voulu que je dise que les gens devaient se haïr". A chaque fois que j'imagine la pire idiotie qu'elle pourrait prononcer, elle ne manque jamais de le faire, un peu comme sa comparaison avec Jésus et Jeanne d'Arc.

    Aujourd'hui, elle était reçue par Laurence Ferrari qui l'a interrogée sur les "connivences entre Sarkozy et les médias", et Ferrari n'a même pas jugé utile de répondre à tous les articles qu'on peut lire dans toute la presse étrangère et une partie de la presse francophone. Les non-dits sont bizarres dans ce pays.

    Un personnage, pour Hârnmaster



    Un des trucs que j'aime bien lire dans les autres blogs qui mentionne les jeux de rôle sont les exemples de création de personnage (comme par exemple ce que faisaient Braindump ou Achernar.

    Voilà donc un premier essai avec un personnage de Hârnmaster 3e édition, un des jeux les plus "réalistes-simulationnistes". Je crains un peu qu'un jeu réaliste médiéval avec génération aléatoire ne produise que des serfs ayant la peste mais je voulais essayer.

    Je n'ai pas trouvé de moyen pour déterminer d'où il vient. Je vais décider arbitrairement qu'il vient de Melderyn comme j'ai le supplément (mais il n'a pas de tables très précises pour en savoir plus). Pour le nom, j'ai peu d'indication mais j'en prends un au hasard dans une des listes en ligne.

    Cerwyn, humain mâle
    Né le 23 Navek (Hiver), sous le signe de Masara (le Calice, signe d'humeur et d'obstination).
    Classe sociale : libre, non membre d'une Corporation (Unguilded).
    3e enfant, mais ses parents sont morts et il a été élevé dans une autre famille, mendiants. Peu populaire.

  • Physique

    Taille 68 pouces (1,70m), Carrure Massive (17) Poids 185 livres (84 kg).
    Apparence : Cheveux roux, yeux noisette.
    Beauté : 7 (quelconque)
    Force : 15
    Endurance : 9
    Dextérité : 7 (ouch !)
    Agilité : 10
    Sens Vue : 11 Ouïe : 10 Odorat : 16
    Voix : 10
    Condition médicale : Pouilleux (berk).

  • Personnalité

    Intelligence : 13
    Aura : 7
    Volonté : 10
    Moralité : 11 (moyen)
    Psychologie : Tendances boulimiques, Hétérosexuel.
    Religion : Larani. Piété 21

  • Compétences
    En tant que mendiant, Cerwyn a Rhétorique 5 (SB : Moyenne de VOI, INT, VOL, 55%), Intrigue 4 (40), Dague 4 (32%). Il a une bonne Force (15) mais une médiocre Endurance et Dextérité (7). Il a une bonne Intelligence (13) mais une Aura magique médiocre (7 - aucun talent psionique). Je l'imagine peu capable d'être magicien ou prêtre de Larani (moralité et piété assez moyennes). Je décide de le faire engager dans l'armée de Melderyn pour son adolescence, ce qui va lui donner les compétences suivantes : Initiative 5 (50%), Approvisionnement 4, Survie 4, Héraldique 2, Médecine 2, Armement 2 et s'il est admis dans l'Infanterie légère (Yeoman), cela lui donne Lance 5 (55%), Epée 4 (36%), Bouclier 4 (40%).
    Il a 5 points de compétences qui peuvent lui donner : Se Cacher 4 (40), Natation, Perception 5 (60), Folklore, Serrure. Si on décide de le faire plus âgé, il peut avoir 3 points de compétence par an.


  • C'est bien ce que je craignais, je n'ai pas tellement envie de jouer un tel personnage. Les règles de vieillissement sont bien sûr indispensables pour le rendre jouable. Peut-être qu'un roturier sans argent n'a aucun intérêt s'il ne rejoint pas une des églises ou bien le crime. Le système est un mélange de Chivalry & Sorcery pour la génération aléatoire des nombreuses caractéristiques (HârnMaster a d'ailleurs repris la caractéristique VOIx de C&S) et de RuneQuest pour les compétences (mais la détermination des chances de base me paraît un peu trop lourde puisqu'il faut à chaque fois calaculer la moyenne de trois caractéristiques).

    samedi 8 décembre 2007

    Les 10 croyances les plus débiles des Mormons


    Via Ex-Mormon et What Romney Believes, pour rappeler les croyances les plus étranges de Mitt Romney, l'un des candidats favoris du Parti républicain.


    #1 Il y a un Prophète vivant infaillible et son nom est Gordon Hinckley, 15e Président-Prophète de "l'Eglise des Saints des Derniers Jours".

    #2 Les Mormons peuvent devenir des Dieux après leur mort. Le Mormonisme est l'une des seules variantes polythéistes issues du christianisme. C'est l'Exaltation.

    #3 Les Mormons ont eu une doctrine raciste contre les Noirs jusqu'en 1978.

    #4 Ils doivent croire à la lettre leur Livre de Mormon, rempli de thèses idiotes comme celle selon laquelle les Indiens d'Amérique descendent d'une tribu hébreu perdue.

    #5 Les règles que Mitt Romney lui interdisent de porter des vêtements non-agréés par la secte. [Ok, ce genre de règle, on le retrouve aussi chez les juifs orthodoxes, cela dit. ]

    #6 Les Mormons ont toujours droit à la polygamie mais seulement après leur mort. Oui, ils deviennent des Dieux polygames. On dirait une religion créée par un adolescent fan d'AD&D.

    #7 Le Jardin d'Eden était en fait dans le Missouri.

    #8 Joseph Smith pouvait utiliser des pierres magiques pour traduire les langues.

    #9 Il faut baptiser les morts.

    #10 Dieu vit sur la planète Kolob.


    EDIT :
    Le paradoxe des attaques contre le candidat est qu'elles viennent aux USA surtout de chrétiens à qui on pourrait renvoyer souvent un "Tu Quoque". Les Baptistes sudistes ont une version de #3, les Evangélistes réationnistes ont des éléments pires que #7, les Catholiques ont une version de #1 et les autres points ne sont peut-être pas pires que la croyance en l'incarnation, les trois personnes ou la résurrection.

    mercredi 5 décembre 2007

    aurores



    Curieux, je n'ai strictement rien fait hier, j'étais en congé, j'ai plutôt bien dormi et mon rhume est fini et pourtant, je suis épuisé. Je n'arrive plus à attendre les vacances qui n'auront lieu que dans deux semaines.

    Quelques jours après avoir reçu Mythic Russia, je trouve aussi dans ma boîte à lettres un paquet. C'est suite à mon inscription à la FFJDR, un tas de matériels envoyés par LudikBazar, dont un vieux numéro de Tatou (la revue d'Oriflam), un vieux scénar Star Wars, le jeu Cirkus (qui a l'air plutôt pas mal d'ailleurs, je m'en rends un peu trop tard), les règles du jeu de guerre Les Aigles (que j'avais déjà) et des cartes du jeu Pirates... C'est un peu aléatoire.

    Tiens, il faut que j'abandonne le nom que j'avais donné pour le projet d'univers de SF, "l'Œcumène", puisque c'est déjà le titre français utilisé pour le cycle L'Œcumène d'or (en anglais The Golden Age, 2002 de John C. Wright). Déjà que je pompais Traveller et Andromeda, cela ferait beaucoup. - Cela dit, Andromeda reprenait déjà quelques termes qui devaient être des clins d'oeil à des jeux de rôle de sf comme Traveller (le héros est membre de la High Guard) et Gamma World (deux organisations : les Knights of Genetic Purity et les Restorationists).

    J. propose que nous nous revoyons en Islande, à mi-chemin entre nos continents au mois de février/mars. Je viens de vérifier et il n'y a déjà plus de problème de lumière (jour de 8h à 18h à peu près, c'est tout à fait humain, température autour de zéro, il y a même plus d'aurores boréales à cette période).